Le titre de Fon des Fons attribué à Eto'o suscite des critiques dans le milieu footballistique

Eto'o Fon Image illustrative

Sun, 19 Jan 2025 Source: www.camerounweb.com

La récente intronisation de Samuel Eto'o comme Fon des Fons du Nord-Ouest, ce vendredi 17 janvier 2025, ne fait pas l'unanimité dans le monde du football camerounais. Blaise Etongtek, rédacteur en chef du média CFOOT, s'est particulièrement distingué par une critique acerbe de cet événement dans un éditorial publié le lendemain de la cérémonie.

Pour le journaliste sportif, cette distinction traditionnelle accordée au président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) témoigne d'une dérive vers le "personal branding" au détriment des véritables enjeux du football national. Il rappelle que la priorité devrait être la restructuration du championnat camerounais, un chantier majeur sur lequel Eto'o sera évalué à la fin de son mandat.

Cette cérémonie d'intronisation, qui a rassemblé de nombreux chefs traditionnels de la région du Nord-Ouest, intervient dans un contexte où le football camerounais fait face à d'importants défis structurels. Selon Etongtek, le président de la Fecafoot devrait davantage se concentrer sur ces enjeux sportifs plutôt que sur la construction de son image personnelle.



« Samuel Eto’o : des parures culturelles pour masquer un échec tonitruant !

Depuis hier encore , la fois de plus, la fois de trop une photo de Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), vêtu d’un riche habit traditionnel de l’aire culturelle Grassfields du nord ouest et honoré dans une cérémonie culturelle, fait le tour des réseaux sociaux. Si cette image est censée exalter l’héritage culturel camerounais, elle illustre surtout une tentative maladroite de détourner l’attention des Camerounais du bilan catastrophique de sa gestion à la tête de la FECAFOOT.

Une diversion bien orchestrée

Qu’on ne se méprenne pas : la culture et les traditions camerounaises sont des trésors à préserver et à valoriser. Cependant, Samuel Eto’o n’a pas été élu pour promouvoir les us et coutumes, aussi nobles soient-ils. Sa mission première est de développer le football camerounais, une tâche qu’il semble avoir reléguée au second plan. Brandir cette photo comme un exploit, c’est se moquer de l’intelligence des Camerounais et esquiver un débat sérieux sur les nombreux dysfonctionnements de sa gestion.

Un bilan désastreux

Où en est le football camerounais depuis l’arrivée de Samuel Eto’o à la FECAFOOT ? Les compétitions locales manquent d’organisation et de moyens, les clubs peinent à trouver des sponsors, et les joueurs, notamment ceux évoluant dans les championnats locaux, sont dans une précarité insoutenable. Sur le plan international, les résultats sont loin d’être reluisants, et l’administration de la FECAFOOT est gangrenée par des scandales à répétition.

Les promesses de modernisation, de professionnalisation et de relance des championnats nationaux n’étaient-elles que des slogans électoraux ? Pendant ce temps, les Camerounais, passionnés de football, voient leur sport favori sombrer dans l’amateurisme et la médiocrité.

La culture, un écran de fumée

En s’affichant dans des tenues traditionnelles et en participant à des cérémonies culturelles, Samuel Eto’o cherche visiblement à redorer son image et à détourner l’attention des Camerounais. Mais ces parures traditionnelles, aussi éclatantes soient-elles, ne peuvent cacher la réalité : le football camerounais est en crise, et sa gestion de la FECAFOOT est un échec retentissant.

Un appel à la responsabilité

Samuel Eto’o doit comprendre que les Camerounais l’attendent sur le terrain des réformes et des actions concrètes. Ce sont des infrastructures modernes, des championnats compétitifs, et des résultats sur le plan continental et mondial qui feront sa véritable grandeur, et non des photos symboliques.

Le peuple camerounais mérite mieux. Il mérite un football qui reflète sa passion et son potentiel. Si Samuel Eto’o continue de privilégier les opérations de communication au détriment du travail de fond, il risque de perdre non seulement la confiance de ceux qui l’ont porté à la tête de la FECAFOOT, mais aussi son crédit en tant qu’icône nationale.

En somme, les cérémonies culturelles ne sauveront pas le football camerounais. Seul un leadership efficace et visionnaire le pourra. À bon entendeur.

[Blaise ETONGTEK | Rédacteur CFOOT] »

Source: www.camerounweb.com