Amougou Belinga dans quoi nous as-tu plongé ? C’est par cette question froide, empreinte d’agacement, énervement et crainte que Laurent Esso entame sa conversation téléphonique avec Amougou Belinga ce lundi 02 janvier 2023 à 23h. Il s’ensuit une longue conversation téléphonique que le ministre de la justice conclue par un cinglant : "On les aura sous-estimé et là on s’empêtre dans un scandale, avant de raccrocher au nez de son ami" .
Ce n’est jamais arrivé que le cœur du pays s’adresse ainsi à son ami. Ce n’est jamais arrivé qu’il lui raccroche au nez. Mais que s’est-il donc passé ?
Il se trouve que ce 02 janvier, trois documents Excel contenant des informations graves sur comment des sociétés fictives appartenant à Amougou Belinga et ses protecteurs fuitent dans les réseaux sociaux. Dans ces documents que nous partageons ici, l’on apprend que des sociétés fictives ont pillé le pays de plus de 40 milliards au travers des marchés tous saugrenus que scandaleux. Entre autre on note la livraison de cravates à la DSP pour près de 600 000 000 de nos francs, l’achat de strings pour les gens du palais DSP pour près de 50 000 000 de nos francs. 8 milliards de frais de condamnation de l’Etat au profit du Zomloa pour un contentieux dont aucun tribunal ne se souvient etc…
Ces documents viennent exposer au grand jour la criminalité des chapitres 94-65-57. Ils racontent comment Motaze, ESSO, ont fait main basse sur la fortune publique. Comment en est on arrivé au scandale financier du millénaire ?
Eh bien, les audiences dans l’affaire Amougou Belinga et les fonctionnaires des impôts se poursuivent et sont publiques. Dame Mvogo comparaît libre et Esso a donné des instructions fermes pour que son dossier soit le plus sale de l’univers. Au cours d’une d’elle, le Zomloa s’y rend très sûr de lui et condescendant. Mais comme on dit au pays la malchance dépasse la mort.
Les fonctionnaires pour prouver qu’ils n’ont rien prit des 5 millions que Amougou Belinga déclare et qu’il y’a bel et bien fraude fiscale ont fait leurs recherches et contre-attaquent. Ils demandent à voir les vidéos les incriminants dans un premier temps, évidemment l’homme ne les a pas. Au moment où ils sortent le joker en pleine cour, c’est le brouhaha total. L’étonnement est à son comble. Le chasseur serait il devenu le chassé ?
Les fonctionnaires brandissent une succession de noms de sociétés fictives avec des numéros de compte Afriland qui renvoient tous à Amougou Belinga. Ils demandent comment ses sociétés ont réussi à obtenir des marchés alors qu’elles sont inconnues des impôts ? Ils demandent les quittances attestant que les impôts de ces marchés ont été payés. Sentant la catastrophe arriver, le Zomloa prétexte un malaise et une levée de corps urgente pour fuir. Rien n’y fait le harcèlement de questions se poursuit. Il faut attendre l’intervention de Laurent Esso (alerté par un greffier) pour que la suspension de l’audience soit prononcée. Après cet incident, Amougou Belinga ne mettra plus jamais les pieds aux audiences mais le mal était fait. Le secret était dehors, les journalistes s’en étaient accaparés. Le scandale des lignes 94-65-57 venait d’arriver sur la place publique par effraction.
Toutefois, quand se termine l’audience, le "gang des voleurs" ne maîtrise pas l’ampleur de l’affaire. Interpellé par un député à l’assemblée Motaze de manière condescendante essaie de botter en touche sans jamais répondre aux questions de fonds. Il convient de rappeler que jusque là le prince n’est pas au courant de ce qui se trame. Mais après le passage raté de l’assemblée, même Mvondo Ayolo ne peut plus cacher le dossier de l’heure.
Paul Biya en arrivant à son bureau ce jeudi 08 décembre 2022, sait ce qu’il va faire. Confier ce dossier brûlant à la seule institution chargé des crimes financiers qui échappe encore à Esso. C’est ainsi que l’affaire atterrit au Contrôle Supérieur de l’Etat.
Donc le 02 janvier, en découvrant les documents Excel, c’est un Laurent Essoh qui sait déjà que son sort se joue sur un terrain qu’il ne maîtrise pas. Un Laurent Esso qui mesurant l’ampleur de la catastrophe à venir hurle de son iPhone 14 : Amougou Belinga dans quoi nous as-tu plongé ?