Désormais, les chauffeurs camerounais qui font le corridor Douala-Bangui ont résolu de mettre fin à l’arrêt du travail, qu’ils observaient depuis des semaines déjà. Dès ce 22 août (samedi dernier), ils s’engagent à reprendre la route de Bangui, leur destination finale.
Ceci à la satisfaction des parties prenantes : les gouvernements centrafricain et camerounais, mais aussi la Minusca, qui joue un rôle dans la stabilisation et la pacification de la RCA. Instruction a été immédiatement donnée de convoyer les quelque 450 camions immobilisés dans le parc automobile de Garoua-Boulai depuis le 29 juillet dernier, date d’entrée en vigueur de la grève des transporteurs qui redoutaient l’insécurité sur le territoire centrafricain. Ils ont aussitôt repris le chemin de Bangui. Il en sera ainsi pour les autres camions bloqués dans d’autres villes de l’Est et ailleurs.
Cet heureux dénouement intervient après la réunion de crise, tenue le 22 août dernier à Garoua-Boulai, ville frontalière avec la RCA. Une concertation multipartite initiée par le BGFT et qui a vu la présence de tous les protagonistes. El Hadj Oumarou, coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) est le mandataire du gouvernement camerounais.
Côté centrafricain, l’on a noté la présence du directeur général des Transports de surface Hilaire Sylvain Yabata, le directeur général du Bureau d’affrètement centrafricain, Parfait Biakite et le représentant du syndicat des transporteurs centrafricains. Son homologue camerounais, le Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam) était représenté par son président national, Ibrahima Yaya. Le sous-préfet, Diyen Jam Laurence, présidait la concertation aux côtés du maire de Garoua-Boulai, Yaffo Ndoe Esther.
Désormais, dès la frontière à partir de Garoua-Boulai jusqu’à Bangui, il y aura un renfort des Casques bleus. En plus des soldats bangladeshis déjà présents, un détachement des contingents camerounais, gabonais, congolais sera désormais effectif. Une base militaire sera donc renforcée entre Baboua et Bouar, zone de tous les dangers pour les chauffeurs camerounais.
Bien plus, pour l’intérêt des transporteurs, il a été décidé de limiter à 60 le nombre de camions par convoi, au lieu de 120 au départ. Au préalable, tous ces véhicules doivent être soumis au contrôle complet aussi bien à Douala que sur le chemin du retour de Bangui. En outre, il est désormais interdit aux chauffeurs de transporter des personnes, souvent source de leur malheur.
Mais les patrons, propriétaires des camions, ont été invités à jouer franc jeu. Ils doivent, dans trois mois au plus, immatriculer leurs employés à la CNPS, pour les Camerounais, et à la CNSS, pour les chauffeurs centrafricains.