Le département de Lebialem, Région du Sud-Ouest est devenu un bastion des terroristes sécessionnistes qui multiplient des attaques contre les serviteurs de l’Etat et les représentants du gouvernement central.
Depuis le mois d’avril 2018, les exactions des milices présumées sécessionnistes se multiplient : assassinat du délégué départemental du ministère des Domaines, enlèvement des personnalités, rafale sur les convois du Préfet Zacharie Ungithoh (blessé) et du Gouverneur de la Région du Sud-Ouest, Bernard Okala Bilai…
Dans ce chaos, les activités socio-culturelles et surtout économiques sont mortes. Plus graves, les opérateurs économiques et une bonne partie de la population active ont déserté pour fuir le conflit armé entre les rebelles et les forces de défense et de sécurité. L’armée du gouvernement central tente sans succès depuis plusieurs mois de neutraliser les compatriotes qui ont pris les armes pour exiger l’indépendance des Régions anglophones, Sud-Ouest et Nord-Ouest.
LIRE AUSSI: Brouille diplomatique: Peter Barlerin de retour à Yaoundé sous très forte escorte
Dans l’espoir de trouver par eux même une solution de sortie de crise en ce qui concerne leur territoire d’origine, les élites et les représentants des populations du département de Lebialem se sont retrouvés hier samedi 09 juin 2018 à Buea, chef-lieu de la Région du Sud-Ouest.
Pendant une réunion à huit clos présidée par le ministre Paul Tasong, l’une des victimes des exactions sécessionnistes, les participants ont pris des résolutions qui pourraient permettre à Lebialem de revivre. « Nous avons parcouru un certain nombre de propositions et des mesures à mettre en œuvre par nous-même afin de juguler la crise. Nous avons arrêté un plan d’action, des choses que nous devrons faire le plus tôt possible » a déclaré sur l’antenne de la radio d’Etat, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.
LIRE AUSSI: Secrets du pouvoir: Paul Biya et la 9è leçon de Machiavel
Au nom des populations locales, les chefs traditionnels des villages du département de Lebialem ont pris l’engagement d’ouvrir des négociations pour le retour de la paix. « En tant que chef traditionnel, je m’engage avec mes collègues, d’œuvrer pour le retour de la paix. Nous avons promis de parler à tous nos enfants. Nous demandons que tous les enfants de Lebialem qui ont pris des armes et sont entrés en brousse, de retourner à la maison. Je lance un appel d’amour que ces enfants ne durcissent plus leur cœur» a déclaré à l’issue de la réunion, le président de l’Association des chefs traditionnels de Lebialem.
D’une superficie d’environ 620 km2, le département de Lebialem compte près de 200 mille âmes reparties dans trois arrondissements. Il est limitrophe au département de la Menoua, Région de l’Ouest.