Un total de 286.733 citoyens en âge de voter a été enregistré au Cameroun, au terme du processus de révision des listes électorales ayant pris fin le 31 août dernier, selon les chiffres d’Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires.
En attendant les conclusions officielles de terrain de cet organe public, certaines sources autorisées imputent ce désintérêt à la perte de confiance des populations vis-à-vis d’un personnel politique qu’elles jugent globalement non crédible.
Une autre raison régulièrement invoquée est le manque d’encadrement des citoyens, aussi bien par les partis politiques que la société civile, qui conduit à une mobilisation timorée.
Dans son rapport publié au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2011, l’ONg Transparency International (TI) constatait en effet que «la participation effective des citoyennes et citoyens à la gestion des affaires publiques implique la réhabilitation de l’acte électoral qui a été gravement discrédité en raison d’une longue pratique de frustration des camerounais».
Pour combattre l’apathie électorale, elle préconisait l’élaboration d’un véritable programme d’éducation civique sur le long terme, jugé indispensable pour répondre aux insuffisances ayant toujours marqué les élections au Cameroun depuis le retour au pluralisme politique.
«Sans attendre les prochaines échéances électorales, un effort massif de sensibilisation devrait être conduit pour vulgariser les principes constitutionnels, le fonctionnement des institutions ainsi que les droits et devoirs civiques – y compris dans le cadre des programmes scolaires.»
Il y a 5 ans, note-t-on, ELECAM avait hérité du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MINATD) d’un fichier électoral de quelque 5,06 millions d’inscrits, pour un pays qui compte actuellement environ 22 millions d’âmes dont 10,2 en âge de voter.