Les Femmes-Maires à la chasse des financements

21470 XMaires Cameroun310516600X48.pagespeed.ic.yyrirw5qEV Photo utilisée à titre d'illustration

Tue, 31 May 2016 Source: camer.be

A l’issue du séminaire organisé à leurs intentions par le REFELA et le REFELA CAM, plusieurs élues locales se sont vues bien outillées pour désormais affronter les défis de la modernisation et des financements de leurs localités respectives.

Bien loin désormais la non implication réelle des femmes dans le développement locale. Désormais très intéressées à la politique et aux problématiques de leur environnement, les femmes sont aujourd’hui un force de proposition qui font déjà parler d’elle au Cameroun. Luttant jusqu’à présent pour que la parité entre homme-femme accepté par le Cameroun à l’international soit appliquée sur le terrain, elles avouent rencontrer beaucoup de difficulté et un machisme ouvertement déclarée des hommes. Dans cette atteinte d’un idéal mondial, les statistiques évoquées par le Secrétaire General du Minadt, lors du séminaire organisé à leur intention à Yaoundé à l’hôtel Djeuga Palace les 27 et 28 Mai 2016, font état de ce que l’accroissement des femmes dans la gestion locale s’est traduit de fort-belle manière. Selon lui, en 2007, avant les échéances électorales, seulement 13 Communes dirigées par des femmes étaient enregistrées. Après organisation des élections municipales de 2007 et 2013, 24 ont pu rejoindre les rangs pour un bilan de 31 mairies détenues par des femmes. Depuis lors, 3 décès ont fait reculer le nombre à 28 mairies à ce jour. Mais avec un bilan intéressant pour des échéances futures, il faut également noter qu’en 2007, 35 femmes occupaient le poste de 1er adjoint au Maire. En 2013, ce chiffre a connu une hausse remarquable avec 72 femmes.

Ajouté aux 47 Femmes occupant les postes de 2e Adjoints en 2007 devenu aujourd’hui 149 en 2013 (mandat en cours), le bond est phénoménal et l’intérêt des femmes pour la gestion des Mairies semble de jour en jour s’agrandir.

S’il faut noter qu’au sein de l’Assemblée nationale le nombre de femmes est passé de 25 en 2007 pour atteindre 51 sur 180 députés en 2013, soit de 15,5% à 28,33%, le chemin reste encore à parcourir.

Un plan d’action huilé

D’après la Présidente du REFELA, Célestine Ketcha Courtes, ses sœurs Maires et Adjointes aux Maires doivent avoir les outils au sortir de ce séminaire pour mieux challenger leurs adversaires en politique en présentant leurs réalisations. Les techniques et outils qu’elles ont acquises devraient à l’avenir militer en leur faveur.

Comme exemple de réalisations, en Avril 2015, 17 Femmes-Maires dans le cadre d’une conférence initiée par la Fondation Energie pour l’Afrique ont déposé des idées de projet sur l’électrification de leurs communes. A l’issue de cette conférence et quelques mois après, soit le 16 Janvier 2016, l’accord va donner naissance à un financement sous l’appellation de « Femmes et Energie Renouvelable ». Le projet dans sa globalité devant couter 1,7 millions d’Euro a connu une avance pour le début de réalisation dans deux communes pilotes à savoir Bangangté et Fokoué dans l’Ouest du Cameroun. Les autres communes en attente de démarrage savourent déjà le brandissement d’un argument de campagne qui, à coup sûr, attirera la sympathie de la base militante.

Réactions

Célestine Ketcha Courtes, Maire de la Commune de Bangangté et Présidente du REFELA

Que comprendre de cette nouvelle rencontre du REFELA et du REFELA- CAM avec ses partenaires à Yaoundé ?

Ce séminaire s’inscrit dans une logique d’évaluation du chemin parcouru jusqu’à présent sous le signe du bilan de notre parcours à mis chemin mais également sur l’appropriation des capacités qu’ils nous faut pour aider le Cameroun, le Minadt et le Chef de l’Etat S.E Paul Biya à réaliser l’ODD 5 qui voudrait qu’il y ait parité Homme-Femme. Ainsi au niveau local, il faut les réalisations des femmes-maires cuvée 2013, poussent le Chef de l’Etat à appuyer davantage, comme il l’a fait en 2013, permettant aux femmes d’avoir une représentation supérieure quittant de 23 à 31 femmes-maires aujourd’hui. Il faut donc que nos résultats permettent de soutenir cette idée et encourage beaucoup de femmes à oser et ç s’engager au niveau local.

Pendant 2 jours, nous allons apprendre tout ce qu’il faut pour renforcer notre leadership. Mettre dans une « cuvette » tous nos projets phares. Ceux que nous souhaitons voir réaliser d’ici 3 ans et avec nos partenaires qui sont toujours là.

Dans cette panoplie de projets envisagés, il faut connaitre ceux qui pourraient devenir des exemples pour le Cameroun et d’autres pays dans le monde. Nous sommes donc là pour renforcer nos capacités et faire un plan triennal pour voire des perspectives de développement jusqu’en 2018.

Mme HAMADOU ZAHRA, 2e Adjoint à la Mairie de Maroua 1er

Comment appréciez-vous l’effort du REFELA dans l’intéressement des femmes dans la gestion des communes ?

Vous savez dans la région de l’extrême nord et celle de l’Adamaoua il n y a aucune femme-maire. Nous nous battons pour que la donne change progressivement. Je pense qu’il fait se battre pour qu’à l’avenir il y ait au moins une femme-maire titulaire dans ces deux régions.

Quelles sont les attentes de l’atelier dont pour prenez part ?

Il faut d’abord renforcer nos capacités. Cela va nous permettre de nous battre sur le terrain avec les arguments crédibles afin d’imposer notre candidature comme Maire titulaire.

Estimez-vous qu’au regard de la situation, les femmes n’ont pas de place de gestionnaire dans ces deux régions citées ?

Je sais déjà que la donne change déjà. Il y a dans beaucoup de communes des femmes adjoints au maire. Ce qui n’existait pas avant. Vous avez suivi le bilan que le Minadt a fait lors du début de l’activité. Il faisait allusion à la migration positive du nombre de femmes adjoints sur l’ensemble du territoire national. Je pense donc avec certitude qu’il y aura des femmes maires titulaires lors des prochaines échéances électorales dans l’Adamaoua et à l’Extrême-nord.

Source: camer.be