Les accusations sont graves: Paul Biya, le président qui pleure les drames des autres mais ignore les siens

Paul Biya Rumeurs Image illustrative

Tue, 1 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors qu’il exprime avec émotion ses condoléances à la Centrafrique après le drame du lycée Boganda, Paul Biya reste étrangement silencieux face aux tragédies camerounaises. Une dissonance qui en dit long sur les priorités d’un pouvoir déconnecté.

La réaction a été rapide, solennelle, presque protocolaire. Dans un télégramme officiel daté du 2 juin 2025, Paul Biya adresse ses « sincères condoléances » au président centrafricain Touadéra après l’explosion mortelle d’un transformateur au lycée Barthélemy Boganda. Des mots choisis, une « fraternelle compassion » affichée, des « vœux de prompt rétablissement » aux blessés. Rien à redire, si ce n’est que ce même président camerounais cultive un silence assourdissant lorsque des drames similaires frappent son propre pays.

Quelques semaines plus tôt, un accident électrique à Nkolfoulou, à quelques encablures du palais présidentiel, faisait des victimes. Aucune déclaration, aucun décret de deuil national, aucune visite sur place. Pourtant, la proximité géographique du drame aurait dû interpeller. Mais pour Paul Biya, visiblement, toutes les vies ne se valent pas. Celles de Bangui méritent un télégramme. Celles de Yaoundé ? Un mépris glacial.

Ce n’est pas la première fois que le chef de l’État camerounais semble plus investi dans les drames étrangers que dans les siens. En 2023, il avait présenté ses condoléances à la Turquie après le séisme d’Antakya, alors que des inondations meurtrières dans l’Extrême-Nord camerounais n’avaient droit qu’à un communiqué anonyme du ministère de l’Administration territoriale. Une hiérarchie des tragédies qui révèle une vérité crue : pour Paul Biya, l’émotion est un outil diplomatique, pas une marque d’humanité envers son peuple.

Les Centrafricains ont eu droit à des mots. Les Camerounais, eux, ont l’habitude du vide. Ce double standard n’est pas qu’une anomalie protocolaire – c’est le symptôme d’un pouvoir qui ne se sent plus redevable envers ceux qu’il gouverne. Quand un président trouve toujours le temps d’écrire aux autres mais jamais pour les siens, que reste-t-il du contrat social ?

Paul Biya a montré qu’il savait rédiger des messages de compassion. Mais en réservant cette humanité aux seules capitales étrangères, il envoie un message clair à son peuple : vos morts ne comptent pas. Un pays ne se construit pas avec des télégrammes à l’export. Il se bâtit dans l’attention portée à chaque vie perdue, qu’elle soit à Bangui… ou à Nkolfoulou.

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