C'est une autre phase de la crise qui a commencé dans le nord-ouest, avec les sécessionnistes ambazoniens qui ne veulent plus voir la couleur jaune sur les taxis.
Ces derniers exigent les chauffeurs à peindre leurs véhicules aux couleurs du drapeau de leur pays imaginaire, à savoir le bleu et blanc.
Tous les taxis qui veulent fonctionner dans certaines localités du nord-ouest et qui ne respectent pas ces recommandations sont aussitôt incendiés.
La population vit dans la peur, et désormais se mouvoir d'un point à un autre est plus compliqué encore.
Les ambazoniens s'attaquent également à l'école. Dès le début des fortes tensions en 2017, les sécessionistes décrètent un boycott des écoles dans les régions anglophones du Cameroun. Pour faire respecter le boycott, les combattants séparatistes attaquent des établissements scolaires, des écoliers et des enseignants dans les écoles mais aussi sur le chemin de l’école.
Des stratégies de contournement ont été imaginées par les éventuelles cibles afin d’éviter d’être repérées et identifiées comme élèves par les groupes armés: ne pas porter l’uniforme ou un sac-à-dos par exemple. Plus récemment, durant le premier semestre de l’année 2023, treize incidents violents ont été signalés dans les régions anglophones, y compris des enlèvements d’enfants et d’enseignants.
Cette insécurité généralisée a pour conséquence de priver d’éducation plus de 700 000 élèves en zone anglophone. Le droit à l’éducation, consacré notamment par la Convention internationale sur les droits de l’enfant (1989), est donc ici fortement remis en cause.
Cette situation pousse les acteurs humanitaires à réfléchir à des solutions innovantes afin d’assurer une continuité de l’éducation des enfants même en temps de crise.