Les années noires du Régime Ahidjo : répression…, révélations exclusives

Ahidjo et Paul Biya

Sun, 16 Jul 2023 Source: www.camerounweb.com

Le livre "Au Cameroun de Paul Biya" de Fanny Pigeaud met en lumière les années sombres du régime d'Ahmadou Ahidjo. Le début de la présidence d'Ahidjo a été marqué par la réunification partielle de l'ancien Kamerun allemand avec le Southern Cameroons, qui a rejoint le Cameroun pour former la République fédérale du Cameroun en 1961. Cependant, cette réunification s'est produite dans un contexte de conflits avec l'Union des Populations du Cameroun (UPC), qui continuait sa lutte de libération dans l'ouest du pays.

Pour contrer l'UPC, Ahidjo a utilisé une stratégie de neutralisation pacifique en offrant l'amnistie aux membres de l'UPC qui déposeraient leurs armes, tout en réprimant violemment l'Armée nationale de libération du Kamerun (ANLK), branche armée de l'UPC, avec l'aide de l'armée française.

La répression du régime Ahidjo a été impitoyable, avec des méthodes telles que les camps d'internement, la torture et les bombardements, attribuant également à l'UPC des exactions commises par des milices créées par le pouvoir pour semer la confusion. De nombreux leaders de l'UPC ont été éliminés, et la terreur s'est étendue bien au-delà de la lutte contre l'UPC, affectant la vie quotidienne des Camerounais.

Ahidjo a établi un régime de parti unique en 1966, supprimant toute opposition politique et établissant un contrôle strict sur les institutions politiques du pays. Il a également mis en place une législation répressive, réprimant toute critique envers les autorités publiques. La presse a été soumise à la censure, et de nombreux ouvrages ont été interdits.

Malgré ces politiques autoritaires, le régime d'Ahidjo a réussi à développer l'économie camerounaise grâce à un libéralisme planifié et à la construction d'infrastructures. Le pays est devenu auto-suffisant sur le plan alimentaire et a connu un boom économique grâce à la découverte de pétrole.

Cependant, malgré le développement économique, la terreur et la répression ont persisté, avec de nombreux prisonniers politiques et violations des droits de l'homme signalées par Amnesty International.

Le livre de Fanny Pigeaud dévoile un sombre chapitre de l'histoire du Cameroun, marqué par la terreur et la répression du régime Ahidjo, ainsi que par le développement économique réalisé au prix de la liberté et des droits de l'homme.

Le régime Ahidjo : des années noires

Le début de la présidence d’Ahidjo a été marqué par la réunification partielle de l’ancien Kamerun allemand : le 1er octobre 1961, la partie Sud du Cameroun britannique, le Southern Cameroons,a rejoint le Cameroun pour constituer la République fédérale du Cameroun, à l’issue d’un référendum d’autodétermination organisé par la Grande-Bretagne14. Mais c’est avec un pays déchiré que le Southern Cameroons a choisi de se fédérer: estimant l’indépendance tronquée, l’UPC alors dirigée par Félix Moumié avait décidé de continuer sa lutte de libération essentiellement dans l’ouest du pays, via sa branche armée, l’Armée nationale de libération du Kamerun (ANLK) .

Pour contrer l’UPC, Ahidjoaannulé le 8 mai 1960 le décret de 1955 interdisant l’UPC et a promis l’amnistie aux upécistes qui remettraient leurs armes. Théodore Mayi-Matip, ancien compagnon d’Um Nyobè, est ainsi devenu le chef d’une UPC dite « légale », en opposition à celle de Moumié 16. Parallèlement à cette stratégie de neutralisation pacifique, Ahidjoamené une intense répression contre l’ANLK avec l’aide de l’armée française, restée dans le pays jusqu’en 1964 pour former son homologue camerounaise. Maurice Delaunay et Maurice Robert, deux proches du secrétaire général de l’Élysée en charge des affaires africaines et malgaches, Jacques Foccart, ont supervisé avec le redoutable chef des services secrets camerounais, Jean Fochivé, la liquidation des maquis upécistes. Ils ont appliqué les méthodes déjà utilisées avant l’indépendance: camps d’internement, tortures, restriction dans les déplacements, bombardements. Diabolisant les nationalistes, ils ont mis sur pied des milices qui ont commis des exactions attribuées à l’UPC, créant la confusion dans l’esprit des Camerounais. Plusieurs événements tragiques ont marqué les mémoires: l’incendie, aux circonstances troubles, qui a ravagé le 24 avril 1960 le quartier Congo à Douala, fief de Noé Tankeu, chef de l’ANLK pour la région de Douala. Attribué par certains aux forces de sécurité, il a fait officiellement 19 morts et 5 000 sans abri. Deux ans plus tard, en février 1962, ce sont 25 prisonniers politiques, militants et sympathisants de l’UPC, qui sont décédés pendant leur transfert de Douala à Yaoundé : enfermés dans un wagon métallique d’un train de marchandises sans ouverture, ils ont été retrouvés morts asphyxiés à leur arrivée à Yaoundé. L’hebdomadaire catholique L’Effort camerounais a été saisi et interdit pour avoir publié un article sur ce « train de la mort ». Son directeur, le prêtre français Pierre Fertin, a été aussitôt expulsé du Cameroun. Le pouvoir a aussi éliminé les leaders de l’UPC les uns après les autres. Le 3 novembre 1960, Félix Moumié est mort à Genève, empoisonné à la demande d’Ahidjo par un agent des services secrets français. En 1966, c’est l’économiste Castor Osendé Afana qui a été tué et décapité dans le maquis ouvert par l’UPC à l’est du Cameroun. Fin 1970, Ernest Ouandié, dernier chef de l’UPC, a été capturé dans le maquis de l’ouest. Après une parodie de procès auquel ses avocats français, Me Jacques de Felice et Jacques Vergès, n’ont pas eu l’autorisation de se rendre, il a été fusillé en janvier 1971 sur la place publique de sa ville natale, Bafoussam. Les habitants de la ville, y compris les écoliers, ont eu l’obligation d’assister à son exécution. Sa mort a marqué la fin officielle de la guerre contre l’UPC. Elle n’a cependant pas mis un terme au climat de terreur, qui avait largement dépassé le cadre de la lutte contre l’UPC: en 1966, aux environs de Tombel (sud-ouest), des milices bakossi, armées par les autorités locales, ont attaqué des Bamiléké installés dans la région, leur reprochant d’accaparer les terres. Selon un bilan officiel, 236 personnes ont été tuées et 1 000 autres blessées. En 1979, dans le village Dollé (nord), au moins 200 personnes ont été massacrées par les forces de sécurité parce qu’elles revendiquaient la création d’une école17 . Ahidjo n’a pas seulement employé les armes pour s’affirmer à la tête de l’État. Il a aussi fait de la fraude électorale une constante : le jour du scrutin des élections législatives fédérales d’avril 1964, le préfet du Nyong-et-Sô a annoncé à 14 heures que 106% de la population avaient voté pour l’UNC18. Ahidjo a également imposé une législation d’exception : l’état d’urgence entré en vigueur en 1959 n’a été levé qu’en 1970. Il a permis de donner une large impunité aux services de renseignement, qui tournaient à plein régime, et aux forces de sécurité. Une ordonnance (n° 62/OF/18) portant répression de la « subversion », prise le 12 mars 1962, a eu des effets considérables, installant une chape de plomb sur toute la vie publique et politique : selon ce texte était subversif « quiconque » ayant « émis ou propagé des bruits, nouvelles, rumeurs ou nouvelles exactes, lorsque ces bruits, nouvelles, rumeurs ou commentaires sont susceptibles de nuire aux autorités publiques ». Cette définition imprécise a donné lieu à de nombreux abus et a permis d’étouffer toute tentative de contestation. En vertu de ce texte, de nombreux Camerounais ont été arrêtés, torturés et détenus de longues années, sans jugement, dans les conditions terribles des prisons, quasi-camps de concentration, de Yoko (centre), Mantoum (ouest), Tcholiré (nord) ou dans les locaux de la Brigade mixte mobile (BMM) de Yaoundé. Parmi les victimes de cette ordonnance : quatre députés, dont l’ancien Premier ministre AndréMarie Mbida, l’ex-ministre des Affaires étrangères et président du Parti socialiste camerounais René Guy Okala, Théodore Mayi Matip alors président du groupe des parlementaires de l’UPC légale, emprisonnés en juin 1962. Jugés subversifs, ils ont écopé de deux ans et demi de prison, à cause d’une lettre ouverte critiquant l’idée d’un « parti national » émise par Ahidjo. Pour s’être porté candidat à la présidence de la République, l’historien Abel Eyinga a été également condamné par contumace pour subversion à cinq ans de prison en 1970. Celui qui osait prononcer en public le nom d’Um Nyobè était aussi sévèrement sanctionné. En 1976, plusieurs centaines de personnes, dont des étudiants, ont été arrêtées après la distribution sous forme de tracts d’un « Manifeste national pour l’introduction de la démocratie », critique envers le régime. Certains d’entre eux ont été maintenus en détention jusqu’au début des années 1980, sans procès. De nombreux ouvrages, dont ceux de l’écrivain Mongo Beti en exil en France, ont également été interdits parce que jugés subversifs . La justice militaire a été mise à contribution : à partir de 1972, elle a été chargée de traiter les affaires de subversion et tous les crimes commis avec l’utilisation d’une arme. Pour les citoyens, les voies de recours étaient quasi nulles: les décisions du tribunal militaire sur des affaires de subversion et d’atteinte à la sûreté de l’État ne pouvaient pas faire l’objet d’une procédure en appel. La loi du 21 décembre 1966 sur la presse a participé à la répression : toutes les publications devaient être soumises avant impression aux autorités administratives, qui au besoin les censuraient ou les suspendaient. Les journalistes eux-mêmes pouvaient être poursuivis: Célestin Lingo, directeur de L’Essor des jeunes20,apassé cinq ans sans jugement au camp de Mantoum entre 1970 et 1975. Alors qu’il existait en 1960 près de 80 publi cations, il n’en restait plus que dix en 1968, dont neuf pro-gouvernementales, la dixième étant L’Effort camerounais édité par l’Église catholique21. Pour échapper aux poursuites, beaucoup d’intellectuels et d’opposants, comme l’écrivain Mongo Beti, l’historien Abel Eyinga ou l’upéciste Ndeh Ntumazah, ont choisi de partir ou de rester en exil à l’étranger. Mais même à l’extérieur de leur pays, certains d’entre eux étaient surveillés par des membres des services secrets camerounais et savaient qu’ils risquaient d’être arrêtés s’ils rentraient au Cameroun, comme cela a été le cas pour Jean-Jacques Ékindi: cet étudiant en France, où il était vice-président de l’Union nationale des étudiants kamerunais (Unek), proche de l’UPC, a été interpellé en 1970 lors d’un séjour au Cameroun. Il a été jugé par un tribunal militaire et condamné à trois ans de prison avec sursis en raison de ses idées politiques. La répression du régime Ahidjo a de manière générale entretenu un climat permanent de peur, de suspicion et de délation. Elle a installé durablement au sein de la société camerounaise un tabou sur toute la mémoire upéciste : de peur de représailles, de nombreux Camerounais n’ont plus évoqué les années de combat des indépendantistes. Elle a aussi supprimé toute possibilité pour l’opposition de s’exprimer et même d’exister. Depuis la mort de Ouandié, en 1970, « aucun groupe d’opposition, à l’intérieur ou à l’extérieur, ne peut honnêtement se vanter d’exercer une quelconque emprise sur les masses », constatait Mongo Beti en 198222 . Ahidjo a pris progressivement le contrôle de toute la vie politique. Il s’est au fil des années constitué une large clientèle pour asseoir son autorité. Le pouvoir de nomination fourni par la Constitution, selon laquelle le président « nomme aux emplois civils et militaires », lui a été très utile. Grâce à cet outil, il a pu peu à peu s’allier les élites politiques, administratives et économiques contre des postes au gouvernement, dans la haute administration ou contre des avantages économiques. Le président choisissait ses clients notamment en fonction de leur origine : il faisait en sorte que les différentes composantes du pays soient représentées à travers eux dans l’appareil d’État. Cette stratégie lui permettait de donner à chaque région l’impression de participer à la politique du gouvernement et au partage des ressources nationales, tout en exerçant un contrôle serré du territoire par le biais de ces élites cooptées. Pour neutraliser les opposants potentiels, Ahidjo les a faits aussi entrer dans l’administration ou au gouvernement, comme naguère l’avait fait le pouvoir colonial français. Dès 1958, il avait nommé ministres Charles Assalé (Finances) et Gaston Behlé (Travail et Sécurité sociale), du Mouvement d’action nationale camerounaise (MANC), parce qu’ils l’avaient aidé à conquérir le poste de Premier ministre. En septembre 1966, mettant en avant la nécessité de bâtir « l’unité nationale », il est allé plus loin dans son entreprise de domination : il a imposé, au mépris de la Constitution, un régime de parti unique avec la création de l’Union nationale camerounaise (UNC) qui a absorbé tous les partis. L’adhésion à l’UNC et la participation à ses manifestations sont devenues implicitement obligatoires pour l’ensemble des citoyens et plus particulièrement pour les fonctionnaires, sous peine de sanctions. Un décret a même fait du 1 er septembre un jour férié pour marquer la « journée de la naissance du grand parti national »

. Le président a aussi veillé à éloigner du pouvoir tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre, et plus particulièrement ceux qui avaient une base politique24. L’ex-Premier ministre du Cameroun oriental (mai 1960-octobre 1961) puis de l’État fédéré (1961-1965) Charles Assalé, autrefois « baron » le plus puissant du sud du pays, a ainsi été peu à peu écarté du cœur du régime. Comme lui, tous ceux qui avaient une certaine envergure « n’ont pu garder leurs ressources locales que s’ils les plaçaient inconditionnellement au service » du président Ahidjo, qui cherchait dans le même temps à les affaiblir25. Conséquence : en 1970, seuls quatre ministres étaient d’origine parlementaire26. Sous Ahidjo, devenu la « source de tout pouvoir », est de cette façon née une génération de politiciens « par décret », ne disposant d’aucune légitimité populaire et dépendant seulement du président. Dans ce dispositif hyper-centralisé, le Premier ministre n’était plus qu’un figurant, tout comme ses ministres dont plusieurs dépendaient d’ailleurs directement de la présidence. Quant à l’Assemblée nationale, elle était devenue une simple « chambre d’enregistrement » .

En 1972, Ahidjo a mis fin, après un référendum, au système fédéral, adopté en 1961 lors de la réunification avec le Southern Cameroons. La « République unie du Cameroun » qui en a résulté lui a permis de renforcer un peu plus son pouvoir, l’élite politique du Cameroun anglophone se retrouvant désormais elle aussi noyée au sein du parti unique. Le « projet hégémonique » d’Ahidjo a rapidement dépassé le cadre politique : au début des années 1970, il a instauré le syndicalisme unique avec la création de l’Union nationale des travailleurs du Cameroun (UNTC), dont les statuts prévoyaient une collaboration étroite « avec le gouvernement dans le cadre des options arrêtées par le Parti pour atteindre les objectifs nationaux de développement économique et social ». Malgré ces mesures visant à étouffer toute contestation, le régime Ahidjo a été confronté à des grèves, lancées en dehors du cadre syndical officiel, à l’usine Alucam d’Édea, à celle de la Cicam à Garoua, chez les dockers, les transporteurs, les cheminots et chez les universitaires au milieu des années 1970. En mai 1976, ces mouvements de grève ont même quasiment bloqué l’activité économique de Douala pendant une semaine. Le dirigisme d’Ahidjo n’a pas eu que des conséquences néfastes sur la vie politique, il a aussi permis de bâtir en partie le pays. Après avoir écrasé l’UPC, au début des années 1970, le président s’est en effet concentré sur le développement économique. Prônant un « développement autocentré » valorisant les ressources locales et ne faisant que peu appel à des capitaux étrangers, ilamis en œuvre un « libéralisme planifié » avec la conception de plans quinquennaux de développement. L’accent a été mis sur la construction d’infrastructures: écoles, routes, voies de chemin de fer, hôpitaux. En 1971, le Cameroun a aussi choisi de quitter le capital d’Air Afrique pour lancer sa propre compagnie aérienne, la Cameroon Airlines (Camair). Les autorités ont appuyé le secteur agricole, en lançant en 1973 une « révolution verte ». Des projets de « colonisation agricole » ont été mis en œuvre : « l’opération Yabassi-Bafang » a installé 4 500 colons dans des villages pionniers, avec 20 000 hectares de terres à défricher et à cultiver. De grosses entreprises publiques agro-industrielles ont été créées, dont la Socucam (sucre), la Semry (riz), la Socapalm (palmiers à huile), Hévécam (caoutchouc), la Sodéblé (blé) ou la Sodécoton qui supervisait la production de coton dans le nord du pays. Les cultures du café et du cacao étaient aussi soutenues par l’État: en 1976, l’Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB) a été créé pour assurer aux producteurs une compensation entre les prix d’achat et de vente à l’exportation, pour organiser et contrôler la commercialisation du coton, du cacao et du café. Avec succès: au début des années 1980, le Cameroun était le 4 e producteur mondial de cacao, derrière la Côte d’Ivoire. Devenu auto-suffisant sur le plan alimentaire, le pays est aussi devenu exportateur net de produits alimentaires au profit d’autres États d’Afrique centrale. En 1977, le Cameroun a connu un important changement: il est devenu officiellement producteur de pétrole. Exploité par la compagnie française ELF¬Serepca et par Pecten, filiale américaine du groupe Shell, l’or noir est immédiatement devenu le moteur de l’économie : de 50 000 tonnes en 1977, la production pétrolière est passée à 6 millions de tonnes en 1982, représentant environ 60% des exportations nationales.

En 1981, l’État a construit à Limbé (sud¬ouest) une raffinerie, la Société nationale de raffinage (Sonara). Boosté par le pétrole et la production agricole, le taux de croissance, en moyenne de 4% entre 1965 et 1977, a atteint 13% par an jusqu’en 1981. Classé dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires par la Banque mondiale, le Cameroun était alors l’un des États du continent africain qui se portaient le mieux. Les fonctionnaires, notamment, bénéficiaient de très bons salaires et de nombreux avantages. Ce n’était cependant pas suffisant pour faire oublier aux Camerounais la terreur que leur inspirait Ahidjo : en 1980, Amnesty International estimait qu’il y avait plus de 200 prisonniers politiques, dont certains incarcérés depuis près de 20 ans, « sans le moindre chef d’inculpation », sans « procédure judiciaire » et « sans la moindre possibilité de recours ». « L’envergure des violations des droits de l’homme au Cameroun demeure très préoccupante », disait l’ONG, dénonçant des brimades infligées par les geôliers et des pratiques de « torture à l’électrochoc pendant les interrogatoires ».

Source: www.camerounweb.com