D'après les déclarations du ministre camerounais de l'administration territoriale, Paul Atanga Nji, un peu plus de 23.000 armes circulent illégalement au Cameroun. Sur 27.000 armes qui circuleraient dans le pays, seulement 3.800 autorisations de port d'armes ont été données sur l'ensemble de territoire national.
La propagation incontrôlée des armes au Cameroun, l'une des principales causes de l'insécurité dans le pays, inquiète les autorités gouvernementales. « La prolifération et la circulation illicite des armes à feu de tous calibres et de leurs munitions ont, depuis quelque temps, atteint des proportions préoccupantes et représentent une réelle menace à l'ordre public », insistait d'ailleurs le ministre camerounais de l'administration territorial Paul Atanga Nji, dans un communiqué officiel publié le 4 avril dernier.
Cette semaine, le responsable est revenu sur ce communiqué, indiquant qu'un peu plus de 23.000 armes circulent illégalement sur le territoire. Pour arriver déterminer ce chiffre, le ministre est parti du fait qu'à ce jour, le gouvernement n'a donné que 3.800 autorisations de port d'armes sur l'ensemble du territoire alors qu'un total de 27.000 d'armes circule dans le pays. Une situation inquiétante au regard de la montée en puissance du grand banditisme mais aussi des velléités insurrectionnelles qui couvent dans certaines régions du pays. Commentant la décision du gouvernement prise le 04 avril dernier, d'interdire la vente d'armes de chasse, de protection et des munitions dans six régions du Cameroun notamment, l'Adamaoua, le Centre, le Littoral, l'Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le responsable s'est voulu très ferme.
« On ne peut pas mettre en danger la vie de toute une nation parce qu'on veut plaire aux commerçants. Les responsables d'armureries ne doivent pas être complices. Pour que les bandits de grand chemin changent de métier, nous devons trouver des solutions pour arrêter la prolifération illicite des armes », a prévenu le ministre camerounais de l'administration territorial.
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Une épée de Damoclès sur la tête des armuriers
Pour Paul Atanga Nji, venir à bout de ce phénomène de propagation illégale requiert une collaboration entre les armuriers et la police. « Les responsables d'armureries ne tiennent pas toujours les fichiers numériques mentionnant l'identité et la localisation de ceux qui détiennent les armes (...) Si quelqu'un vient devant votre comptoir et qu'il veut acheter une arme sans autorisation, vous pouvez immédiatement informer la police... », a laissé entendre le responsable camerounais.
Alors que les armuriers se sont plaints lors d'une rencontre le 27 avril dernier avec le ministre, des conséquences de la fermeture sur le secteur, dont notamment, le chômage technique sous lequel ploient actuellement leurs 500 employés et l'asphyxie du secteur, Nji a dû faire une autre proposition. Il s'agira d'organiser des séminaires d'imprégnation de la loi de 2016 portant régime général des armes et munitions au Cameroun, des contrôles internes des personnels et des activités menées au sein des armureries et du contrôle externe des armureries par l'administration.
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Pour l'heure, assure le ministre, les armuriers ont « un pied chez eux et un pied en prison ». Il a expliqué que ces derniers sont « maintenant » responsables de tout dégât causé par leurs armes vendues. Il les a exhorté à avoir un plan de localisation de tous leurs clients, de vendre les armes et munitions dans le respect de la légalité, de constituer le fichier numérique de toutes les armureries du Cameroun, d'extirper parmi eux ceux qui ne respectent pas la loi.