Les artistes apprécient la suspension du Sycamu

Romeo Dicka1 Romeo Dicka

Tue, 11 Aug 2015 Source: Le Quotidien de l’Economie

Pendant que les partisans du Syndicat camerounais des musiciens (Sycamu) créé par Roméo Dicka refusent tout commentaire, ceux du camp adverse jubilent.

Si ce n’est pas une succession de mauvaises nouvelles pour le musicien Roméo Dicka, ça y ressemble fort bien. Et pour cause, après le retrait d’agrément de la Socacim, société de gestion collective de droits d’auteur que le chanteur du titre à succès, «Le mari de ma femme » a activement contribué à mettre sur pied, c’est au tour de son « Syndicat camerounais des musiciens en abrégé » (Sycamu) d’être suspendu.

En effet, par décision du 04 août 2015, Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a décidé que, pour compter de la date de signature de la présente décision, le Sycamu est « suspendu de ses activités sur l’ensemble du territoire national pour une période de six mois renouvelables, pour exercice illégal des activités non-statutaires ».

« Article 2 : Les autorités administratives compétentes sont chargées de veiller à la stricte application de la présente décision. Article 3 : La présente décision sera communiquée et publiée partout où besoin sera », écrit Grégoire Owona.

A la suite de quoi, une avalanche de réactions a été enregistrée surtout sur les réseaux sociaux. Le promoteur culturel, Joseph Angoula Angoula écrit que, « le Syndicat Sycamu de Romeo Dicka vient d'être suspendu par le ministre du Travail. Est-ce l'amorce de la descente aux enfers?

La suite nous le dira. Courage à Roméo Dicka. Aux dernières nouvelles, tout ce qui est dit dans la Radio des artistes est enregistré depuis deux jours, rassurez-vous pas par le CNC [Conseil national de la Communication], mais une Commission spéciale d'écoute ». Le chanteur Big benji Mateke, lui, a commenté cette suspension en postant une image de lui-même buvant du petit lait avec une inscription assez explicite : « plus de faux syndicats ».

Tatiana Dirane, l’épouse de l’animateur de l’émission « Délires » sur la CRTV, n’y va pas avec le dos de la cuillère en déclarant que, « ça va chialer » à la radio de Roméo Dicka, où le ministre du Travail court le risque d’être très critiqué.

Serge Aimé Bikoi, sociologue, croit savoir que la décision du Mintss fait suite à une instruction du Premier ministre, Philemon Yang, demandant à Grégoire Owona et au ministre en charge de l’Administration territoriale, René Emmanuel Sadi (Minatd) de mettre fin aux activités du Sycamu, « auteur et fauteur de troubles».

« En effet, raconte Bikoi, dans une lettre adressée à René Emmanuel Sadi avec copies au SGPR, au Minac, au Mintss, au SED, à la DGSN et à la DGRE le 22 juillet 2015, le Secrétaire général des services du Premier ministre lui demande de prendre toutes les mesures en vue de l'interdiction, sur toute l'étendue du territoire national, des activités de la Socacim et du Sycamu ».

Le sociologue croit savoir que le Minadt prendra le relais pour mettre en exécution la même décision après la conférence des gouverneurs qui s’est achevée récemment à Yaoundé. «Tous les gouverneurs des régions ont, pour ainsi dire, la mission d'interdire les activités du Sycamu et de la Socacim sur toute l'étendue du triangle national », explique Serge Aimé Bikoi.

Le seul à ne pas vouloir commenter la décision de Grégoire Owona est Roméo Dicka lui-même. « Le Quotidien de l’Economie » l’a relancé à maintes reprises par téléphones, mais il n’a pas jugé utile de répondre à ses sollicitations.

Source: Le Quotidien de l’Economie