Au Cameroun, les avocats sont à la tête de la contestation dans les zones anglophones, ces régions qui se sentent marginalisées par le pouvoir central. Ils ont commencé une grève en octobre dernier et devaient en principe reprendre le travail ce mardi 2 mai. Mais dans les faits, beaucoup n'ont pas repris le chemin des tribunaux.
Les avocats des régions anglophones n'ont pas respecté l'appel de l'ordre des avocats. Son président avait annoncé début avril que la grève serait levée ce mardi 2 mai. Mais à Bamenda, les tribunaux sont restés vides ce matin, le travail n'a pas repris.
Le président de l'ordre des avocats avait déjà été démenti, il y a quelques semaines, par les défenseurs des leaders de la contestation anglophone. Arrêtés en janvier, ils sont actuellement jugés pour terrorisme et incitation à la sécession. Leurs avocats s'étonnaient de voir le bâtonnier appeler à la fin de grève, mais pas à la libération des détenus, dont fait partie le célèbre avocat Agbor Bala.
Et ils avaient prévenu qu'ils ne se sentaient pas liés par l'appel de l'ordre des avocats. D'ailleurs, le président de l'ordre préférait rester très prudent lundi. Il a simplement rappelé que la décision ne venait pas de lui seul, mais qu'elle avait été prise après des concertations dans les régions anglophones. Et depuis, il n'est plus joignable.