«Ce n’est pas la mort qui est redoutable, mais la mort avec déshonneurs. » C’est avec cette citation d’Epictète que Marlène Caddy Emvoutou a exprimé sa tristesse à l’annonce du décès du Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala.
Chacun y va de son commentaire sur ce triste évènement qui a suscité l’émoi au sein de la communauté chrétienne catholique du Cameroun., les camerounais. Pendant que certains expriment véritablement leur compassion, d’autres usent de l’ironie, de la moquerie pour saluer la mémoire de l’illustre disparu sur les réseaux sociaux. C’est le cas de l’artiste Maalhox qui a traité Mgr Bala sur sa page Facebook de ‘Bordel de chien’ provoquant ainsi la colère des internautes qui se sont déchainés sur lui.
Ce n’est pas tout ! Bien avant que le corps de l’évêque soit repêché vendredi dernier, un autre artiste camerounais du nom de One love, a selon lui rendu un hommage au prélat. Un freestyle « Dans l’eau » qui s’avère insultant dégradant envers le disparu. Des artistes qui malgré le choc qu’ils ont provoqués sont soutenus par leurs admirateurs.
Le Général Valséro condamne cette insensibilité de la société camerounaise
Cet état de chose indigne l’artiste engagé, le général Valséro qui se questionne dans un direct qu’il a effectué vendredi sur sa page facebook. « Où est passé l'amour, la compassion, la solidarité chez les camerounais? Se moquer, polémiquer sur la mort d'un prélat... où est passé notre humanité?
Je suis totalement choqué et déçu ».
Selon lui, le peuple camerounais est à l’image de la politique menée par le régime Biya depuis plus de 30 ans. « La déshumanisation du peuple...les camerounais sont devenus insensible à la douleur. Le niveau de déshumanisation est tel que même les spermes sont déshumanisés.»
« Regardez comment on vit. Vous ne respectez pas la vie, ni le pouvoir de la vie. Vous ne pouvez pas prétendre aimer Dieu et se foutre de la vie,» poursuit-il.
Le général Valséro, très atteint par cette froideur des camerounais, trouve qu’il y a une crise profonde au sein de la société. Il a cité dans son intervention les enquêtes sur la mutilation d’Ibrahim Bello qui n’a jamais été élucidé. Cette affaire est passée comme une lettre à la poste. Les responsables de cet acte odieux sont restés impunis.
« Entre temps, c’était Ibrahim Bello qui a été mutilé jusqu’au point où on lui a coupé les deux jambes. On est devenu méchant. On n’est capable de crever l’œil de l’autre pour un petit truc qu’il a volé. Il nous manque d’amour envers les autres. Je trouve ça terrible,» regrette-t-il.
L’indifférence dans l’affaire KOUMATE Monique a aussi retenue son attention. La femme enceinte a rendu l’âme alors qu’elle était en couche dans des circonstances jugées déshumanisantes par des organisations des droits de l’homme. Ce qui intrigue l’artiste engagé c’est cette indifférence de la population qui aujourd’hui à la sale habitude de prendre des vues devant des scènes si odieuses en prenant leur pied.
«IL y a quelques temps on a arrêté un voleur à Bastos. Il avait volé un portable, la foule l’a tellement frappé, ensuite il a été brulé sous le regard bienheureux de l’assistance. Je me demande ce qui ne va pas dans la tête des camerounais ».
« Les mentalités se soignent. Ca soigne même à l'eau de javel. A quoi allons -nous aboutir avec ces comportements? Quelle image renvoyons-nous au monde entier. Meditonslà-dessus", déclare l'artiste à ses admirateurs.
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