Les militaires camerounais de retour de la République centrafricaine menacent de descendre à nouveau dans la rue.Le paiement d’une partie des primes à la suite de leur manifestation du 09 septembre dernier, n’a pasmis un terme au malaise.
Contrairement aux propos du ministre de la Communication. « (…) sur les Très Hautes Instructions de Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense est allé à la rencontre desmilitaires concernés par la revendication de ce jour, pour leur annoncer la décision prise par le Chef de l’État, de faire procéder au paiement immédiat, et par anticipation sur la régularisation à venir de l’Union Africaine, des arriérés de primes réclamées, à hauteur d’environ six (06)milliards de francs Cfa.
À l’annonce de cette information, les militaires concernés sont immédiatement rentrés dans les rangs, et ont exprimé leur profonde gratitude au Président de la République, Son Excellence Paul Biya », avait dit Issa Tchiroma. Aux dernières nouvelles, une commission d’enquête présidée par le Colonel Mbida a été mise sur pied. Ce qui est loin de rassurer les manifestants.
Ils craignaient déjà d’éventuelles sanctions de la part des responsables duministère de la Défense : notamment un procès devant le tribunal militaire suivi d’une radiation, a-t-on appris d’une source. Mais, il n’y a pas que ça. Les militaires qui sont descendus dans la rue il y a une semaine estiment que leurs doléances n’ont pas été entièrement satisfaites.
Pour eux, l’argent qui leur a été payé n’est qu’une partie de leur dû. Ils réclament encore l’argent de l’Organisation des nations unies (Onu) pour une période de 12 mois, à raison de 500 000 F.Cfa par mois et menacent de redescendre dans la rue avant la fin de cette semaine. D’après nos sources, les militaires camerounais de retour de la République centrafricaine attendaient juste le retour du président Paul Biya au Cameroun. Ce qui est fait depuis samedi.
Minusca
En fait, les militaires avaient déjà élevé la voix la voix avant de percevoir l’argent qui leur a été versé au lendemain de leur marche. « Nous ne prenons pas cet argent, remettez-nous la totalité de nos primes ou bien restez avec tout cet argent », avaient crié certains d’entre eux alors que le Colonel Mbida, qui avait été chargé de faire la médiation, leur parlait. D’autres avaient été plus précis. « Ils nous proposent 4,5 millions F.Cfa par personne. Sont concernés par cemontant, lesmilitaires ayant passé huit mois dans le cadre de la Misca et 3,5 millions pour ceux qui ont passé six mois pour la même mission de l’Union africaine, alors que la base était fixée à 700.000 F.Cfa par mois ».
Au début des troubles en République centrafricaine, l’Union africaine a déployé des hommes sur le terrain dès décembre 2013, dans le cadre de la Misca. En avril 2014, la résolution 2149 du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies a conduit à la mise sur pied de laMinusca. La force onusienne, dont le premier mandat arrivait à terme le 30 avril 2015, avait pour missions la protection des civils, l’appui au processus politique devant conduire à un dialogue et à des élections, et enfin le rétablissement de l’autorité de l’État. Desmilitaires camerounais faisaient déjà partie de la Misca. Le pays a également contribué, par la suite, à la Minusca. Certains d’entre eux ont fait partie des deux opérations, d’où les révendications qui demeurent.
L’Union africaine, par la voix de son commissaire à la paix et à la sécurité, Smail Chergui, a eu à se prononcer sur la revendication des militaires camerounais. « Nous payons lesmilitaires avec l’argent que nos partenaires mettent à notre disposition. Nous devons donc suivre des règles très strictes. Dans ce cas, il n’y a eu aucune mauvaise volonté, mais des problèmes techniques de comptabilité », a-t-il déclaré. Quid donc de la Minusca ?