Ambiance tendue ce matin du lundi 23 novembre 2015 au centre ville de Yaoundé précisément à la poste centrale. Il est quasiment impossible pour tous les véhicules de circuler à cet endroit. La raison, de nombreux chauffeurs des cars vulgairement appelés cargos effectuant la ligne Yaoundé-SOA ont déserté leur stationnement habituel au lieu dit Camair pour bloquer la circulation.
Aucun véhicule cargo n’était autorisé à circuler en direction de la ville de Soa. Une situation fâcheuse pour les usagers de ce tronçon. « C’est depuis 5h qu’on est là, on constate que nos cars qui nous transportent à Soa ont été renvoyés à éleveurs. Et ça c’est inadmissible. Nous sommes des étudiants, les camerounais de demain. On ne peut pas parcourir 48 km à pied pour arriver à l’école c’est devenu quoi ? Il n ya pas de bus. Nous on a TD et chaque fois que tu manques le TD c’est moins 5 », fulmine cet étudiant de l’université de Yaoundé 2 à Soa.
« Moi je pars de Nkolbisson, on nous emmène jusqu’à fougerole, ça ne peut pas donner, ce n’est pas normale ce qu’ils veulent faire là. Parce que là bas c’est presque la Mefou et Afamba. Là quand tu as un problème c’est Mfou qui répond. Il faut qu’ils comprennent la situation des étudiants et nous autres qui faisons cours qui partons de la ville pour faire cours de ce coté », explique cet enseignante à l’ENIET de Nkolfoulou, une banlieue de Yaoundé.
Au delà de la délocalisation, les chauffeurs des cargos souhaitent que le gouvernement légifère leur secteur d’activité. « Jusqu’aujourd’hui nous continuons de subir des injustices on ne sait pourquoi. Hier on nous appelait clandestins, on fonctionnait en association, nous avons créé un syndicat croyant être à l’abri mais nous continuons à subir les mêmes injustices. Nous avons fait des propositions au gouvernement c’est restée lettre morte. Les multiples réunions parlant des secteurs des transports, on ne nous convie pas. Mais les résolutions qui sortent de là sont contre nous », s’insurge Prospère Essomba, président du Syndicat des transports périurbains.
« Pour exercer il ya un certains nombre de papier que nous devons acheter malgré l’état des routes des localités que nous desservons, l’état ne regarde pas de ce coté là. Nous sommes tous camerounais, qu’on reconnaisse l’importance de notre secteur d’activité et que à chaque fois qu’il y aura discussion ou réunion en ce qui concerne le transport, que nous soyons autour de la table de discussion des négociations », renchérit-il.
Le Ministre de l’Enseignement Supérieur, le Pr Jacques Fame Ndongo et le ministre délégué auprès du ministre des Transports, Mefiré Oumarou, le préfet du département du Mfoundi, Jean Claude Tsila et le recteur de l’université de Yaoundé 2, Ibrahim Adamou sont descendus sur les lieux. Une descente qui a permis de désamorcer la grève.