Les échecs du gouvernement Yang III

Philomon Yang Philémon Yang,premier ministre du Cameroun

Tue, 4 Oct 2016 Source: cameroon-info.net

Dans son numéro du 4 octobre 2016, La Nouvelle Expression (LNE), propose à ses lecteurs une analyse de la première année du troisième gouvernement de l’ère Philémon Yang, formé il y a 12 ans.

Le journal rappelle d’abord que dans son discours de fin d’année 2015, le Président de la République, Paul Biya, fixait le cap pour accélérer le développement.

Un cap qui reposait sur deux leviers: l’économie et la sécurité qui devaient permettre au Cameroun de passer à la vitesse supérieure, d’«accueillir la Can féminine 2016 (…) et d’avoir des infrastructures adéquates…».

Par ailleurs, avait indiqué le Chef de l’État, «notre objectif majeur demeure l’accélération de la croissance économique. Notre croissance doit être plus forte, plus durable, plus inclusive et génératrice de plus d’emplois pour tous, notamment pour notre jeunesse. Nos populations doivent ressentir les effets bénéfiques de cette croissance».

Ces effets bénéfiques s’appuyaient sur six points: «la disponibilité d’une énergie suffisante et permanente; la modernisation de notre agriculture et la transformation de sa production; l’exploitation et la transformation avantageuse des ressources minières; l’amélioration continue du climat des affaires, pour attirer toujours plus d’investisseurs; la mobilisation des financements nécessaires; et le développement des infrastructures de communication et télécommunications».

Un an après, le constat s’impose. Le pari n’a pas été tenu. Sur le point concernant la disponibilité d’une énergie suffisante et permanente, «les efforts fournis dans le plan de construction des barrages hydroélectriques permettent d’apercevoir les premiers signaux lumineux. En injectant 70 MW dans le réseau interconnecté sud, le barrage hydroélectrique de Lom Pangar a réduit la tension sur l’étiage 2016. Mais l’objectif d’atteindre une énergie (électrique) suffisante et permanente n’est pas atteint», constate le journal.

À propos de l’agriculture, souligne notre confrère, «les espoirs ne tiennent plus la promesse des fleurs. La production de cacao n’évolue pas beaucoup vers les 600 000 tonnes escomptées en 2020, la CDC, la plus grande entreprise agroindustrielle, abandonne le caoutchouc et l’huile de palme (peu rentables) pour le maïs et le poivre ; l’agriculture de seconde génération n’est pas au rendez-vous, et la transformation de la production nationale reste étouffée par l’importation».

Le constat n’est guère reluisant au sujet des autres secteurs. «S’agissant du climat des affaires, la loi sur les incitations aux investissements a été complétée par la loi régissant les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières au Cameroun (OPCVM). S’il faut se fier aux rapports produits par les institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, BAD, etc.), le Cameroun a des efforts à fournir. Pour le «Global Entrepreneurship Index 2016», un organisme londonien qui étudie les forces et les faiblesses entrepreneuriales d’un pays, le Cameroun est le 155e pays au monde (19e Africain) où il fait bon d’entreprendre.

En matière d’industrialisation, l’indice de performance logistique publié le 28 juin par la Banque mondiale place le Cameroun au 148e rang mondial, et au 40e rang continental des économies les plus industrialisées», ajoute LNE.

En août 2016, l’agence de notation Moody’s a attribué un B2 au Cameroun. Selon l’agence, «L’exposition au choc pétrolier dévoile le potentiel «largement sous-développé des ressources naturelles dans l’agriculture, le gaz naturel, l’hydroélectricité et le secteur des minéraux», avait constaté l’agence.

Avant d’ajouter que le Cameroun reste bloqué par les retards accusés dans les projets de construction des ports et dans les infrastructures de transport, comme les autoroutes».

Source: cameroon-info.net