Les écogardes se dotent d'armes de guerre

Foret Cameroun Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration

Thu, 17 Sep 2015 Source: camer.be

Les écogardes du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) dans les services de conservation des parcs nationaux de Boumba-Bek et Lobéké de la région de l’Est du Cameroun sont dotés des armes de guerre moderne, afin de mieux protéger les parcs contre la menace croissante du braconnage.

Quatorze armes de guerre au total, de marque SCAR-H, (dont 06 pour le parc national de Boumba-Bek et 08 pour le parc national de Lobéké) ont été mises à la disposition des écogardes le 5 septembre 2015, après une formation des 33 éléments sur l’utilisation des ces armes.

Les armes sont une dotation du MINFOF pour son personnel et sont destinées à mieux sécuriser les aires protégées du Cameroun qui subissent une pression de plus en plus forte du braconnage. Les parcs nationaux de Bouba Ndjida, Faro, Vallée de Mbere et Benoue (dans le nord), et Campo Ma’an (dans le sud) ont déjà reçus ces armes. La Reserve de Biosphère de Dja et le parc national de Nki (du Sud-est Cameroun) en seront dotés dans les prochains jours.

La dotation en armes vient répondre à un besoin vital des gardes forestiers qui était en déficit de matériel face à des grands braconniers lourdement armées avec des armes de guerre moderne en général et les Kalachnikovs (AK 47) en particulier. Les mauvais souvenirs des éléments du MINFOF qui ont perdu leur vie ou qui sont victimes de blessures graves au champ de bataille face à ces braconniers restent gravés dans les mémoires des éco-gardes.

C’est pourquoi cette dotation a été reçue avec un grand enthousiasme par le personnel du MINFOF. «La dotation nous permettra de dissuader les braconniers et mieux protéger notre parc, dit Pewo Victor, Conservateur du parc national de Boumba-Bek.

« On avait des difficultés par ce qu’on n’avait pas des armes. Maintenant, nous avons nos propres armes et nous pouvons les utiliser à tout moment et quand nous voulons selon le besoin, » explique le même Conservateur.

« Les armes viennent mettre les éco-gardes en confiance par ce que, dans la forêt, ils font face aux grands braconniers qui sont souvent armés et prêts à tout », continue le Conservateur.

Le paysage du sud-est Cameroun est un vaste massif forestier qui regroupe plusieurs aires protégées notamment la Réserve de biosphère du Dja, le massif forestier de Ngoyla-Mintom et les parcs nationaux de Nki, de Boumba-Bek et de Lobéké. La zone abrite une importante variété de populations animales avec des espèces emblématiques comme l’éléphant d’Afrique, les grands singes, et les hippopotames. Malheureusement, cette biodiversité est fortement menacée par le grand braconnage notamment des éléphants, et les trafics de tout genre, dû à l’explosion de la demande en produits fauniques et spécifiquement l’ivoire tant sur le marché local qu’international en particulier asiatique.

Le MINFOF et ses partenaires comme le WWF multiplient les efforts pour doter les éco-gardes des compétences nécessaires pour lutter efficacement contre la criminalité faunique. La dotation en armes vient ajouter aux multiples formations données aux éco-gardes afin qu’ils remplissent leur devoir régalien.

En juin et aout 2015, 58 personnels du MINFOF ont été formés sur l'application de la loi faunique Camerounaise de 1994. Ces personnels ont été assermentés dans les tribunaux de Yokadouma et Sangmélima, dans les régions de l'Est et du Sud du Cameroun respectivement, et sont désormais officiers de police judiciaire à compétence spéciale. Ce statut leur permet de mieux faire le suivi des cas de suspects d’infractions à la loi faunique. "Nous saluons ce nouvel effort des autorités camerounaises en vue d'améliorer les capacités opérationnelles des éco-gardes, lesquels sont désormais mieux outillés pour faire face à un braconnage de plus en plus militarisé ainsi mieux sécuriser les aires protégées," a déclaré Alain Ononino, Coordonnateur de la mise en application de la loi du WWF Cameroun.

Source: camer.be