Mercredi 5 octobre 2016, cela fera un mois que la rentrée scolaire a eu lieu. Et la distribution du paquet minimum, sous la responsabilité des mairies, n’est pas encore effective dans toutes les écoles primaires publiques où l’accès est gratuit depuis 2001. Dans la région de l’Est, par exemple, seulement 15 communes sur 33 ont remis ces appuis aux inspections pédagogiques d’arrondissement. Dans le département de la Boumba-et-Ngoko à la date du 30 septembre 2016« aucune école primaire n’a reçu de paquet minimum », lit-on dans un rapport commandé par le gouverneur de la région de l’Est.
D'après ledit document, les premières mairies à s’être exécutées l’ont fait une semaine après la rentrée scolaire. Alors que la distribution devrait avoir lieu avant la rentrée des classes. Et comme si cela ne suffisait, certaines mairies ont livré un paquet minimum à la « qualité approximative » ou sans respecter les rubriques. Sur ce dernier aspect, un texte réglementaire fixe le contenu du paquet minimum. Il doit y avoir du matériel pour l’administration, la pédagogie, le sport et la pharmacie. Une partie de ce matériel remis est destiné aux directeurs d’école et une autre aux enseignants chargés de classe.
Or, le 9 septembre dernier, quand le paquet minimum était distribué à l’inspection d’arrondissement de Bertoua I, le directeur de l’école publique de Tigaza (don japonais) n’avait reçu des colis pour 12 maîtres uniquement contre 18 instituteurs normalement chargés de classe dans son établissement. Conséquence, « il faut faire intervenir l’association des parents d’élèves et d’enseignants (Apee)», avoue le chef d’établissement. L’adhésion à ces structures est certes libre mais le paiement des frais d’adhésion est devenu obligatoire et systématique à chaque rentrée scolaire afin de faire face aux besoins, en attendant le paquet minimum des mairies.
Augustin Nkweta, directeur de l’école publique bilingue de Tigaza explique à CT que « les frais d’Apee de 10 000F [dans cet école, NDLR] ont permis d’acheter des registres et des manuels d’enseignements pour pouvoir démarrer l’année scolaire. C’est également avec ces frais d’Apee que des bancs ont été fabriqués pour que les élèves aient où s’asseoir ». Au final, l’argent sort donc encore des poches des parents d’élèves dans le primaire.