Tomber enceinte peut être une belle expérience. Mais il est important de prendre certaines mesures pour éviter les complications tant pour le bébé que pour la maman.
Des gynécologues obstétriciens et une nutritionniste donnent des conseils pour une grossesse sans complication.
Une grossesse sans complication est essentielle pour assurer la santé et le bien-être de la maman et de son bébé. Au tout début de la grossesse, la régularité du suivi médical est fondamentale.
Les femmes enceintes doivent respecter les rendez-vous médicaux qui permettent « la détection précoce d'un certain nombre de complication » selon Dr Serge Robert Nyada, médecin en service au Centre Hospitalier de Recherche et d'Application en Chirurgie Endoscopique et Reproduction Humaine (CHRACERH), un centre public spécialisé dans la procréation médicalement assistée à Yaoundé au Cameroun.
« À peu près 85 % des femmes vont suivre une grossesse normale. Dans près de 15% des cas, on aura des complications qui ne peuvent malheureusement pas toujours être anticipées », explique le médecin gynécologue obstétricien.
Le suivi prénatal permet de déterminer les conditions médicales et prendre les mesures nécessaires pour y faire face. Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il faut « au moins 8 consultations pour faire baisser la mortalité périnatale et offrir aux femmes des soins de meilleure qualité».
Ces contacts prénataux permettent d'effectuer des examens médicaux, des analyses de sang et d'urine ou des échographies.
Les femmes enceintes accordent une attention particulière à l'échographie. Elle est souvent source de grandes émotions car c'est le moment de découvrir le bébé en image. Mais cet aspect en cache un autre, d'après le docteur Nyada.
« L'échographie permet de confirmer le type de grossesse. S'il s'agit d'une grossesse monofoetale, c'est à dire un seul bébé. Ou alors, c'est une grossesse multiple », observe le spécialiste avant d'ajouter que l'échographie permet aussi de déterminer l'âge de la grossesse.
« Des études ont montré qu'à peu près la moitié des femmes ne se souviennent pas de la date des dernières règles. Lorsque l'échographie est faite; préférentiellement au premier trimestre, cela permet de dater avec précision la grossesse. » explique t-il.
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Alimentation et activités physiques
L’alimentation joue un rôle très important dans l'évolution d'une grossesse. Une bonne alimentation permet d’obtenir les vitamines, les minéraux et nutriments pour l'enfant et sa maman.
« On conseille à une femme enceinte d'avoir une alimentation variée, équilibrée et diversifiée pour pouvoir bien répondre aux besoins nutritionnels. Ça ne veut pas dire manger plus, mais manger mieux », explique Gwladys Vivien Serrano, diététicienne-nutritionniste.
La spécialiste précise que « la vitamine B9, qu'on appelle aussi acide folique est essentielle tout au long de la grossesse mais aussi au début parce qu'en cas de carence on peut avoir un défaut de fermeture du tube neural » qui est la partie du bébé en développement qui devient son cerveau et sa moelle épinière.
Les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN) sont des malformations congénitales qui surviennent au cours du premier mois après la conception.
« Cette vitamine on la retrouve dans tout ce qui est légume à feuilles vertes comme les épinards ou le poireau, dans les légumineuses comme les haricots blancs, les lentilles. On peut aussi la retrouver dans les oléagineux tels que la cacahuète, tout ce qui est noix et aussi dans la zone d'œuf », renseigne la diététicienne.
Il est aussi important de consommer la quantité appropriée de fer et de calcium pendant la grossesse.
Madame Serrano conseille « les protéines animales comme la viande rouge, la viande blanche, le poisson et certains végétaux » pour combler les besoins en fer, qui sont très élevés pour la femme enceinte.
Pour éviter les complications, il faut aussi prendre certaines mesures hygiéno-diététiques.
« Tout ce qui est crudité doit être désinfecté, lavé et bien rincé avant d'être consommé», avise la spécialiste qui ajoute qu'il est déconseillé « aux femmes enceintes de manger à l'extérieur ».
En mangeant sainement, la femme enceinte se sent mieux, et aura plus d’énergie et pour favoriser une prise de poids saine.
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Mais « on peut avoir une grosse prise de poids sans pour autant bien nourrir son bébé ». Pour parer à une telle situation, la nutritionniste invite les femmes enceintes à se garer « des produits sucrés, surtout les boissons sucrées, les aliments transformés et ultra transformés. Puisque ces aliments sont pauvres en minéraux en vitamines avec un apport calorique très élevé.»
Dans leurs habitudes de consommation, les femmes enceintes doivent plutôt « privilégier les aliments bruts non transformés, les fruits, les légumes frais et secs, les légumes racines et les céréales complètes », indique Gwladys Vivien Serrano.
« Les femmes enceintes ne sont pas des invalides »
Évoquant les activités physiques de la femme enceinte, le docteur Halle-Ekane Edie Gregory, gynécologue obstétricien fait comprendre que « les femmes enceintes ne sont pas des invalides ».
Elles peuvent donc bien s'adonner à des pratiques sportives « s'il n'y a pas un facteur de risque, comme par exemple une femme qui a fait des avortements à répétition ».
Selon le Pr Gregory Edie Halle-Ekane, doyen de la faculté des sciences de la santé à l'université de Buea au Cameroun, « il faut toujours se référer au poids de base, et ne pas seulement considérer le poids pendant la grossesse pour tirer des conclusions ».
La prise de poids recommandée n’est toutefois pas la même pour toutes les femmes et elle varie aussi selon les trimestres.
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Des symptômes envisageables
La femme enceinte n'est certes pas malade, mais elle est dans une période particulière de vulnérabilité. La grossesse s'accompagne de changements qui sont inévitables. Et tous ces changements observés ne traduisent pas forcément une complication pour la grossesse.
« La plus part des modifications sont liées à la grossesse. Elles vont régresser dans la plupart des cas après la grossesse. Mais en cas de doute, il faut se rapprocher d'un professionnel de santé pour en avoir le cœur net, pour faire la part des choses entre les symptômes physiologiques et ceux qui sont associés à une pathologie», analyse le docteur Serge Robert Nyada.
Fatigue, sensibilité émotionnelle, irritabilité, nausées, vomissements sont entre autres des signes envisageables. Ils ne doivent donc pas pour autant inquiéter les femmes enceintes, sauf en cas de troubles notoires.
Les pertes vaginales, également appelées, pertes blanches doivent avoir le même aspect que celles qui surviennent hors de la grossesse : laiteuses ou transparentes, blanches ou jaune clair, sans odeur, mais deviennent plus abondantes avec la grossesse. Cependant, Docteur Nyada précise que « si ces pertes deviennent malodorantes ou s'accompagnent de démangeaisons, il vaut mieux consulter un médecin. »
Pour un accouchement sécurisé et sans stress
La dernière étape de la grossesse est l’une des plus importantes. Les femmes cherchent alors à s’y préparer de la meilleure des façons.
Après 9 mois remplis de stress et d'émotions diverses, l'accouchement aussi est pour nombre de femmes des moments d'angoisse et d'anxiété.
les femmes enceintes doivent s'habituer à l'environnement où doit se dérouler l'accouchement. Ce qui permet d'être à l'aise.
Pour un accouchement sans stress, Docteur Mouhammadou Moustapha Seck, gynécologue accoucheur au district sanitaire nord de Dakar explique qu'ils procèdent en réunissant les femmes en maternité pour leur « donner quelques conseils». Notamment, Comment pousser, comment respirer pendant l'accouchement. D'après l'accoucheur, « généralement on fait appel au mari, qui est au chevet de la patiente qui est en train d'accoucher, qu'il lui tienne la main et qu'il lui chuchote des mots doux pour lui permettre quand même de garder un état psychologique assez positif ».
Des mythes autour de la grossesse
Il y a beaucoup de mythes et croyances autour de la grossesse. À la phrase, «je mange pour deux », Docteur Seck corrige en arguant que le « le mieux, c'est de manger deux fois mieux quand on est enceinte ».
Autre mythe très rependue en Afrique: «On peut prédire le sexe du bébé grâce à la forme du ventre, si le ventre est rond, on aura une fille. Par contre, si le ventre est long ou pointu, il s'agit d'un garçon ».
Pour Dr Seck, la forme du ventre dépend avant tout des ligaments et muscles qui tiennent le ventre. « Tant que vous n'avez pas fait une échographie. Vous ne pouvez pas savoir s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. La forme du ventre, c'est juste dû parfois à la position ou bien à la tonicité de la paroi de l'abdomen de la femme», le médecin.
Les conseils pour une grossesse sans complications
