Les coulisses de l’interview de Paul Biya à Radio Monte Carlo

Biya Seul Presidence Paul Biya

Fri, 5 Jul 2024 Source: Les histoires d'Arol Ketch

Paul Biya est un homme des silences. Il accorde très peu d’interview. Et lorsqu’il le fait, il préfère très souvent les médias étrangers.

L’une de ses interviews les plus citées est celle qu’il avait accordée à Yves Mourousi de Radio Monte Carlo le 21 juillet 1990, Paul Biya avait alors déclaré : « Je voudrais que l’histoire retienne de moi l’image de l’homme qui a apporté à son pays la démocratie et la prospérité ».

34 ans plus tard, ce pari ne semble pas avoir été réussi. Le Cameroun n’est pas une démocratie en sens strict du terme et encore moins un État prospère.

Voici la petite histoire de cette fameuse interview. En France, les mois de Juillet et d’août sont généralement consacrés aux vacances. Lorsque le Président Paul Biya débarque en France en juillet pour une visite officielle, le journaliste Yves Mourousi est déjà en vacances.

Il est contraint d’interrompre ses vacances au soleil et rentre à Paris pour interviewer Paul Biya. Un avion privé est même affrété pour le transporter urgemment.

Aussi, Yves Mourousi ne connaît pas le Cameroun. Pour préparer son interview, il a dû se faire briefer par un certain Hervé Bourges; grand connaisseur du Cameroun. Hervé Bourges est le fondateur de l’École supérieure de journalisme de Yaoundé (aujourd’hui ESSTIC) qu’il a dirigée jusqu’en 1970. C’est un ami de Paul Biya.

Bourges remet donc à Mourousi qui connaît peu le Cameroun un dossier et Mourousi qui n'a qu’une nuit pour préparer l’interview; y a planché toute la nuit. Hervé Bourges est à ce moment le directeur général de Radio Monte Carlo ( RMC) et il veut que le séjour officiel de son ami Paul Biya en France soit un succès. Pour avoir plus d’échos, l’interview du Président Paul Biya doit donc être réalisée par le journaliste vedette de la maison: Yves Mourousi; journaliste chevronné qui en 25 ans de carrière a fait des passages remarqués à France Inter , TF1 et RMC.

Source: Les histoires d'Arol Ketch