A plusieurs reprises Dieudonné Essomba a montré qu’il était du côté du Zomloa dans l’affaire Martinez Zogo. Malgré qu’Amougou Belinga ait passé trois semaines au SED, l’économiste et consultant de Vision 4 croit dur comme fer en son innocence. D’ailleurs, dans une récente sortie, il a affirmé que la justice n’avait aucune preuve contre le milliardaire.
Il faut maintenant ajouter à ces affirmations une nouvelle tribune dans laquelle il remet en partie en question les déclarations de Justin Danwe.
ATTENTION AU SYNDROME DREYFUS !
Dès le départ, j’ai mis en garde contre le complotisme ambiant qui recherche des causes mystérieuses à tous les phénomènes sociaux, y compris ceux qui relèvent de l’évidence. J’avais également mis en garde contre les réseaux sociaux et les médias sensationnalistes, qui ne se contentent jamais des vérités simples, et n’adhèrent qu’à des scénarios hollywoodiens.
Dans ce meurtre de Martinez Zogo, l’Analyse du Jeu des Acteurs sur la base des données connues du public exclut de manière irréversible toute possibilité de commanditaire.
De manière claire, il apparait que le Lieutenant-colonel Danwe a dévoyé les missions de la DGRE en la transformant en un instrument de chantage et de trafic d’informations. Evidemment que tout cela se faisait au sein d’un vaste réseau qui débordait largement la DGRE et comprenait notamment des hommes de médias, élément essentiel pour renforcer l’effet du chantage.
Le meurtre de Martinez Zogo qui jouait un rôle déterminant dans cette économie de chantage et de trafic d’informations s’explique plus simplement et plus logiquement dans ce milieu glauque et crépusculaire. C’est une opération mafieuse entre les gens de la mafia, due certainement à des problèmes de mauvaise répartition des tributs prélevés ou des détournements de ces tributs.
Le meurtrier n’a pu accuser AMOUGOU BELINGA que certainement, par la maladresse des enquêteurs qui, convaincus eux-mêmes a priori de l’existence d’un commanditaire, lui ont suggéré cette explication. Le colonel n’avait donc qu’à la suivre, en dénonçant le coupable parfait qu’on lui a aussi certainement suggéré.
Les enquêteurs se sont alors retrouvés totalement piégés ! Plutôt que de se concentrer sur les éléments canoniques du crime, comme le lieu d’exécution, les armes du crime, les éléments de sa vie, la perquisition de son bureau et de son domicile, ses fréquentations, son état psychiatrique, on a engagé une course contre la montre pour trouver à tout prix un commanditaire qui n’existe nulle part !
D’où une enquête tentaculaire à charge qui a touché tout l’entourage d’AMOUGOU BELINGA, y compris les nounours et les épouses de chauffeurs, sans qu’on voit très bien la logique sous-jacente à cette méthodologie. Les preuves se réduisent à des conversations téléphoniques réinterprétées et surinterprétées pour les coller au meurtre. Depuis quand traite-ton des meurtres par téléphone ? Et surtout, en impliquant tout son entourage ?
En suivant la logique du commanditaire, l’enquête ne pouvait mener tout droit qu’à l’impasse, et surtout, à un naufrage inquisitorial.
Et c‘est le lieu de mettre en garde contre le syndrome Dreyfus. Plutôt que de reconnaître qu’on s’est trompé de méthodologie dès le départ et de remettre en liberté le Commissaire Divisionnaire EKO EKO, le journaliste Bruno BIDJANG et surtout, le grand Tycoon AMOUGOU BELINGA, il ne faudrait pas qu’on tente de sauver l’image de l’institution militaire en poursuivant avec un acharnement qui devient de plus en plus illogique.
La bonne image de l’institution militaire est de reconnaitre qu’elle avait des ripoux en son sein et que ces ripoux n’ont besoin d’aucun commanditaire pour assassiner les gens.
Les accusés ne sont pour rien dans le meurtre de Martinez Zogo. Celui-ci a été exécuté par la mafia dont il faisait partie, et où le Lieutenant-colonel Danwe joue un rôle décisif.
C’est sur ce colonel-ripou qu’on doit focaliser toute l’attention.