Prévue pour durer trois ou cinq ans au maximum, la préparation à soutenir une thèse se fait souvent en sept ou huit ans.
Beaucoup finissent souvent par jeter l’éponge. Après la licence et le Master, obtenir le troisème diplôme du triptyque LMD n’est pas aisé. C’est courant d’entendre une connaissance dire qu’elle prépare sa thèse depuis plus de six ans. Parfois au bout de huit ans, l’abréviation « Dr » n’est toujours pas ajoutée à son nom. Mais qu’est-ce qui fait problème ? « Les raisons sont nombreuses. La première cause, c’est le système mis en place.
Système dans lequel, le doctorant est seulement suivi par son directeur de thèse. Et parfois, il n’est même pas le seul à être encadré par cet enseignant. Ils peuvent être 10 et même plus », explique un responsable à l’Université de Yaoundé I. Dans cette situation, explique notre interlocuteur, même si ce directeur de thèse a beau être le plus disponible du monde, il arrivera des moments où il ne pourra pas bien accompagner chaque doctorant.
Non seulement la thèse ne sera pas de bonne qualité, mais en plus, le temps de préparation va se rallonger. Pourtant, le délai de préparation d’une thèse est de trois ou de cinq ans en principe, d’après le Pr. Marcel Fouda Ndjodo, inspecteur général au ministère de l’Enseignement supérieur. Ceci avec une possibilité de prorogation de deux ans au maximum par le recteur, sur demande motivée du doctorant. Sur un autre plan, les doctorants sont aussi responsables de cet allongement de délai.
Sur cette question, l’un d’eux qui a requis l’anonymat indique qu’il y en a qui ne consacrent pas la majorité de leur temps à la recherche. Ils sont des responsables de famille. Il n’y a pas souvent un choix à faire entre assurer la ration alimentaire et investir dans la recherche. Ceux qui rédigent des thèses en anthropologie, en pétrochimie ou en biologie et qui sont obligés de se déplacer pour aller réaliser leurs recherches, loin de leurs villes de résidence, sont souvent les premiers bloqués. Ceci à cause du coût élevé du financement de la recherche.
Pour ce qui est du côté administratif en tout cas, l’inspecteur général du Minesup fait savoir que l’Etat camerounais a réorganisé la pratique en mettant en place, des Ecoles doctorales. Structures composées d’enseignants pluridisciplinaires, chargés de suivre tous les doctorants à travers des séminaires. Assises durant lesquelles, le postulant expose son œuvre devant des enseignants de rang magistral afin que ces derniers l’enrichissent. Depuis le passage à cette formule, le Pr. Marcel Fouda Ndjodo affirme que les choses se mettent en place progressivement. Les directeurs de thèse jouent toujours leurs rôles et les autres suivent également les doctorants. Mais, il reste aux postulants de jouer leurs partitions à fond.