L'existence de détenteurs de faux diplômes dans l'administration publique camerounaise est devenu un secret de polichinelle. La commission nationale des équivalences des diplômes l'a aussi relevé. Cette situation qui jette du discrédit sur les diplômes délivrés au cameroun continue de susciter la réaction des organisations de la société civile.
La dernière en date est celle de la COMICODI. Elle exige de la commission nationale des équivalences la publication des noms des détenteurs de faux diplômes. La COMICODI interpelle les autorités sur leur silence dans cette affaire. SHANDA TONME, président de la COMICODI, dans la correspondance adressée au ministère de l'enseignement supérieur, estime que ce silence peut être "clairement assimilable à une volonté de laisser le champ libre à la perpétuation des crimes par ces individus".
Les universités publiques comme privées du cameroun sont aussi concernées par ce scandale puis que le nom de ces dernières se retrouvent sur les faux diplômes qui pilullent de jour en jour au cameroun.
Ci-dessous l'intégralité de la lettre de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) au ministre de l'enseignement supérieur:
Monsieur le Ministre de l’enseignement supérieur, Chancelier des ordres académiques...A l’issue de la dernière session de la commission nationale des équivalences des diplômes sous votre supervision, un communiqué a annoncé la découverte de faux diplômes, sans toutefois rendre public, les noms des auteurs de ces forfaits.
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination observe avec une certaine inquiétude, que nous nous sommes peu à peu installés dans un ordinaire de tolérance voire de complicité avec de nombreux faussaires. Le fait de s’abstenir de rendre public les noms des mis en cause, est clairement assimilable à une volonté de laisser le champ libre à la perpétuation des crimes par ces individus. L’opinion a le droit de les connaître, de pouvoir les identifier et les repérer, afin de se prémunir, par des mesures conservatoires concrètes contre leurs nombreux méfaits.
Malheureusement, même des enseignants convaincus du plagiat au-delà de tout doute, prospèrent tranquillement dorénavant, comme si le pays avait tourné le dos à l’éthique de toute morale, de toute compétence propre et de tout mérite consacré. Nous avons le devoir dès à présent, de mettre fin à l’impunité pour tout ce qui concerne l’académie, l’éducation et la formation tout court. Il n’y a aucun espoir pour un Cameroun de demain triomphant et rayonnant, si des générations entières sont nourries de tricherie, de plagiat et de contrefaçon.
Monsieur le Ministre, rendez public les noms des détenteurs des faux diplômes, lesquels sont aux avant-postes d’expansion de la corruption et partant, de la destruction du crédit du pays.
Dans l’attente, croyez, en l’expression de notre haute marque de fraternité citoyenne./.
Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel