• Le gouverneur de la Beac a désigné deux cadres camerounais
• Le ministre des finances s’est opposé
• Le torchon brule entre les deux hommes
C’est un nouvel épisode de guerre qui s’ouvre entre Louis Paul Motaze et Abbas Mahamat Tolli. Il y a quelques jours, le gouverneur de la Beac nommait deux camerounais comme intérimaire au poste de directeur national de la Beac. « Suite au départ à la retraite du directeur national pour le Cameroun, son intérim sera assuré par Monsieur Zogo Nkada Achille, 1er adjoint au directeur national chargé du pôle études et contrôle bancaire, et Monsieur Asafor Cho Emmanuel, 2e adjoint au directeur national en charge du pôle exploitation. Cet intérim, qui prend effet à compter du 1er février 2022, prendra fin à la prise de fonction du nouveau directeur national », peut-on lire dans la décision signée par le gouverneur de la BEAC le 6 janvier 2022. Une correspondance qui n’a pas laissé Louis Paul Motaze indiffèrent. L’autorité monétaire du Cameroun s’est ainsi opposée à la désignation par le gouverneur de la BEAC, de deux cadres camerounais pour assurer l’intérim au poste de directeur national de la banque centrale.
« J’ai pris connaissance de votre décision (…) datée du 6 janvier 2022, portant intérim du directeur national de la BEAC pour le Cameroun. Sans interférer ni ignorer vos prérogatives, et en toute conformité avec les hautes directives reçues des autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle, pour une durée d’un an, des activités de Monsieur Blaise Eugène Nsom. (…) Aussi, ai-je l’honneur, dans l’intérêt commun de la BEAC, du Cameroun et de notre sous-région, de vous inviter à trouver une position partagée… », a écrit Louis Paul Motaze à Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale).
Si visiblement il s’agit d’une affaire de postes, certains au sein de la Beac pense que le ministre des Finances veut stopper l’hégémonie du gouverneur tchadien qui est décidé à mettre les siens à tous les postes. Au sein de la Beac, la plupart des directeurs sont de nationalité tchadienne et ceux qui ne sont pas tchadien sont des amis du gouverneur et c’est cette hégémonie qui énerve le ministre des Finances, apprend-on de source sure au sein de l’institut monétaire.