« À l’occasion de votre brillante élection à la présidence de la République française, j’ai grand plaisir de vous adresser en mon nom propre et celui du peuple camerounais, mes sincères et chaleureuses félicitations. J’y associe mes vœux de plein succès dans l’accomplissement de votre haute mission…». De prime abord, c’est un message de félicitation comme tant d’autres, une missive ordinaire rédigée dans un contexte extraordinaire. Le télégramme officiel que le président de la République du Cameroun a adressé, ce 8 mai 2017, au nouveau président de la République française donne à cogiter… Bien que l’exercice lui soit habituel et usuel, car le président du Cameroun n’en est pas à sa missive inaugurale, toutefois, cette fois, son message de félicitation au nouveau président français revêt une tonalité différente et déférente : le choix du Cameroun et des Camerounais dans un vote français et francophile sans ambigüité pour les Africains et pour les apôtres de la mondialisation. Même si le message du chef de l’État camerounais ne trahit nullement le pronostic de sa conscience, les exégètes savent reconnaître la profondeur et la franchise de son propos, ainsi que la sincérité de son allocution, par la forte occurrence du pronom personnel « je » ; première personne du singulier, la caractéristique référentielle du texte lyrique et émotionnel. La lettre du Président Paul Biya à Emmanuel Macron est riche en litotes. Pour sincère qu’elle soit, au-delà des civilités diplomatiques, elle traduit le respect franc et cordial de l’illustre destinateur à son non moins important destinataire. D’un président à l’autre, les considérations d’âge et les polémiques oisives de genres sont comme le sexe des anges, on ne débat pas dessus…
L’amitié qui unit les peuples est plus précieuse que les controverses sur les écarts générationnels. Le Président Paul Biya est sans équivoque lorsqu’il rappelle que : « Depuis de longues décennies, la France et le Cameroun entretiennent des relations confiantes et étroites dans de nombreux domaines. Forgés par l’histoire et une longue amitié qui ne s’est jamais démentie, elles peuvent encore accomplir de nouveaux progrès… » Vérité de la Palisse, est-il loisible d’en douter ? La France et le Cameroun entretiennent une amitié anthropologique et historique. Il s’agit d’une inclination sans inclinaison, d’une coopération captivante, conviviale et perfectible. Paul Biya en prend l’engagement solennel devant l’histoire : « Je voudrais vous assurer de ma disponibilité à œuvrer avec vous, au maintien ce cette amitié entre nos deux pays et à l’ouverture de nouveaux horizons à leur coopération… »
Contrairement aux assertions captieuses et espiègles qui foisonnent ça et là, le Président Paul Biya estime et apprécie à bon escient le plébiscite du jeune Emmanuel Macron à l’Élysée, tout autant que chez nous, au Cameroun, il encourage le rajeunissement des élites politiques, preuve appliquée au sein du RDPC, à travers les opérations de renouvellement des organes de base de son propre parti politique, dont les derniers séismes iconoclastes remontent aux mois d’octobre, novembre et décembre 2015. Socialement parlant, les discours du Président Paul Biya adressés à la Jeunesse, chaque 10 février, constituent - avec les messages de vœux du 31 décembre à la Nation -, de grands moments de bilan et d’évaluations prospectives de la politique du Renouveau. Économiquement parlant, les recrutements massifs et réguliers de milliers de jeunes à la Fonction publique et dans le privé, constituent, autant que le financement récurrent des projets-jeunes, des klaxons d’éveil à leur émancipation. Le Président Biya va plus loin en conseillant aux jeunes les sentiers de la réussite. Ne « nous » invite-t-il pas constamment à « oser », à travers des initiatives sans travers ? Bien qu’il en faille davantage, l’intérêt du président de la République pour les jeunes n’est plus à démontrer. Même si le difficile contexte économique que traverse notre pays contraint le Président Paul Biya aux ajustements et aux réajustements dans l’insertion et dans la promotion de la jeunesse, par doses homéopathiques, le président Biya a toujours rêvé de l’émancipation des jeunes camerounais. Aussi, réitère-t-il, à juste titre, et sans lassitude aucune, l’investissement direct de ses jeunes compatriotes dans le secteur de l’économie numérique, une belle piste pour l’entreprenariat personnel et collectif ; un précieux raccourci. Le Président Paul Biya est pour l’essor des jeunes. Qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.