Les droits «des consommateurs homosexuels» suscitent un bras de fer

Alice Nkom770 Alice Nkom

Wed, 12 Aug 2015 Source: cameroon-info.net

Le débat a été organisé à la demande de Me Alice Nkom, révèle le journal Ouest Littoral dans l’édition de ce mardi 11 août 2015. L’avocate réputée pour son engagement en faveur du respect des droits des personnes homosexuelles a d’entrée de jeu révélé les raisons pour lesquelles elle s’est engagée pour cette cause.

« Les frustrations des personnes entretenant des liaisons sexuelles avec d’autres personnes de même sexe m’ont conduite à l’indignation. Ces personnes, condamnées par l’article 347 bis du code pénal méritent toute mon attention. Le métier d’avocat m’ayant tout donnée en plus de 47 ans de pratique, je me devais ainsi un peu d’abnégation pour le rétablissement de la justice », a-t- elle précisé.

Pour l’avocate, « l’article 347 bis viole la vie privée, garantie par la Constitution et assurée par le président de la République. En s’attaquant à l’orientation sexuelle, cette ordonnance s’attaque à la vie privée. En 2006, pendant la publication des personnes supposées homosexuelles, le président Biya demandera de respecter la vie privée. Car un Etat de droit ne saurait se bâtir au-delà des droits fondamentaux ».

« Le président de la République, en classant l’homosexualité dans les crimes et délits a légiféré dans un domaine exclusivement réservé à la loi, donc au parlement. Violant ainsi la séparation des pouvoirs », a-t-elle poursuivi.

En guise de réplique, le représentant de la Ligue camerounaise des consommateurs soutient que « l’article 347 bis du Code pénal est tout à fait constitutionnel ». Pour soutenir sa position, Alphonse Ayissi Abena évoque « l’article 28 de la constitution qui accorde des pouvoirs au président de la République en matière législative, à travers l’ordonnance. Pour justifier l’introduction par le président Amadou Ahidjo, dans le Code Pénal de l’article 347bis ».

Il a tenu à rappeler à Me Alice Nkom que « suite au Top 50 en 2006, le président de la République en demandant le respect de la vie privée n’acceptait pas l’homosexualité. Il protégeait juste les droits fondamentaux des personnes prétendument citées dans ces listes, et la présomption d’innocence. Ce ne fut pas une porte ouverte à l’homosexualité ».

D’après Alphonse Ayissi Abena, la position de la Ligue camerounaise des consommateurs est « Loin d’être une lutte contre les homosexuels ». « Mon combat s’oppose à l’acte homosexuel et surtout dans les mass médias. Qui suis-je pour effectuer des jugements de valeurs, plus encore sur l’orientation sexuelle ?» s’est-il interrogé.

Pour le représentant de la Ligue camerounaise des consommateurs dans la région du Littoral « Nous soutenons l’écrasante majorité camerounaise qui n’accepte pas l’homosexualité. Nous défendons le désir de cette majorité de protéger les mineurs et la famille contre l’homosexualité ».

Selon l’article 347 bis du Code pénal, est réprimée d’une amende de 20 000 FCFA à 200 000 FCFA et une peine de 06 mois de prison à 05 ans, toute personne ayant un rapport sexuel avec une autre de même sexe.

Source: cameroon-info.net