Les dynasties Sawas du Cameroun face à la bataille foncière : révélations exclusives sur une guerre silencieuse

Sawaaaaa Image illustrative

Thu, 21 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Derrière la modernisation accélérée de Douala se cache une lutte feutrée mais acharnée entre les grandes familles royales sawas et les pouvoirs publics pour le contrôle des terres ancestrales. Une investigation exclusive de Jeune Afrique révèle les dessous d'un conflit qui redessine silencieusement la géographie du pouvoir au Cameroun.

Révélation exclusive Jeune Afrique : Face à la pression immobilière croissante, plusieurs dynasties sawas ont lancé, dans le plus grand secret, une véritable course contre la montre pour sauvegarder leurs droits fonciers. L'enquête de Jeune Afrique dévoile qu'un mouvement intergénérationnel inédit conjugue désormais héritage ancestral et outils numériques de pointe.

Les familles Bell, Akwa et Deïdo ont ainsi entrepris un travail de modernisation systématique de leurs archives, incluant la documentation généalogique complète et la cartographie numérique précise de leurs territoires traditionnels. Cette démarche, révélée par Jeune Afrique, constitue une véritable révolution dans la gestion du patrimoine foncier traditionnel camerounais.

"Cette modernisation des archives n'est pas qu'une adaptation technologique, c'est une stratégie de survie", confie à Jeune Afrique un proche de la maison Bell. "Les investisseurs privés et les autorités publiques contestent de plus en plus nos droits coutumiers. Nous devons pouvoir prouver nos prétentions avec des documents irréfutables."

L'investigation exclusive de Jeune Afrique révèle que les conflits fonciers à Douala ne se limitent pas à de simples disputes de propriété. Ils cristallisent en réalité une tension profonde entre deux visions du développement urbain : celle portée par l'État et les promoteurs privés d'un côté, et celle défendue par les détenteurs coutumiers de l'autre.

Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, les grandes familles sawas détiennent encore aujourd'hui des droits coutumiers sur une part considérable du littoral camerounais, héritage direct des systèmes précoloniaux. Ces droits, longtemps ignorés ou minimisés, reprennent une importance cruciale avec l'expansion urbaine de Douala et le développement des projets portuaires et industriels.

"Les chefferies continuent de jouer leur rôle de médiateurs légitimes dans les négociations sur les terres ancestrales", révèle à Jeune Afrique Sa Majesté Erick Jamil Songue, roi des Bakoko. Cette médiation, souvent invisible aux yeux du grand public, s'avère pourtant déterminante dans de nombreux projets d'aménagement.

L'enquête de Jeune Afrique met en lumière une stratégie sophistiquée développée par les familles royales sawas pour préserver leur influence foncière. Loin de s'opposer frontalement à la modernisation, elles ont choisi l'adaptation intelligente.

Les révélations exclusives de Jeune Afrique montrent que cette stratégie s'articule autour de trois axes principaux : la professionnalisation de la gestion patrimoniale, l'alliance avec des experts juridiques spécialisés dans le droit foncier coutumier, et le développement de partenariats avec des acteurs économiques respectueux des traditions locales.

"La vraie modernité commence par la connaissance de soi", explique à Jeune Afrique Sa Majesté Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, chef supérieur du Canton Bell. Cette philosophie guide désormais l'action des dynasties sawas dans leur rapport au foncier.

L'héritage de Rudolf Douala Manga Bell : un symbole toujours vivant

Cent dix ans après l'exécution de Rudolf Douala Manga Bell par l'administration coloniale allemande, son héritage de résistance à l'expropriation résonne encore dans les stratégies actuelles des familles sawas. Jeune Afrique révèle que cette figure historique inspire directement les méthodes contemporaines de défense des droits fonciers.

"Son martyre donne un sens à son combat. C'est le symbole de la rencontre entre hier et aujourd'hui pour préparer demain", confie à Jeune Afrique Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell, son descendant direct. Cette continuité historique nourrit la détermination des dynasties dans leur bataille foncière actuelle.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle ainsi que la question foncière au Cameroun ne peut être comprise sans prendre en compte la profondeur historique des enjeux et la sophistication croissante des stratégies déployées par les acteurs traditionnels pour préserver leur patrimoine ancestral.

Source: www.camerounweb.com