Menacés de voir leurs dossiers de candidatures rejetés, ils ont adressé une correspondance au Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun afin qu’il ordonne la réception desdits dossiers. A l’aide ! Le volumineux courrier datant du 18 août 2023 et dont le Messager a obtenu copie, s’apparente à un cri de détresse. Depuis Kigali, les étudiants camerounais, candidats à l’examen d’entrée en stage d’avocats au Rwanda, après avoir saisi en juin dernier le ministre de l’Enseignement supérieur, afin qu’il adresse une correspondance aux autorités rwandaises en charge de l’éducation notamment au Higher Educational Commission (Hec) en charge des équivalences, afin de leur expliquer le processus de diplomation au Cameroun et de les rassurer que la délivrance des diplômes pour ces jeunes compatriotes est en cours, décident cette fois, de lancer leur cri de détresse à l’endroit du président de l’Ordre des avocats du Cameroun. « Nous avons le respectueux honneur de venir auprès de votre bienveillante personnalité solliciter votre intervention auprès de monsieur le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Rwanda afin qu’il ordonne que les services compétentes reçoivent nos dossiers à l’examen d’entrée en stage des avocats lancé et publié via le site internet de son auguste institution le 21 juillet 2023, dont la date limite de dépôt était fixée au 17 aout 2023 », écrivent-ils. Environ au nombre de 400 camerounais partis du pays depuis plus de trois années, pour une bonne partie pour le Rwanda, après avoir été régulièrement admis à l’école de formation de juristes dénommée « Institut of legal practice and development », en abrégé Ilpd, ceux-ci disent avoir tous obtenu le diplôme qui sanctionne ladite formation ainsi que le prouvent lesdits diplômes à eux délivres pour ceux des années antérieures et en cours de délivrance pour ceux de l’année en cours. « Alors que nous pension au moment où nous quittions le Cameroun que cette formation, chèrement entièrement payée, nous ouvrait les portes d’accès au moins à l’examen d’aptitude à suivre le stage d’avocats au Rwanda comme cela se passe habituellement, nous avons dès l’année dernière (2021-2022), été confronté à d’énormes difficultés d’absence de nos diplômes. Alors que ce problème entièrement réglé ce jour, tant est-il vrai que certaines universités camerounaises ne les ont pas encore délivres à certains d’entre nous, la grande majorité dont les dossiers complets étaient dès le lancement de l’examen, avons systématiquement été renvoyés au niveau du secrétariat de l’Ordre, lorsque nous nous y sommes rendus pour déposer les dossiers de candidature, au motif que le bureau de Cameroun n’avait aucune coopération judiciaire avec celui Rwanda », relatent les signataires.
Coopération entre les Barreaux
Au départ considérée comme une incompréhension devant être réglée avant le date initiale de dépôt, intervenu le 17 août dernier à 12 heures précises alors même que le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun séjournait au Rwanda et qu’il a rencontré son homologue rwandais avec qui la question était censée réglée, c’est avec stupéfaction que les « plaignants » ont découvert en circulation « une lettre datée du 25 août 2021, sous les références CAB/NR/050/08/21 signée du Bâtonnier de l’ordre des avocats au bureau du Cameroun, au travers de laquelle, il était apporté des informations globalement erronées sur notre situation juridique ».
En effet, regrettent les étudiants, ladite lettre faisait croire qu’il « n’existait aucune coopération entre les deux barreaux alors que nous avons connaissance de la Convention de coopération en matière de justice et de notre protection des droits de l’Hommes signée le 19 août 1998 par les Bâtonnier de l’ordre des avocats se Kigali (Rwanda). L’ordre des avocats de Burundi et l’ordre des avocats de la République de Cameroun ». Là où le bât blesse, c’est que les dossiers de candidatures de Camerounais au bureau du Rwanda, sur la base de la susdite Convention de coopération ont toujours été reçus par le passé jusqu’à cette année 2023 où il a été opposés aux étudiants camerounais étudiant au pays de Paul Kagame, un refus catégorique, tous leurs dossiers ayant été systématiquement rejetés au motif de l’inexistence d’une convention de réciprocité entre deux barreaux.
« C’est donc pour nous finalement la lettre datée du 25 août 2021 sous les références CAB/NR/050/08/21, signé le Bâtonnier de l’Ordre des avocats au bureau du Cameroun et adressée au Bâtonnier du Rwanda qui est la source de tous nos malheurs », se lamentent les signataires. Implorant le destinataire de leur correspondance à intervenir auprès de son homologue du Rwanda, « non seulement pour corriger les termes du courrier référence CAB/NR/050/08/21 du 25 août 2021 qui nous cause cette immense grief, mais également et surtout lui rappeler l’existence de la convention du 19 août 1998 suscitée ».
En attendant Fame Ndongo
Cette question a été abordée en juin dernier à l’Assemblée nationale au cours de l’étude du projet de loi n°2034 portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun par la Commission de l’éducation, de la formation professionnelle et de la jeunesse présidée par l’honorable Fandja Gabriel. Projet de loi défendu par le ministre de l’Enseignement supérieur. Au cours des questions orales, l’honorable Marguerite Dissake avait alors interpellé Jacques Fame Ndongo. A cette question, le Grand Chancelier des Ordres académiques du haut de sa chaire avait répondu « s’agissant de cette question lancinante, et récurrente, j’ai demandé au viceChancellor et recteurs compétents de délivrer illico presto les diplômes concernés aux récipiendaires statutaires.
A ce jour, sur les 443 diplômes sollicités par ces camerounais, 136 ont déjà été délivrés dans certaines universités », a-t-il indiqué. Le patron de l’Enseignement supérieur a également profité de cette situation pour décliner le processus de délivrance des parchemins aux impétrants « … des instances de coordination académique à l’instar de la commission Adhoc chargées d’apporter des solutions concrètes et idoines aux problèmes relatifs à la délivrance des diplômes aux étudiants statutairement bénéficiaires.
Le tableau de délivrance des diplômes tels qu’il a évolué ces 3 dernières années dans le sous-secteur de l’Enseignement supérieur prévoit 19549 parchemins délivrés en 2019-2020, en 2020-2021 et en 2021-2022 ». A suivre