Au Cameroun, les distilleries d'alcool clandestines prolifèrent dans plusieurs localités surtout à Douala, la capitale économique et à Yaoundé, la capitale politique.
Malgré, les actions du ministère camerounais du Commerce et des organisations de consommateurs, les circuits de boissons frelatées restent opérationnels.
Conséquence, la population se retrouve avec des produits de mauvaise qualité avec tout son corrolaire sur la santé des consommateurs et l'impact économique que cela engendre.
Autant d’actions menées par le ministère camerounais du Commerce mais qui restent une goutte d'eau dans un océan. "Dès que les contrôles inopinés cessent, les commerçants véreux reprennent service et ne cessent de proposer ces produits", explique Alphonse Ayissi Abena, le président de la Fondation camerounaise des consommateurs.
Selon lui, la traque contre les distilleries clandestines doit être permanente. "Que le ministère du commerce de qui relèvent ces bars, snack bars et cabarets (...), mette ses brigades de contrôle et de repression en branle lorsque nous dénonçons afin que ce phénomène cesse", plaide Alphonse Ayissi Abena.
Mais en attendant, chaque année des milliers, voire des millions de bouteilles de boissons frélatées sont acheminées dans les débits de boissons par "les chimistes", nom attribué aux fabricants d'alcool frélaté, pour être servis aux consommateurs.
"Certains propriétaires de débits de boissons sont au courant que celui qui leur vend la boisson est un chismiste mais ils l'achètent, parce qu'ils savent que ça leur revient dix fois moins cher" se plaint Hervé Nana, président du Syndicat national des débits de boissons et bars du Caméroun (Syndebarcam).
Hervé ne croyait pas si bien le dire. Dans un snack bar, l'un des plus populaires de la capitale, Yaoundé, nous rencontrons Rubina et ses amies autour d'une bouteille de whisky. Cette habituée de ce lieu, contrôle méticuleusement les boissons qui leur sont servies. Elle nous raconte son expérience un mois plus tôt.
"J'étais avec des amis et on a commandé une bouteille de 25 000 francs CFA. Généralement, je secoue la bouteille pour voir si ça réagirait comme de l'alcool. Et quand le serveur a ouvert la bouteille, lorsque tu te sers, ça coule comme de l'eau. J'ai immédiatement demander au serveur de changer la bouteille, ce qu'il fit sans broncher".
Selon le Syndebarcam, la consommation des alcools frélatés est un danger réel pour de nombreuses personnes. "On se plaint toujours que des camerounais de la diaspora sont empoisonnés quand ils arrivent ici. On a fait une une analyse au niveau du Syndebarcam et on s'est rendu compte que ce n'est pas toujours un un empoisonnement. C'est plutôt la consommation des boisson frélatées", avance Hervé Nana.