'Les fils des barons du régime dans l'armée fuient...'

Army Battlefield War front

Mon, 21 Sep 2015 Source: cameroon-info.net

Où sont-ils tous passés ? Il ne s’agit pas du titre de livre, mais de l’interrogation formulée par Aurore Plus du 18 septembre 2015. Le bihebdomadaire fait remarquer que les « fils à papa » évitent soigneusement de se rendre au front depuis le déclenchement des attaques du groupe terroristes Boko Haram. Ainsi, pas l’ombre de l’enfant d’un baron du pouvoir de Yaoundé à Kolofata, Fotokol, Mora, Maroua etc.

Le journal croit détenir les raisons de cette absence. «Dans les rangs des Forces armées et de la police, on met à l’index la protection des enfants de ces pontes et barrons qui, comme à leur admission, bénéficient pour la plupart du coup de pouce de leurs géniteurs», écrit Aurore Plus qui informe en plus qu’il ne s’agit pas du seul front délaissé par les fils des « grands du pays ».

« A l’instar de la ligne de front de la lutte contre la secte islamiste la protection de nos frontières comme c’est le cas sur la ligne frontalière entre le Cameroun et le Centrafrique, dans la région de l’Est et dans la presqu’île de Bakassi à l’époque où les pirates multipliaient les attaques armées et meurtrières sur les positions des forces armées camerounaises », souligne, pour le regretter le journal.

Si ces pontes du régime rechignent à envoyer leurs progénitures en guerre, c’est évidemment parce qu’ils savent qu’il y a un risque énorme à les perdre. L’autre raison repose sur la modicité des moyens mis à la disposition des soldats au front, comme témoigne sous couvert d’anonymat un officier : « nous autres enfants de pauvres, sommes utilisés à un rythme infernal. Revenus de Bakassi, vous avez à peine deux mois de repos que vous êtes envoyé dans un autre contingent dans le bourbier de Mokolo, Kolofata…dans des conditions ignobles avec des primes et une ration qui sont systématiquement saucissonnées par la hiérarchie », se plaint-il. La ration alimentaire est de 2000 francs contre 30.000 francs de prime de guerre.

C’est donc un triste paradoxe pour ces dignitaires Camerounais qui se précipitent souvent à envoyer leurs enfants dans les grandes écoles (Emia, Enam Iric), mais ensuite qui refusent que ces derniers fassent aillent se frotter à la dure réalité du terrain.

Source: cameroon-info.net