Les grands défis qui interpellent Minette Libom Likeng

Minette Libom Li Likeng Posts And Telecoms Minister Minette Libom Likeng

Thu, 19 Nov 2015 Source: La Nouvelle Vision

«Minette est une femme d’action, sa nomination au gouvernement honore tous les natifs de la Mvila. Notre département a besoin d’une élite dynamique ; je pense que notre soeur fait l’unanimité ». Ainsi jubilait un chef traditionnel de la Mvila, au lendemain de la promotion de Minette Mendomo, épouse Libom Li Likeng au gouvernement de la République.

La nomination de l’ex-DG de la Douane camerounaise aux prestigieuses fonctions de ministre des Postes et Télécommunications aura donné lieu à de grandes réjouissances populaires aussi bien dans son domicile à Yaoundé que son village natal Foulassi Yemeyema’a, situé à une soixantaine de kilomètres après Ebolowa sur la route d’Akom II.

Une nomination tout à l’honneur des populations des contrées Ngoto I et Ngoto II. De fait, c’est pour la troisième fois de l’histoire (après l’ex Premier ministre Charles Assalé et le tout premier délégué du gouvernement de la ville d’Ebolowa Joseph Blaise Abolo Abolo) qu’un ressortissant de cette vaste contrée, une femme de surcroit, fait son entrée au gouvernement.

Cet acte politique de l’homme Lion va quelque peu décrisper l’atmosphère de tension qui embrasait la grande circonscription électorale de la Mvila, à l’occasion des grands meetings et autres regroupements politiques d’envergure. Des réunions au cours desquelles certains militants exigeaient ouvertement que l’attribution des maroquins ministériels et autres grands postes de responsabilité au sein de l’Etat dans la Mvila, comme c’est le cas dans les autres régions du pays, soit faite en respect de l’équilibre rotatif des différents grands groupements représentés au sein du département.

Dans la grande famille Rdpc de la Mvila, soutient Charles Meto’o, militant Rdpc de la Mvila- centre, « L’ascension de la native de Foulasssi Yemeyema’a est, ni plus ni moins, une réponse aux revendications de la base qui peut d’ailleurs s’en réjouir. Nous nous félicitons de cette façon de faire. Cela prouve que le président de notre parti est attentif aux revendications de la base ».

Mais de son côté, Minette Mendomo, épouse Libom Li Likeng reste bien consciente de la tâche qui l’attend. Celle qui vient d’hériter du Minpostel devra aller au-delà des efforts consentis par son prédécesseur, dans la relève du secteur postal et celui très névralgique des télécommunications au Cameroun. Parmi les grands défis à affronter, celui de la régulation du champ des télécommunications, vulnérable et en proie aujourd’hui à de nombreux dysfonctionnements.

Pour de nombreux observateurs, celle qui aura pulvérisé tous les records en matière de recettes douanières, avec des excédents dans les caisses de l’Etat et qui a toujours su allier pugnacité et discrétion, apportera des ondes encore plus magnétisantes au secteur des postes et télécommunications. C’est peut-être sur le plan politique, que la tâche s’avère plus ardue et complexe pour Minette Mendomo. En effet, cette dernière doit réconcilier l’élite politique de la Mvila et sa base, dans une vaste circonscription électorale où cette élite, qualifiée parfois de nombriliste, est toujours restée très distante des populations.

Dans sa fonction de locomotive, Minette Mendomo devra effacer le sentiment d’animosité laissé par son impopulaire et « chichissime » prédécesseur, Jean Pierre Biyiti bi Essam, vomi par la base de nombreux mois avant son éjection du bateau gouvernemental. Plus que par le passé, Minette Mendomo devra oeuvrer avec force aux côtés des populations rurales de la Mvila, les groupements paysans en particulier, encadrés par quelques élites volontaires à la popularité et à la réputation établies : le sénateur Raymond Mbita, les honorables Jean Jacques Zam et Céline Mendoua, respectivement députés de la Mvila Centre et de la Mvila Est, Mme Ngota Ngota, les maires Henri Miellot Mbo Mvom, et Minsili Eba pour ne citer que ceux-là.

Autre chantier pour lequel Minette Mendomo est appelée à jouer, en sa qualité d’élite locale, l’interface entre les populations riveraines et le gouvernement, c’est celui du très attendu bitumage de l’axe routier Ebolowa-Akom II-Kribi (long de près de 180 km) ; la route qui traverse son village natal et dont les travaux, après la mobilisation des financements, tardent toujours à démarrer. L’attribution du marché aux entreprises et la gestion de la sempiternelle question des indemnisations des populations seraient la cause des blocages que connaît ce projet, qui date des décennies.

Autant le dire, la tâche ne s’annonce pas difficile pour la native de Foulassi Yemeyema’a, eu égard à ses potentialités, qui devra compter sur la coopération des différentes communautés cibles pour relever cette noble et exaltante mission qui l’interpelle.

Source: La Nouvelle Vision