En poste depuis 2013, les sénateurs entament leur quatrième année de service alors qu’ils ne font pas toujours l’unanimité. 15 milliards 200 millions, de budget (pour la chambre haute du parlement), des salaires compris entre 900. 000 et 1 millions 500 mille FCFA pour les 100 sénateurs camerounais, sans compter les émoluments qui leurs reviennent conjointement ; des camerounais n’en sont pas autant fiers que les sénateurs tant ils s’interrogent continuellement sur le bien fondé de cette instance.
« Le sénat n’a pas été créé en réponse à une urgence quelconque, c’est juste une mangeoire de plus » s’époumone Claude (étudiant de l’université de Yaoundé 1) la mine déconfite, et d’ajouter qu’ « investir massivement dans l’éducation voire l’agriculture avec ce budget [du sénat, ndlr] aurait été judicieux, car devait contribuer à générer des bénéfices pour l’économie camerounaise ». Si les sénateurs ont des rôles précis dont les camerounais ont passablement connaissance, à savoir valider les lois votées à l’assemblée nationale, représenter les collectivités territoriales décentralisées (…), nombreux sont ceux de leurs compatriotes qui attendent toujours de les voir à l’action, autrement dit « on attend toujours de voir après quatre ans, une loi votée par l’assemblée nationale que le sénat a proprement modifiée ou rejetée.
Si l’assemblée nationale joue bien son rôle pour qu’il n’y ait rien à redire sur ses décisions, vous comprenez que le sénat ne sert à rien » brame paulette, une institutrice de la ville de Yaoundé. L’attente de bien d’autres est d’apprécier les sénateurs -qu’on dit désormais vantards- dans leur rôle de représentant des collectivités territoriales décentralisées ; « un rôle juste pour le symbole » à les en croire. Malgré les allégations qui accablent « ces heureuses gens », tout n’est pas que rose pour les parlementaires de la chambre haute. Outre les problèmes de rétribution dont se consternent depuis bientôt deux ans les sénateurs, le problème de siège reste d’actualité. On se rappelle qu’en 2015 ils sont expulsés du palais des congrès en raison de travaux et obligés de s’installer dans l’immeuble qui abritait les services de l’ARMP. Si en décembre 2015, une décision du chef de l’Etat indiquait que le sénat occupera les locaux du Conseil Economique et Social comme siège et pour les plénières, à ce jour, rien n’est encore fixé pour le sénat, tant les plénières se tiennent toujours au palais des congrès de Yaoundé en attendant ses propres locaux.
C’est à la faveur du décret présidentiel N°2013/149 du 08 Mai 2013 que 30 sénateurs et leurs suppléants ont été nommés en complément des 70 autres sénateurs, élus au suffrage universel indirect le 14 avril de la même année. Une décision prise dans le sens de la constitution du 02 juin 1972, révisée le 18 janvier 1996 qui disposait que le parlement soit composé de deux chambres dont : l’assemblée nationale et le sénat. La note aussitôt rendue permit l’effectivité progressive du bicaméralisme au parlement camerounais, tout s’est précisé avec la nomination le 12 juin 2013 de Marcel NIAT NJIFENJI comme président de la chambre qui a derechef été reconduit à son poste en avril. A noter qu’en 2018 les 100 sénateurs seront en fin de mandat, quoiqu’il soit renouvelable au sens du décret du 08 Mai 2013.