Les vannes du ciel se sont ouvertes sur la ville, y déversant de grosses averses. Les habitants de la ville déplorent d’importants dégâts matériels. Les rues et plusieurs quartiers inondés.
Une maison d’habitation détruite au quartier dit Pk8. De nombreux véhicules bloqués dans les inondations, d’autres voient leur cardan et direction abîmés dans les nids de poules. Des habitations envahies par les eaux. C’est autant de désagréments subis depuis que les grandes pluies sévissent dans la métropole économique. « Je suis étonné comme tout le monde. Je constate heureusement qu’il a plu cette nuit quand tout le monde dormait… » Heureux qui, comme cet habitant de la métropole économique du Cameroun, n’a pas eu comme invitée surprise les eaux de pluie. Ces voisins quant à eux, ont dû déménager. Avec à la clé de nombreux dégâts matériels : matelas et meubles complètement mouillés, des documents importants aussi.
Privation de liberté
Les eaux en furie débordant des rigoles et des drains bouchés par les ordures traversent les rues .Elles creusent des sillons et des nids de poules sur la chaussée. Cette montée des eaux sur la chaussée éteint les véhicules en circulation, si ceux-ci ne cassent pas leurs cardans et directions dans ces trous. Ces pannes en ajoutent aux bouchons déjà très réguliers dans la ville.
A Bassa comme à Akwa, à Bonapriso comme à Bonanjo, les témoignages enregistrés par votre journal signalent des artères envahies par les eaux ,où l’on n’arrive pas à distinguer la chaussée et les trottoirs .C’est le cas de la jonction de la rue Galliéni et du boulevard de la liberté .Derrière l’ancien cinéma le Wouri, du virage de la rue des écoles entre la poste d’Akwa et l’immeuble qui abrite le siège du quotidien Le Messager . Des riverains persifleurs proposent les services de leurs pirogues juste pour détendre l’atmosphère. A Bonassama à l’entrée du pont sur le Wouri, un grand lac immobilise le trafic .A la chefferie de Bonapriso, les eaux d’un drain ont envahi la rue qui mène vers Nganguè.
Les crustacés de l’abondance
Sur le coup de ces inondations, on se souvient que la Communauté urbaine avait annoncé une campagne de curage des drains et des caniveaux. « On observe pourtant le même phénomène tous les ans avec la même promesse, mais à chaque hivernage, on est surpris » s’indigne un voisin de votre journal. Les petits commerçants des trottoirs sont particulièrement touchés par cette forte pluviométrie. Les parasols et autres abris rudimentaires sous lesquels ils s’installent s’avèrent insuffisants pour les besoins de la cause.
Pire ceux qui exercent à ciel ouvert et les marchants à la sauvette sont obligés de tout arrêter pour attendre la fin de la fureur du ciel. «Je fais comment ? » s’exclame Gisèle B.vendeuse de beignets à quelques encablures du lieu dit ‘’Carrefour Idéal’’. Celle que ses clients appellent « Asso » ou « Mamy beignet » avec un zest de complicité se bat tant bien que mal pour satisfaire ceux de ses clients qui ne veulent pas entamer une journée sans un « sous –bassement » nécessaire pour faire face aux réalités de la journée .Sait-on jamais ? Pour la maîtresse des lieux elle-même, c’est une question de survie : « vous pensez que je vais avoir mon capital comment ? »
Les abords du lieu dit Tradex Ndokoti sont aussi le théâtre des inondations, cet espace commercial est submergé par les eaux, ses occupants ont trouvé judicieux de se déplacer afin d’avoir la clientèle : « on a surnommé cet endroit ‘’le lac’’, et quand il pleut nous sommes obligés de quitter le lac car personne ne peut marcher dans l’eau pour venir nous faire la recette. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes déplacés »explique l’un d’eux. Ainsi va Douala lors de la saison des pluies.
Ces grosses averses ont la particularité de sortir du fond des fleuves Wouri et Dibamba ces crustacés qui ont attiré les navigateurs portugais dans l‘estuaire du Wouri qu’ils ont baptisé « rio dos Camaroes » .Chose rare : cette année les « Mbeya Towè »comme on les appelle localement ont été pêchés 5 jours durant dans le Wouri puis dans la nuit du vendredi à samedi derniers dans la Dibamba. La tradition locale voudrait que ces crustacés s’accompagnent de fertilité et d’abondance. A voir…