Les ingénieurs se prémunissent contre les risques dans la BTP

Chantier BTP C’est sur cette problématique centrale qu’ont porté les travaux de leur rencontre annuelle

Thu, 2 Feb 2017 Source: Le Quotidien de l'Economie

Les ingénieurs de génie civil veulent se soustraire de la chaîne des responsabilités, souvent longue et difficile à établir, en cas d’écroulement d’immeuble ou d’affaissement d’ouvrage d’art. Un phénomène devenu récurrent au Cameroun, avec en prime d’importants dégâts matériels et pertes en vies humaines.

Ils ont réaffirmé cet engagement vendredi dernier, lors du lancement des activités de leur rencontre annuelle, tenue à Yaoundé avec pour thématique centrale les risques dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Selon Kisito Ngoa, président de l’Ordre national des ingénieurs de génie civil du Cameroun (Onigc), il est question de préparer les ingénieurs de génie civil à la nouvelle ère qui s’ouvre et aux nouveaux enjeux et défis qui se profilent à l’horizon pour leur secteur d’activité.

« Nos consœurs et nos confrères doivent bien comprendre bien que nous allons vers une société de responsabilité, où l’on va rechercher, véritablement qui est responsable de tel ou tel manquement, et il y aura des sanctions. Cela n’a pas toujours été le cas par le passé, mais tout porte à croire que l’on s’achemine inéluctablement vers cela », indique Kisito Ngoa.

Il s’agit pour ces professionnels du BTP, cheville ouvrière de la construction d’infrastructures, de concilier les exigences de rentabilité et le respect du code de déontologie qui encadre leur profession. « Le professionnel n’est pas qu’un simple fournisseur de services répondant à une quelconque demande. Il doit aussi exercer un jugement éthique afin de poser le meilleur geste qui soit », explique le président de l’Onigc. Ainsi, au cours de la première journée des travaux, qualifiée de « journée technique du génie civil », les experts ont abordé la notion de risque dans le BTP, un sujet qui préoccupe l’ensemble des acteurs du secteur et de manière générale, l’opinion publique. Le but étant de sensibiliser les ingénieurs sur les risques éventuels liés à l’exercice de leur fonction et de les prémunir des conséquences qui en découlent. « Lorsqu’un ingénieur pose un acte, il court un certain nombre de risques, non seulement des risques techniques liés peut-être aux mauvais calculs ou au mauvais suivi des travaux, mais parfois aussi des risques financiers ou même juridiques », explique Kisito Ngoa. « l’ensemble des ingénieurs devront disposer des outils nécessaires pour la gestion du risque, pour des infrastructures de qualité et la prévention des catastrophes qui causent des préjudices importants sur les plans matériel, financier et humain », précise, Ndongo, un ingénieur.

Après avoir largement entretenu les Ingénieurs sur les moyens d’atténuer les risques et les moyens de se protéger contre les risques pouvant aller jusqu’à la souscription des polices d’assurances, etc., la deuxième journée des travaux a été consacrée à l’assemblée générale de l’ordre. « C’est une articulation classique où l’on passe en revue la gestion de l’ordre pour l’exercice écoulé, et on se projette pour l’exercice 2017 qui est en cours. Il est question de voir quelles sont les activités de l’ordre et comment est-ce que nous pouvons améliorer l’image de l’ordre pour mieux défendre les intérêts des ingénieurs de génie civil dans notre société », confie Kisito Ngoa. Mais selon les membres de l’Onigc, c’est également l’occasion de faire la promotion de la profession et de procéder à l’élection des membres du conseil pour renouveler leur mandat afin de créer une nouvelle dynamique, et améliorer ce qui a été fait par le passé. Mais ce dernier point a été renvoyé à une date ultérieure. Kisito Ngoa, candidat à sa propre succession, reste donc aux commandes jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau.

Source: Le Quotidien de l'Economie