Les inondations font 200 sans-abris à Pouss

Encore des inondations dans l’arrondissement de Maga. Les populations de la localité de Mourla et les villages environnants, situés dans le canton de Pouss, sont sous les eaux. Selon des sources locales, les inondations survenues dans l’après-midi du vendredi, 25 septembre 2015 ont détruit plus de 45 maisons, faisant ainsi près de 200 personnes sans-abris.

A l’origine du sinistre, la forte pluie qui s’est abattue le vendredi dernier, entrainant la sortie des eaux du fleuve Logone de leur lit. Dans leur furie, elles ont également emportés d’importantes quantités de denrées alimentaires, du bétail et détruit plusieurs plantations notamment de riz.

Les villages les plus touchés par les inondations, dont les populations ne savent plus à quel saint se vouer, sont entre autres Nihiria, Gozom, Gobo et Bari. « Les eaux ont débordé la digue le long du fleuve Logone sur une distance de plus de deux kilomètres. Avec l’usure du temps, cette partie de la digue est devenue très basse.

Quand il y a des fortes pluies qui sont censées partir au Tchad, elles se reversent sur la digue, car du côté du Tchad, on a construit une digue route solide. Ces inondations sont la conséquence de négligence des autorités administratives et de la Semry.

Cette partie de la digue qui est aujourd’hui sous les eaux n’a jamais été réhabilitée par la Semry depuis sa construction en 1978. C’est bien dommage ça », fulmine un riverain. Joint au téléphone, le souspréfet de Maga, Abdoulaye Oumarou, indique que « la hauteur de la digue s’est érodée. Le long de la digue qui est inondé est une zone à risque.

Les eaux ont débordé et ont atteint certaines concessions. Nous avons demandé aux populations de libérer ces lieux pour éviter le pire. Pour le moment, il y a 25 concessions détruites, mais le recensement des sinistrés et des maisons détruites sont en cours». Pour faire face provisoirement à cette situation, la commune a offert plus de 2000 sacs vides et la sous-préfecture, 15 ballons de sacs vides.

Les populations riveraines se sont ainsi massivement mis à l’oeuvre pour remplir les sacs vides du sable et maîtriser les eaux. Informé de la situation, le préfet du département du Mayo- Danay, Simon Kweti Doh, s’est rendu dans les villages inondés, pour apporter son réconfort aux populations sinistrées.

Surplace, l’autorité administrative a mis sur pied un comité de crise chargé de recenser les sinistrés et de déguerpir les populations installées dans les zones à risque. Le préfet a promis aux populations de saisir rapidement sa hiérarchie pour que des mesures urgentes efficaces soient prises.

Rebelote

Dans le village Begué, situé dans l’arrondissement de Kaïkaï, la digue de protection du fleuve Logone présente des fuites sur une distance d’environ 5 kilomètres. Depuis l’apparition de ces fissures, les populations riveraines vivent dans l’angoisse de la survenue des nouvelles inondations après celles de 2013 et de 2014. Car c’est généralement en septembre et octobre que le niveau d’eau du Logone augmente, en raison de fortes pluies qui proviennent du plateau de l’Adamaoua et des montagnes des monts-Mandara.

Saisi par les populations animées par la psychose, le préfet du département du Mayo-Danay a effectué une descente sur le terrain à Begué le mercredi, 23 septembre 2015, en compagnie du directeur général adjoint de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), Robert Nyonsé.

Face aux populations riveraines, le responsable de la Semry a indiqué que «C’est justement parce que nous avons observé des fuites d’eau. Ce sont des points critiques. Mais, je crois que ce problème sera résolu. A ce niveau, la profondeur d’eau est de deux mètres.

Mais, nous allons réaliser une digue adossée, afin de résoudre ce problème». Une déclaration qui semble n’avoir pas rassurée les habitants de Begué. Avec les inondations survenues à Pouss, leur inquiétude est montée d’un cran.