Les professionnels de santé, issus des écoles de formation privées locales ou étrangères, doivent passer un concours d’intégration pour accéder à la fonction publique camerounaise. Une situation qui déchaine leur courroux.
Ils voient en cela une certaine injustice. Les médecins sortis de l’Université des montagnes (Udm) de Bagangté et de l’Institut Supérieur des Technologies Médicales (ISTM) de Nkolondom ces deux dernières années pensent qu’ils doivent avoir les mêmes droits que leurs camarades sortis des établissements publics. Ils ne comprennent donc pas pourquoi ils doivent présenter un autre concours pour exercer leur métier, rapporte Le Jour du 12 août 2016. Ils expriment leur colère après que l’État a lancé cette année un concours de recrutement de 50 médecins camerounais issus des écoles de formation privées ou venus de l’étranger.
La discrimination dénoncée vient précisément du fait que les médecins diplômés des établissements publics bénéficient d’une intégration directe à la fonction publique après leur formation, et leurs camarades des écoles de formations privées doivent passer un concours d’intégration à la fonction publique. «Formés au privé ou au public, nous avons tous subi le concours national d’entrée en première année et l’épreuve nationale en sixième année. Les résultats nous montrent que nous ne déméritons pas», s’indigne un produit de l’Udm de Bagangté dans les colonnes du Quotidien Le Jour.
Après leur formation, ils sont nombreux ces médecins issus des écoles de formation privées à exercer dans des centres de santé, des fondations, et des cliniques, nous apprend Le Jour. Pourtant, tous caressent le rêve de travailler un jour dans un grand centre hospitalier public. «La fonction publique est le rêve de chacun. Travailler dans une clinique n’est pas facile. Nous n’avons pas de contrat. On peut être mis à la porte à tout moment. Qu’on nous intègre tous, ou qu’on nous offre plus de places à la fonction publique», déclare un autre médecin.
Cette indignation est amplifiée par une déclaration du Ministre de l’Enseignement Supérieur (MINESUP) le 27 août 2014. Dans cette déclaration, il indique que tous les médecins candidats à la fonction publique seront soumis aux mêmes conditions d’accès. Une source à la cellule de communication du MINESUP citée par Le Jour croit que «ce sont des paresseux qui se plaignent».