Les pleures ont commencé: Marc Brys menace de réclamer 2,4 milliards de FCFA au gouvernement camerounais

Brys Ngoh Ngoh Image illustrative

Wed, 10 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Le feuilleton Marc Brys prend une tournure judiciaire explosive. Le sélectionneur belge des Lions Indomptables serait prêt à traîner le ministère des Sports (MINSEP) devant les tribunaux et à réclamer 2,4 milliards de FCFA d'indemnités en cas de licenciement par Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT.

La force de frappe juridique de Marc Brys repose sur un argument de poids : son contrat a été signé directement avec l'État camerounais via le ministère des Sports, et non avec la Fédération camerounaise de football. Pour l'entraîneur belge et ses conseils juridiques, toute rupture unilatérale constituerait une faute grave ouvrant droit à des dommages et intérêts colossaux.

Cette somme astronomique de 2,4 milliards de FCFA représente plusieurs années de salaires et de compensations prévues contractuellement. Un montant qui pourrait mettre l'État dans une situation financière délicate, d'autant que la décision de licenciement émanerait théoriquement de la FECAFOOT, structure indépendante dirigée par Samuel Eto'o.

Au-delà du montant vertigineux, c'est toute l'aberration du système qui éclate au grand jour. Comment en est-on arrivé là ? Un sélectionneur national nommé par le ministère des Sports mais jamais validé par la fédération, deux institutions aux prérogatives floues qui se livrent une guerre d'influence, et au milieu, les Lions Indomptables otages d'un bras de fer de pouvoir.

Le football camerounais se retrouve dans une impasse juridico-administrative. D'un côté, Samuel Eto'o revendique son autonomie et son droit de choisir le staff technique de l'équipe nationale. De l'autre, le MINSEP invoque sa tutelle sur la fédération et sa légitimité à nommer le sélectionneur. Entre les deux, Marc Brys s'accroche à son contrat, conscient que sa position juridique est solide.

Le moment ne pourrait être plus mal choisi. Alors que la Coupe d'Afrique des Nations 2025 approche rapidement et que les autres nations du continent peaufinent tranquillement leur préparation, le Cameroun s'enlise dans des querelles intestines qui paralysent toute ambition sportive cohérente. Les joueurs assistent impuissants à ce spectacle désolant.

Si cette menace judiciaire se concrétise, l'État camerounais pourrait se retrouver confronté à un contentieux international coûteux. Les précédents dans le monde du football montrent que les tribunaux, notamment le Tribunal Arbitral du Sport, ont tendance à donner raison aux entraîneurs lésés lorsque les contrats sont formels et les ruptures abusives.

Cette affaire soulève un problème crucial : qui décide vraiment au sein du football camerounais ? L'État ? La FECAFOOT ? Les deux à la fois ? Cette confusion des pouvoirs, cette superposition des légitimités finissent par coûter cher. Très cher. Et ce sont les contribuables camerounais qui pourraient en faire les frais.

Les 2,4 milliards de FCFA que pourrait réclamer Marc Brys ne sont pas seulement une menace financière : ils représentent le prix à payer pour des années de mauvaise gouvernance, de luttes de pouvoir stériles et d'absence de vision claire.

Le dossier Brys est devenu un symbole d'un football camerounais malade de ses divisions, otage de ses ego, prisonnier de son incapacité à trancher. Si rien ne change rapidement, ce ne sont pas seulement 2,4 milliards qui risquent d'être perdus, mais aussi la crédibilité de tout un système.

Source: www.camerounweb.com