Les populations de Mbokè 'veulent la tête' de leur chef

Forêt Communautaire Le chef supérieur du village de Mbokè aurait vendu la forêt communautaire à une société pour 99 ans.

Sat, 9 Sep 2017 Source: cameroon-info.net

Elles ont envahi l'esplanade de la préfecture pour exprimer leur mécontentement à l'autorité administrative le 29 aout dernier.

Les populations du village Mbokè, situé sur l'axe Kribi-Edéa sont dans une colère noire, et ne sont pas passées par quatre chemins pour le prouver. En effet, le 29 aout dernier, elles ont envahi l'esplanade de la préfecture du département de l'Océan pour exprimer leur mécontentement envers le chef supérieur de ce village, sa majesté Melone Loe Claude. Pancartes en main, elles ont tenu à exprimer leur ras le bol : "Liberez notre village; respectez la mémoire des défunts, remettez nos 21 millions".

A en croire le journal Le Messager du mercredi 6 septembre 2017, ce dernier est accusé par les populations de les avoir spolié de leurs terres, de leurs biens, d'avoir bradé leur forêt communautaire et détourné l'argent commun à son propre profit.

Dans une correspondance adressée le 2 mai au délégué départemental des Forêts et de la Faune de l'Océan par les élites intérieures et extérieures, ces populations indiquent que " sans avoir au préalable consulté les populations encore moins les élites, Sa majesté Melone Loé Claude a pris sur lui de signer par devant un notaire, une convention autorisant la société Zreck Agro Pvt Ltd Cameroon, à exercer ses activités dans notre forêt communautaire pendant une durée de 99 ans. Ceci bien que ne disposant d'aucune mandature de gestion", s'insurge l'élite locale.

Le 30 mai dernier, le sous-préfet de Lokoundje a été saisi par cette affaire. "Notre démarche tient de ce que nous avons des droits sur notre forêt communautaire et par conséquent des avis à donner sur sa gestion", poursuit l'élite.

Malgré les multiples réunions de concertations organisées par le préfet, le chef Melone Loe Claude n'a jamais daigné assister à l'une d'elle. Quoi qu'il en soit, le village Mboke est à la limite de l'implosion et le mutisme des autorités administratives ne semble pas améliorer la situation. Pour les populations, le préfet du département de l'Océan affiche une attitude qui laisse en effet planer le doute sur son impartialité.

Source: cameroon-info.net