Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, seules quatre personnalités ont eu un accès privilégié au président camerounais durant son séjour prolongé en Suisse. Portrait de ces figures qui constituent désormais le premier cercle du pouvoir camerounais.
Dans la suite présidentielle de l'Intercontinental, hôtel genevois où Paul Biya a ses habitudes, le filtrage a été particulièrement strict cette fois-ci. D'après les révélations de Jeune Afrique, seule une poignée de personnalités a pu franchir le cordon de sécurité pour accéder au chef de l'État.
Chantal Biya, l'influence grandissante
La Première dame confirme son statut d'actrice incontournable du dispositif présidentiel. Son rôle durant ce séjour suisse a dépassé celui de simple accompagnatrice. Selon nos sources, elle a été particulièrement active dans la gestion de plusieurs dossiers sensibles, notamment dans l'affaire impliquant le contre-amiral Joseph Fouda. Un proche du palais confie à Jeune Afrique : "Madame Chantal s'est imposée comme une véritable gardienne des accès au Président, n'hésitant pas à écarter certaines personnalités jugées indésirables."
Franck Biya, l'héritier qui monte
Le fils aîné du président a marqué ce séjour genevois par des apparitions calculées. Son récent engagement au sein du RDPC prend une nouvelle dimension à la lumière de sa présence remarquée à Genève. D'après nos informations, il aurait eu plusieurs entretiens en tête-à-tête avec son père, alimentant les spéculations sur une possible transmission du pouvoir. "Les récentes acquisitions de matériel de campagne en Chine ne sont pas anodines", glisse une source proche du dossier à Jeune Afrique.
Samuel Mvondo Ayolo, le fidèle directeur
Le directeur du cabinet civil confirme sa position stratégique, malgré les tensions avec Ferdinand Ngoh Ngoh. Sa présence constante aux côtés du président durant ce séjour renforce son statut de confident. Une source présidentielle confie à Jeune Afrique : "Mvondo Ayolo a géré personnellement l'agenda présidentiel à Genève, devenant de facto le point de passage obligé pour toute communication avec le chef de l'État."
Louis-Paul Motaze, l'homme des finances
La convocation urgente du ministre des Finances à Genève n'était pas qu'une simple formalité budgétaire. Selon nos sources, ces discussions ont dépassé le cadre strictement financier. "Motaze a eu des entretiens stratégiques sur l'avenir du pays", révèle à Jeune Afrique un proche du palais. Sa position au sein du premier cercle se trouve ainsi confortée, alors que les spéculations sur la succession vont bon train.
Cette configuration restreinte du cercle présidentiel n'est pas sans conséquence sur les équilibres politiques à Yaoundé. Plusieurs caciques du régime, habitués des déplacements présidentiels, se sont retrouvés écartés, créant des frustrations au sein de l'appareil d'État. Un diplomate occidental en poste à Yaoundé confie à Jeune Afrique : "Ce séjour genevois marque une nouvelle étape dans la reconfiguration du pouvoir camerounais."
L'émergence de ce quatuor privilégié dessine les contours d'une possible transition, alors que le pays entre dans une période cruciale de son histoire. La prochaine session parlementaire de novembre devrait permettre d'en savoir plus sur les orientations décidées durant ce séjour suisse qui aura duré quarante-neuf jours.