Les quelques piliers qui soutiennent encore le 'chancelant' régime Biya

Biya Garde Presidentielle Archives

Wed, 19 Jul 2017 Source: cameroonweb.com

Plusieurs d’entre eux cheminent avec Paul Biya depuis plus de quarante ans. Passée l’ère des René Owona, Cherel Meva, Yvon Omnès, Jacques Séguéla, Ombga Damase, Avi Sirvan, Ferdinand Léopold Oyono, certaines éminences grises du palais d’Étoudi n’occupent pas toujours des positions stratégiques au sein de l’appareil d’Etat.

Toutefois, les avis éclairés de ces hommes de l’ombre précise une source proche de l’establishment, sont parfois ou presque toujours sollicités.

Selon le décret présidentiel portant réaménagement du gouvernement du 02 octobre 2015, le président de la république a trois conseillers officiels. Il s’agit de : Luc SINDJOUN, Contre-amiral Joseph FOUDA et de Dieudonné SAMBA. En revanche, plusieurs exégètes de notre landerneau politique lui reconnaissent de nombreux autres conseillers officieux ou éminences grises.

Aux premiers lustres de son régime, Ombga Damase, Cherel Meva, René Owona, Léopold Ferdinand Oyono, Raymond Bernard, le rabbin Léon Yéhouda Ashkenazi et bien d’autres passaient pour être les conseillers officieux du président. Toutefois, perçu comme un homme insaisissable, une question lancinante revient toutes les lèvres : Paul Biya est-il véritablement conseillé ?

Beaucoup pensent que non ! Pour Roger Emvana auteur d’une biographie intitulée : « Paul Biya les secrets du pouvoir » l’actuel Chef de l’Etat est un lunatique qui n’écoute que ses pulsions, son aimant naturel, son inconscient, ses rêves et ses états d’âme sans se soucier d’être compris. Dans une tentative de décryptage, votre journal dresse ci-dessous, un bref catalogue, des conseillers informels du chef de l’Etat Camerounais.

Au cœur de la galaxie Biya ou les hommes clés du Renouveau

Les hommes du président

Peter Mafany Musonge : Le ponte

A côté de ces conseillers officieux qui ont plus ou moins l’oreille du premier Camerounais. Des sources proches de l’establishment citent: Peter Mafany Musonge. Ancien locataire de l’immeuble étoile et actuel grand chancelier des ordres nationaux.



Ce Bakwéri du Sud-Ouest- réputé proche du couple présidentiel-fut récemment nommé à la tête de la commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM), créée le 23 janvier par Paul Biya, dans le sillage de la crise anglophone. Agé de 74 ans, l’homme côtoie les cercles du pouvoir depuis 1996, date de sa nomination comme premier ministre.

Laurent Esso : l’indéboulonnable

Fils de médecin, né le 10 Août 1942 à Douala, Laurent Esso a survécu à presque tous les remaniements ministériels sous le renouveau où il a occupé l’essentiel des portefeuilles de souveraineté.



Tour à tour, chancelier de l’université de Yaoundé, directeur du cabinet civil, ministre des relations extérieures, Ministre de la défense, Ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république et Ministre de la justice garde des sceaux, l'ancien procureur auprès de la cour d'appel de l'ouest à Bafoussam fit son entrée dans la très haute administration en Mars 1982 comme secrétaire du conseil supérieur de la magistrature.

Redouté ou abhorré par quelques-uns de ses collègues du gouvernement, l’homme est réputé jouir de la confiance indéfectible du dieu d’Etoudi.

René Sadi : le dauphin présomptif

Avant sa nomination comme secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais en décembre 2004, le parti au pouvoir était un navire dans la tourmente. Miné par le conflit d’autorité qui opposait son prédécesseur Joseph Charles Doumba à son adjoint Grégoire Sébastien Owona, René Emmanuel Sadi avait une fois à la tête du mouvement, su tirer le navire RDPC de la submersion.

Sempiternel conseiller diplomatique du président de la république, ce Vuté du Mbam-et-Kim « fils d’infirmier » a successivement servi les régimes Ahidjo et Biya. Bon technocrate, son passage au ministère de l’administration territoriale et la nomination de son « propre rejeton » comme premier adjoint préfectoral dans le Mfoundi, seraient selon ses détracteurs, des signes avant-coureurs de son accession future à la charge suprême.

Amadou Ali : le doyen

Pour les mordus d’arithmétique, il faut souligner que depuis son accession à la magistrature suprême, Paul Biya a formé en tout, 34 gouvernements en 35 années de présidence. Dans cette flopée de cabinets, la personnalité qui détient la longévité au sein de l’establishment n’est autre que amadou Ali, actuel vice-premier ministre délégué à la présidence de la république, chargé des relations avec les assemblées. À 74 ans, ce natif de kolofata est entré au gouvernement en 1982 comme délégué général au tourisme.



Puis, il fut successivement, délégué général à la gendarmerie nationale, secrétaire d’état à la défense, Secrétaire général de la présidence de la république, ministre de la défense, ministre de la Justice.

Aujourd’hui, chargé des relations avec les assemblées. Amadou Ali est de par sa parfaite maîtrise des rouages administratifs et sécuritaires du Cameroun, un maillon essentiel du système. Personnage énigmatique, mal-aimé et parfois incompris, toutes les « prises de l’opération épervier » aurait une dent particulièrement dure contre lui.

Chantal Pulchérie Biya : La grande marraine

Né le 4 décembre 1970, Chantal Pulchérie Vigouroux Biya est la seconde épouse du président de la république du Cameroun. Fondatrice des Synergies africaines, présidente du Cercle des amis du Cameroun et ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO depuis le 14 novembre 2008. Elle est également depuis 1999, initiatrice d’une œuvre caritative qui porte son nom « Fondation Chantal Biya ».



Bien que n’ayant aucun rôle protocolaire au sein de l’appareil gouvernant, les rares détracteurs de l’épouse du président de la république l’accusent d’avoir favorisé la nomination de nombreux ressortissants de la haute Sanaga aux plus hautes sphères de l’Etat. (Secrétariat général de la présidence de la république, Agence de régulation des marchés publics, ministère des sports et de l’éducation physique, Direction Générale de l’ENAM, inspection générale des services administratifs et budgétaires, etc.)

Absente du Cameroun pendant de longs mois, une rumeur persistante- mais difficilement vérifiable- indiquait que la first lady avait demandé à son illustre époux, la tête d’un des plus proches collaborateurs, en la personne de Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil- au bénéfice de son protégé, l’actuel ambassadeur du Cameroun auprès du Saint-Siège, Antoine Zanga. Sous les chaumières, il se susurre encore que c’est la génitrice de Brenda Biya qui avait été à l’origine de la disgrâce d’Alain Edgar Mebe Ngo’o alors DCC. Quelques-uns la soupçonnent également d’avoir inspiré la chute de Martin Belinga Eboutou, au cours de son premier passage au cabinet civil.

Dans la foulée, le patriarche de Nkilzok avait été nommé au poste de représentant et plénipotentiaire du Cameroun auprès de l’organisation des nations unies à New-York. Malgré ces multiples accusations, la seconde épouse de Paul Biya reste extrêmement populaire dans l’opinion publique et singulièrement au sein des couches défavorisées à cause de ses actions en faveur des laissés-pour-compte.

Franck Emmanuel Olivier Biya : Dans l’ombre de papa

Agé de 46 ans, Franck Emmanuel Biya est officiellement le fils aîné du chef de l’exécutif Camerounais. Pour quelques exégètes du régime du renouveau, il est surtout son premier conseiller de l’ombre.

Selon certaines indiscrétions, c’est l’ancien pensionnaire du collège Vogt de Yaoundé qui serait par exemple, à l’origine de la nomination d’Alamine Ousmane Mey au poste de ministre des finances.



Maintes fois, annoncé au gouvernement voire à la direction du cabinet civil, et pressenti dans certaines sphères du pouvoir de Yaoundé comme le probable successeur de son géniteur à la tête de l’Etat du Cameroun. Franck Biya avait été présenté par notre confrère Jeune Afrique en 2014 comme « un fils d’influence ».

A contrario, Contrairement à certains rejetons de chefs d’Etat du continent, Olivier-Emmanuel reste effacé et discret dans les affaires publiques mais plutôt actif dans le monde des affaires. Epinglé dans la fameuse affaire des bons de trésor il y a quelques années, on lui prête depuis quelques temps, des accointances avec certaines multinationales exerçant au Cameroun dans le secteur du BTP (Bâtiments et travaux publics).

Jean Foumane Akame : Le garde des sceaux de l’ombre

Né le 31 Août 1937 à Ndonkol, dans la région du Sud Cameroun. L’actuel conseiller judiciaire du président de la république et secrétaire du conseil supérieur de la magistrature est un magistrat de formation et de carrière.



Intégré dans ce corps d’élite le 03 Août 1966, Jean Foumane Akame a entre autres occupé les fonctions de vice-président de la cour d’appel de Dschang (1969-1970), conseiller et président de la chambre administrative de la cour fédérale de justice (1970- 1971) avant sa nomination sous Ahmadou Ahidjo comme SG du ministère de la justice puis chancelier de l’ex université fédérale. Après un passage éclair au gouvernement où il a occupé sous Paul Biya les fonctions de ministre de l’administration territoriale.

Foumane Akame est depuis le 12 novembre 1986, conseiller technique à la présidence de la république. Réputé très proche du président de la république dont il est le cadet de 04 ans. JFA serait selon certaines indiscrétions, le véritable garde des sceaux et le conseiller attitré de Paul Biya sur tous les sujets ayant une connotation judiciaire. Considéré comme la véritable tête pensante de « l’opération épervier », ses détracteurs lui reprochent, non seulement de rédiger les décisions de justice dans ses bureaux douillets du palais d’Etoudi, avant de les faire lire par les juges, mais aussi d’avoir porté son filleul, le magistrat hors hiérarchie YAP ABDOU, à la tête du tribunal criminel spécial (TCS).

Il y a quelques années, c’est le même Foumane Akame qui avait intervenu auprès de Jean-Marie Atangana Mebara, alors ministre d’Etat SGPR afin que l’actuel président du tribunal criminel spécial (TCS) soit nommé au poste de chargé de mission au secrétariat général de la présidence de la république. L’ancien SGPR actuellement en détention dans le cadre de l’affaire Albatros l’a d’ailleurs clairement confirmé à la page 165 de son ouvrage « Le secrétaire général de la présidence de la république au Cameroun : Entre mythes, textes et réalités » paru récemment chez l’éditeur Français le harmattan.

Homme introverti et singulièrement froid, on lui prête une relation en dents de scie avec son frère cadet, l’ancien grand argentier de l’Etat Edouard Akame Mfoumou pourtant copropriétaire de l’exploitation familiale « Rock Farm de Ndonkol » exerçant dans le secteur de l’agro-alimentaire.

Martin Belinga Eboutou : L’alter ego et les missi dominici

Il y a moult points de similitudes entre Paul Biya et son directeur de cabinet. Excepté qu’ils sont « fils de catéchistes », catholiques pratiquant, anciens séminaristes et originaires de la région du Sud- département du Dja et Lobo- le DCC et son patron partagent en commun le signe du verseau.



Ils ont tous les deux été élèves au petit séminaire de Nden, avant de poursuivre des études supérieures en France -dans la prestigieuse université de Paris I Panthéon Sorbonne- pour l’un et pour l’autre. Dernier dénominateur commun, leurs épouses se prénomment « Chantal ».

Quoiqu’en pensent donc ses contempteurs, Martin Belinga Eboutou est un ancien compagnon de route du président de la république et l’un des rares qu’on pourrait inclure dans la courte liste de ses « alter egos » ou « amis de quarante ans ».

Né le 17 février 1940 à Nkilzok, ce fils de catéchiste devenu très tôt orphelin (comme le président Biya), est un diplomate moulé à la prestigieuse école nationale d’administration de Paris. Docteur en droit, technocrate pur et dur. « Papa Martin » comme l’appellent affectueusement ses proches, a dirigé avec maestria le conseil de sécurité de l’ONU en 2002. Fin connaisseur des rouages de la diplomatie mondiale, il aurait joué aux côtés du chef de l’Etat, un rôle de premier plan dans le dénouement de l’affaire Bakassi. Martin Belinga est aussi réputé avoir œuvré pour le rayonnement international du Cameroun, lors de la seconde guerre du golfe, pendant que notre pays présidait aux destinées du conseil de sécurité de l’organisation des nations unies.

A ce propos, Jean-Marie Atangana Mebara, un ancien SGPR témoigne dans son dernier ouvrage paru il y a plus d’un an: « Par ailleurs, j’étais en contact permanent, au moins une fois par jour, avec l’ambassadeur Belinga Eboutou, dont j’ai pu apprécier alors les grandes capacités de travail ainsi que la maîtrise des manœuvres dans ces instances ».

Absent du Cameroun depuis quelques mois, l’homme reste néanmoins un fidèle collaborateur du président de la république et un grand serviteur de l’Etat. Ministre des relations extérieures de l’ombre, son avis éclairé serait toujours sollicité par le chef de l’Etat sur tous les sujets de diplomatie et de politique internationale. Homme généreux, doté d’un impressionnant « human touch » et d’un riche carnet d’adresses dans les sphères de la diplomatie Africaine voire mondiale.

C’est à dessein que Paul Biya l’emporte toujours dans ses bagages lors de tous les colloques internationaux auxquels il prend personnellement part. Martin Belinga Eboutou serait d’ailleurs selon nos informations, le maître d’ouvrage du véritable plébiscite dont le président de la république avait été l’objet de la part des diplomates Africains accrédités en Chine, lors de son dernier voyage officiel dans l’empire du milieu, c’était à la veille de la présidentielle de 2011. Aussi, le locataire d’Étoudi le charge régulièrement des missions secrètes et intimes en rapport avec sa fonction.

Ce fut à ce titre que le directeur du cabinet civil avait reçu en audience l’ex ministre de l’administration territoriale Marafa Hamidou Yaya à quelques semaines de la dernière présidentielle. Le DCC avait également été missionné par son patron, au domicile de l’opposant Ni John Fru Ndi au quartier Omnisports à Yaoundé, après un accident de circulation dont il avait été victime mais aussi, alors que le chairman du SDF venait de perdre sa défunte épouse.

Jean Nkuete : Le compagnon de quarante ans

Né en 1944 à Balessing dans le département de la Menoua, jean Nkuete a fait des études primaires à Balessing, puis à Dschang. De 1956 à 1963, il est au Lycée de Nkongsamba, où il fait des études secondaires sanctionnées par le Baccalauréat en Sciences expérimentales en 1963. Il se rend ensuite en Italie où il poursuit ses études à l’Université Catholique de Milan et à l’École de Développement économique de Rome.



Au terme de ces études, il obtient le Doctorat en Sciences économiques et commerciales, et le diplôme de l’École de Développement économique. De retour au Cameroun en 1969, Jean Nkuete travaille au Ministère de l’Économie et du Plan où il occupe, tour à tour, plusieurs postes de responsabilité : Chef de service de la Planification Générale, Chef du service Économique du Littoral, et Chef de la Division des Synthèses et du Contrôle d’Exécution du Plan.

Le 25 août 1975, il est nommé Directeur des Affaires Économiques et Techniques dans les services du Premier Ministre. Puis le 1er octobre 1977, il devient Conseiller Technique dans les mêmes services. En septembre 1981, il quitte les Services du Premier Ministre pour devenir DG Adjoint de la Banque Paribas-Cameroun. Et le 12 avril 1983, il est SG Adjoint à la Présidence de la République avec rang et prérogatives de Ministre.

Puis le 21 novembre 1986, il est nommé SG du gouvernement ; mais quittera ce poste le 16 mai 1988. De 1988 à 1999, il est Directeur de la BEAC à Douala. De 1999 à 2006, il est Secrétaire exécutif de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale, en remplacement de Thomas Dakayi Kamga. Du 22 septembre 2006 au 7 septembre 2007, il est Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture.

Lors du remaniement ministériel du 7 septembre 2007, il est fait Vice-Premier Ministre chargé de l’Agriculture. A sa sortie du gouvernement, Jean Nkuete a hérité du poste de SG du comité central du RDPC. Paul Biya a fait la connaissance de Jean Nkuete à la primature où il fut son directeur des affaires économiques et techniques puis son conseiller technique.

Sous l’actuel chef de l’Etat, il est considéré comme l’un des rares membres de l’establishment actuel à n’avoir jamais connu de disgrâce. Pour preuve, sa nomination au poste de SG du comité central du RDPC est intervenue- chose jusque-là inédite- après sa sortie du gouvernement, où il occupait les fonctions de vice-premier ministre chargé de l’agriculture.

Ibrahim Mbombo Njoya : le faiseur de ministres

Le sultan-roi des Bamoun est un ponte successif des régimes Ahidjo et Biya. Né le 27 octobre 1937 à Foumban, de Sa Majesté NJIMOLUH Seïdou et de Noh Lantana.



Cet administrateur civil de formation a intégré le gouvernement comme secrétaire d’Etat à l’information dès 1960.Directeur du Cabinet du Ministre des forces armées (1961-1964), commissaire général à la jeunesse, aux sports et à l’éducation (1964-1965).vice-ministre de l’Education Nationale, de la culture de la jeunesse et des sports (1965à 1970). De 1970 à 1980, il est tour à tour ambassadeur du Cameroun en Guinée Equatoriale puis en Egypte.

En 1980, il revient au gouvernement comme vice-ministre des affaires étrangères, mais pour un bref séjour. En janvier 1982, il est muté aux postes et télécommunications. C’est au cours de cette année que le président AHIDJO décide de quitter le pouvoir au profit de son successeur constitutionnel PAUL BIYA, qui en 1983 lui renouvelle sa confiance en le nommant Ministre de la jeunesse et des sports. Lorsqu’il a quitté le gouvernement en 1992, à la mort de son père Sa Majesté NJIMOLUH Seïdou, Ibrahim Mbombo Njoya était ministre chargé des relations avec les assemblées.

Désigné sénateur et un temps pressenti au poste de président de la chambre haute de notre parlement, une vieille amitié lie le sultan des Bamoun à Paul Biya, qu’il désigne en privé par le qualificatif « Mon ami ». Confident du président de la république, l’homme est réputé être un faiseur de ministres. Selon des indiscrétions, c’est grâce à son intervention personnelle que Pierre Moukoko Mbonjo avait intégré le gouvernement de l’après élection présidentielle (2011) comme ministre des relations extérieures.

Ostracisé des antichambres du palais d’Etoudi après l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya, qu’on présente encore dans certains cercles du pouvoir de Yaoundé comme l’un de ses ardents soutiens. Le successeur de Njimoluh Seïdou aurait depuis lors perdu son pouvoir de faiseurs de ministres au sein de son NOUN natal. Pour preuve, à l’opposé d’Isaac Njiemoun, de feu Mounchipou Seïdou et de Lamère Njankouo, les nouveaux membres du gouvernement originaires du Noun, ne lui vouent aucune allégeance.

Il faut citer, l’actuel ministre délégué aux transports MefiroOumarou qui ne tiendrait pas sa nomination du sultan Mbombo Njoya. Néanmoins, avant le remaniement du 02 octobre 2015, le monarque Bamoun avait été formellement consulté par le président de la république, aussi bien au Cameroun qu’à Genève à l’hôtel intercontinental, où Paul Biya a ses habitudes.

Général Mayer Hères : le stratège militaire

Formateur des éléments du bataillon d’intervention rapide (BIR) et de la garde présidentielle (GP), cet officier israélien réputé sibyllin, occupe une place stratégique dans l’entourage du président. Successeur du colonel Sirvan. Son rapport, au plus fort des soubresauts qui avaient ébranlé la GP, fut à l’origine de la déchéance de l’ancien commandant de la garde présidentielle, le colonel Raymond Thomas Etoundi Nsoe.

Le général Hères est également réputé avoir joué un rôle de premier plan dans le redéploiement stratégique du bataillon d’intervention rapide dans le grand Nord, où nos forces spéciales s’illustrent dans la lutte contre Boko Haram. Réputé plus sobre qu’Avi Sirvan, cet officier général Israélien, ancien instructeur de la garde prétorienne du feu président Mobutu et véritable homme sans visage, prendrait directement ses ordres à Étoudi.

Général Ivo DesancioYenwo : Le conseiller sécuritaire

Diplômé de l’EMIA et de l’école des officiers de gendarmerie de Verdun en France, IVO DESANCIO YENWO accompagne Paul Biya comme son ombre, depuis plus de deux décennies. Après le coup d’Etat manqué du 06 Avril 1984, le directeur de la sécurité présidentielle (DSP) n’a véritablement jamais quitté le palais de l’unité, où il a acquis l’essentiel de ses promotions. Natif de Nkar dans la région du Nord-Ouest, ce général de division est réputé jouir de la confiance indéfectible du président.

Il y a quelques années, on se souvient encore que l’insubordination et le mépris affichés à son égard, du colonel Melingui Nouma, commandant en second de la DSP, avait provoqué le courroux du prince suivi par le limogeage de cet officier supérieur. C’est à la demande expresse du directeur de la DSP, affirme-t-on, que Paul Biya avait procédé à l’abrogation pure et simple du poste de commandant en second de l’unité chargée de sa sécurité personnelle. Même à la brigade du quartier général (BQG) où il avait été nommé après son départ de la direction de la sécurité présidentielle (DSP), le colonel Melingui Nouma a presque été molesté et chassé de façon cavalière, au lendemain de ses 55 ans (âge de départ à la rétraite).

Bien que bénéficiaire d’une rallonge présidentielle de deux ans, l’officier supérieur originaire de la Lékié n’occuperait plus qu’un cabinet exigu au ministère de la défense où il raserait quasiment les murs. Le général Ivo est par ailleurs l’unique non ressortissant du clan Béti-Bulu-Fang qui gravite autour du grand manitou, dont il est aussi réputé être le confident et l’un des tout premiers conseillers sécuritaires.

Le contre-amiral Joseph Fouda : Sur les pas du prince

Le contre-amiral Joseph Fouda marche sur les pas de Paul Biya depuis plus de deux décennies d’affilée. Avant sa nomination comme conseiller spécial du président, le 09 décembre 2011, l’ancien aide-de-camp a poursuivi son patron aux quatre coins du globe, au point où il était devenu sa propre ombre et surtout son ventre.

Dans un ouvrage récemment paru chez l’harmattan, Jean-Marie Atangana Mebara, ex ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la république parle de la proximité de l’homme avec le premier Camerounais : « De manière générale, le président de la république reçoit en audience son secrétaire général chaque jour, quand il est à Yaoundé. Tout commence par un appel de l’aide-de-camp… pour vous dire que le président vous attend déjà.

En l’appelant mardi 18 Août, pour savoir s’il y avait quelque chose de nouveau, elle m’apprit que l’aide-de-camp du président de la république avait déjà appelé plusieurs fois dans la matinée pour me parler. Et il avait fini par révéler à mon assistance qu’il veut me voir… Tout de suite après, je téléphonai au colonel Fouda, alors aide-de-camp. Je lui expliquai que j’étais en congé au village…Je me retrouvai dans le « bureau » de l’aide-de-camp qui, debout à côté de la grande porte déjà ouverte me fit signe d’entrer. Je trouvai le président debout derrière sa table de travail. Il me tendit la main en me gratifiant d’un chaleureux « Bonjour Monsieur le Ministre ».

En dépit de tous les réajustements observés au sein de la garde rapprochée du président, le contre-amiral Fouda reste un élément essentiel du dispositif sécuritaire de Paul Biya, mais surtout l’un de ses conseillers spéciaux.

Stéphane Fouks : le sorcier blanc

La dernière audience que Paul Biya a accordée à son communicant attitré remonte au vendredi 11 novembre 2016, c’est-à-dire il y a moins d’un an. Même si rien n’avait filtré de l’entretien entre les deux hommes, des cancans émanant du palais indiquent que ce tête-à-tête aux allures de séance de travail, avait essentiellement porté sur la préparation du prochain scrutin présidentiel et sur la composition d’un éventuel plan com’ du candidat président.



En effet, depuis son accession à la magistrature suprême du Cameroun, Paul Biya a eu recours à plusieurs communicants Français. On cite en guise d’exemple Claude Marti et Jean-Pierre Fleury. Ensuite le publicitaire Jacques Séguéla à qui le président de la république avait confié cette délicate mission dans la première moitié des années 1990.

C’est d’ailleurs ce Français qui fut à l’origine du fameux slogan de campagne « l’homme lion, l’homme président » du candidat du RDPC lors des présidentielles d’octobre 1992. Des années plus tard, ce fut le tour à Patricia Balme apparentée à la droite de prendre le relai. A l’arrivée de la gauche au pouvoir en hexagone en 2012, c’est à l’agence Havas dont Stéphane Fouks est le vice-président, qu’il incombe de bichonner l’image du locataire du palais d’Étoudi.

En même temps, un marché portant sur la stratégie de capitalisation des atouts économiques du Cameroun avait été confié au groupe Vivendi universal appartenant à l’homme d’affaires Vincent Bolloré.

Source: cameroonweb.com