Les sénateurs nommés portés disparus

3598 XSenateurs240415500.pagespeed.ic.e9GhVkyC0Q Des parlementaires lors d'une session

Sat, 26 Dec 2015 Source: carmer.be

Au lendemain des premières élections sénatoriales au Cameroun, le président de la République a désigné, conformément à la constitution, trente sénateurs, en raison de trois par région. Ainsi, Marcel Niat Njifenji, Ibrahim Mbombo Njoya et Honoré Djomo Kamga sont ceux sur qui, Paul Biya a jeté son dévolu dans la région de l’Ouest.

Sans au préalable les laisser entrer en fonction, ces hommes ayant bénéficié de la confiance de Paul Biya, ont aussitôt fait l’objet de vives critiques; précisément deux d’entre eux. A savoir, Ibrahim Mbombo Njoya et Honoré Djomo Kamga. Le premier est chef supérieur du groupement Bandjoun, et le second, sultan des Bamoun. L’on se demandait surtout si cette option de faire confiance aux garants des traditions ancestrales, était la meilleure.

Une question a priori banale, mais qui dans le fond, tirait sa pertinence dans le fait qu’en pays Bamiléké, l’on caricature généralement les chefs traditionnels comme des personnes davantage destinées à prendre qu’à donner. Au fil du temps, cette caricature semble se confirmer. En effet, deux années après la désignation d’Ibrahim Mbombo Njoya et Honoré Djomo Kamga parmi les sénateurs devant accompagner les sept élus du social democratic front (Sdf) à la chambre haute du parlement, les populations de leurs circonscriptions électorales respectives se demandent toujours où ils sont passés. « Depuis qu’il (Honoré Djomo Kamga) est au parlement, nous ne l’avons jamais vu sur le terrain pour poser des actions en rapport avec ses activités de parlementaire », se plaint un habitant du département du Koung-Khi. Dans le Noun, nous renseigne-t-on, le sénateur-roi s’est lui aussi replié dans sa cour après sa nomination. Pas de projets réalisés, ni de tournée de compte rendu parlementaire en deux ans.

Microprojets parlementaires

Il n’est un secret pour personne qu’en raison de leur statut, les sénateurs reçoivent annuellement une dotation destinée à la réalisation des microprojets au profit de leurs communautés. Cette dotation était jadis de 15 000 000 Fcfa. En deux années donc, il parait évident que ces sénateurs en même temps chefs traditionnels, aient empoché au moins 30 000 000 Fcfa qu’ils ont perçus pour améliorer les conditions de vie des populations de leurs circonscriptions administratives.

Marcel Niat Njifendji, le seul sénateur nommé de la région de l’Ouest, non chef traditionnel, ne brille pas par l’exemple. D’après des témoignages des populations du département du Ndé, les réalisations de celui-ci en tant que sénateur se font encore attendre. Toutefois, l’on apprend en coulisse que le président du Sénat a entamé des concertations avec les chefs traditionnels et les chefs des exécutifs communaux de toute la région de l’Ouest à l’effet de recenser leurs doléances pour mieux orienter son accompagnement le moment venu.

Source: carmer.be