Les scientifiques affirment avoir trouvé la cause des graves nausées matinales que ressentent certaines femmes pendant la grossesse

Les scientifiques affirment avoir découvert pourquoi certaines femmes souffrent de nausées et de vomissements sévères pendant la grossesse.

Il est courant que les femmes au cours du premier trimestre de la grossesse présentent ces symptômes, qui, dans les cas plus graves, peuvent provoquer ce que l'on appelle l'hyperemesis gravidarum (HG).

Selon la nouvelle étude, la cause serait l'hormone GDF15 produite par les fœtus.

Cette hormone agit sur une très petite partie de la base du cerveau et indique des nausées et des inconforts qui font vomir les femmes. Les femmes enceintes plus sensibles au GDF15 éprouvent des nausées et des vomissements jusqu'à 50 fois par jour.

"Plus une mère est sensible à cette hormone, plus elle deviendra malade", a déclaré le professeur Stephen O'Rahilly de l'Université de Cambridge en Angleterre.

"Savoir cela nous donne une idée sur la façon dont nous pouvons empêcher que cela ne se produise ", a déclaré l'expert.

On estime qu’entre une et trois femmes enceintes sur 100 sont touchées par l’HG, une maladie qui peut menacer la vie du fœtus. De nombreuses femmes qui en souffrent ont besoin de liquides intraveineux pour prévenir la déshydratation.

Incapacité

Susie Verrill, 35 ans, dit que son expérience avec HG a été si traumatisante qu'elle l'a amenée à envisager un avortement.

Verrill est mère de trois enfants. Elle a eu de l'HG lors de deux de ses trois grossesses et depuis qu'elle a rendu public son cas, plusieurs femmes souffrant de cette maladie la contactent quotidiennement.

"J'avais un réel sentiment d'incapacité à exister, je ne pouvais pas être avec ma famille", a-t-il expliqué. " J'ai envisagé de ne pas poursuivre mes grossesses parce que c'était terrible, c'est très courant quand on a de l'HG.

"Je ne pouvais pas respirer sans vomir et j'ai été enfermée dans ma chambre pendant cinq mois à chaque fois. Il faut rendre son monde très petit pour survivre, mon mari est devenu mon soignant", explique Verrill.

"Cela affecte tout et vous essayez simplement de passer chaque jour avant la naissance du bébé."

Le mécanisme

Bien que des études antérieures aient suggéré que la maladie pendant la grossesse pourrait être liée au GDF15, les chercheurs de la nouvelle étude ont déclaré qu'une "compréhension mécanistique complète faisait défaut".

La recherche, publiée dans la revue Nature et impliquant des scientifiques de l'Université de Cambridge, d'Écosse, des États-Unis et du Sri Lanka, a révélé que le degré de maladie était lié à la quantité d'hormones produites dans l'utérus, ainsi qu'à une exposition antérieure à il.

Dans le cadre de leur recherche, ils ont étudié des femmes de la maternité Rosie à Cambridge et ont découvert que celles présentant une variante génétique les exposant à un risque plus élevé d'HG présentaient des taux d'hormone plus faibles, tandis que les femmes atteintes de la maladie sanguine bêta-thalassémie, qui provoque des taux très élevés. de GDF15 avant la grossesse, ont ressenti très peu de nausées ou de vomissements.

Empêcher l'hormone d'accéder à son "récepteur hautement spécifique dans le cerveau de la mère constituera à terme la base d'un moyen efficace et sûr de traiter ce trouble", a expliqué le professeur O'Rahilly, directeur de l'unité des maladies métaboliques au Conseil de recherche médicale de l'Université de Cambridge. .

Un problème ignoré

Vivienne Kumar, mère de deux enfants, avait la nausée 10 fois par heure pendant sa grossesse et le seul moment où elle ne vomissait pas, c'était pendant son sommeil.

"Ce ne sont pas seulement des nausées matinales, c'est débilitant", a-t-il déclaré. "Une fois que vous l'avez traversé, vous ne vous en remettez jamais, cela reste avec vous pour toujours.

"Je me sentais vraiment isolé du monde et comme si j'étais dans ma propre bulle. Je n'en voyais pas le point final. C'est très difficile de quitter la maison.

"J'ai eu tellement de chance d'avoir le soutien de mon mari et de ma mère que, sans eux, je n'aurais peut-être pas été aussi motivée pour continuer."

Lorsqu'elle est tombée enceinte pour la troisième fois, elle a été hospitalisée pendant huit jours et a perdu le bébé.

"Je prenais beaucoup de médicaments différents, ils m'ont donné des stéroïdes qui n'ont pas fonctionné et malheureusement le bébé n'a pas survécu", a-t-elle ajouté.

Charlotte Howden, directrice générale de l'association caritative Pregnancy Sickness Support, qui soutient les femmes atteintes d'HG, a déclaré qu'il s'agissait d'un problème de santé longtemps négligé.

"Je suis très reconnaissant du dévouement des chercheurs", a déclaré Howden.

"Ce n'était pas un domaine de recherche qui intéressait vraiment les gens. C'était juste des nausées matinales. Pourquoi devrions-nous nous en soucier ?"