Ils ne sont pas encore confortablement installés dans leurs nouveaux strapontins du gouvernement, que les postes qu’ils vont devoir libérer attisent déjà toutes les convoitises.
Il y a des promus qui ne s’en préoccupent guère, tout heureux qu’ils sont pour leurs nouvelles fonctions. Parmi eux, le gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo, promu ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense qui laisse avec joie à ses collègues de la préfectorale un gros morceau à croquer.
Pascal Nguihe Kanté, chef de la division de la Vulgarisation et de la Valorisation de la recherche au ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation qui officie désormais comme secretaire général adjoint des services du Premier ministre.
Ernest Ngwaboubou, nouveau ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, qui occupait les fonctions de directeur au Petites et Moyennes Entreprises.
Irène Pauline Nguené, jusque-là présidente du conseil du Carpa, hérite du maroquin des Affaires sociales ; Boniface Bayaola, directeur des Affaires générales au ministère du Commerce au moment de sa nomination, occupe désormais le poste de secretaire d’Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires…
C’est avec Dieudonné Samba, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bertoua, nommé conseiller spécial du chef de l’Etat, que les premières convulsions apparaissent. Ce qu’il laisse pour les ors et bris du palais d’Etoudi n’est pas négligeable.
Si les Baya seront certainement à la manoeuvre pour placer sur orbite le sénateur Ndanga Ndinga, Philipe Bertoua et autre Joseph Yerima, Bara Baman, Wamane Mbélé sont déjà aux aguets. Mais l’un des plus gros morceaux qui aiguisent les appétits, au-delà même de la région d’origine de son actuel directeur, est incontestablement la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph).
Propulsé ou rétrogradé – c’est selon - ministre délégué auprès du ministre des Finances, Elung Paul Che, nommé par décret présidentiel le 26 avril 2013, va à court terme et certainement à contre coeur, abandonner sa juteuse fonction de DG. «Il se trouve dans la position de Mendo Ze, quand, DG de la CRTV, il a été nommé ministre délégué auprès du ministre de la Communication.
Ou encore de Benoît Ndong Souhmet, nommé secrétaire d’Etat, tenez-vous bien, auprès du ministre de l’Education de Base, alors même que son fauteuil de DG de l’Enam était envié, y compris dans les rangs même des membres du gouvernement.
Elung Paul Che sait ses jours comptés à la tête de la Csph», explique un ex membre du gouvernement. En dehors de lui et quelquesuns de ses affidés, très peu de gens regretteront en effet cet homme jugé «hautain et acariâtre» par ses nombreux détracteurs.
«Depuis la promulgation du gouvernement, le personnel de la Csph est aux anges. Hélas, par son amateurisme, notre directeur général nous a causé un immense préjudice que son successeur devra s’atteler à réparer», commente un employé de la Csph.
Plus que tout, Elung Paul Che va regretter le traitement princier qu’il s’était octroyé, à peine assis sur le fauteuil de directeur général. Et si ce n’était que cela : avide de pouvoir, il devra ronger ses freins derrière la gandoura de son patron, Alamine Ousmane Mey.
Qui pour lui succéder? «Il faut un meilleur casting de la part du secrétaire général de la présidence de la République. Elung Paul Che a ramené la Csph en arrière de dix ans», explique un cadre de la boîte.
Autre poste à gros enjeux qui devra se libérer très prochainement : la direction générale des Douanes. A la différence de Elung Paul Che, les gabelous saluent la nomination de leur DG qui aura porté la maison au sommet de la performance. «C’est une nomination méritée, elle va nous manquer.
Elle a engagé de grandes réformes et tiré les recettes toujours vers le haut», explique un douanier. Derrière ce satisfecit, s’aiguisent néanmoins les appétits des uns et des autres, d’autant plus que le fauteuil devrait être rapidement pourvu, le Cameroun ne pouvant pas se permettre de laisser une si grande structure acéphale.
«Tawamba est toujours sur la ligne de départ malgré quelques ennuis judiciaires. Il y a également Alim Boukar et deux ou trois autres personnes. Cela devrait se jouer dans ce petit cercle. L’essentiel, c’est que les reformes enclenchées par la nouvelle ministre se poursuivent», suggère un autre gabelou.
La diplomatie n’échappe pas non plus aux convoitises que charrie le remaniement du 02 octobre 2015. En libérant la très convoitée ambassade du Cameroun à Paris pour diriger la diplomatie camerounaise, Lejeune Mbella Mbella ravive les batailles. Les manoeuvres peuvent reprendre. Avaient-elles même jamais cessé un jour ?