Les syndicats dénoncent l’ingérence gouvernementale et menacent

BiyaRetraites Paul Biya

Sun, 7 Jun 2015 Source: camer.be

Ils viennent d’adresser un mémorandum au chef de l’Etat pour dénoncer l’intrusion de l’Etat dans les affaires internes du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc).

S’achemine t-on vers un bras de fer entre les différents syndicats de transporteurs au Cameroun et le gouvernement ? La question mérite d’être posée, après ce mémorandum que vient d’adresser plusieurs syndicats de transporteurs, de chauffeurs et des employés au Premier ministre et au chef de l’Etat pour dénoncer ce qu’il considère comme une flagrante ingérence du gouvernement dans les affaires syndicales.

C’est l’intérêt porté par le gouvernement face aux pseudos revendications d’un groupuscule d’individus, membre du puissant Syndicat national des Transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc) qui a poussé les syndicalistes à tirer la sonnette d’alarme.

« Chez nous, lorsqu’il y a le feu chez voisin, si tu reste inactif, ta propre maison ne sera pas épargnée. Si nous ne réagissons pas face à ce qui se passe au Sntrc, nous courrons le risque demain d’être nous-mêmes victimes des comportements égoïstes et malhonnêtes de certains de nos membres.

C’est grave ce qui est entrain de se passer au Sntrc, jamais de mémoire de syndicaliste, on a vu les membres d’un syndicat salué l’ingérence de l’Etat dans leurs affaires… » Allusion est ainsi faite à un communiqué publié dans Le Messager du 1er juin 2015 par lequel un « collectif » constitué en réalité de trois individus (Ngah Cunégonde, Djika Hamadou, Moussa) adresse une motion de soutien au Premier ministre « pour la mise en place du groupe de travail chargé de proposer des mesures relatives à la reforme du Bgft ».

Bon à savoir, le Bureau de gestion du Fret terrestre est un organe de contrôle et de répartition conventionnel du fret, sous la supervision du SNTRC « C’est contraire à la convention de Vienne sur les activités syndicales.

Interdiction est faite au gouvernement de s’immiscer dans le fonctionnement d’un syndicat, et dans le cas d’espèce, on voit bien que l’intervention du Premier ministre dans cette affaire est une violation flagrante de ce principe. Nous devons le dénoncer… » S’indigne Ibrahima.

Manipulations…

Dans le milieu syndical l’on est convaincu que certains membres du gouvernement ont été manipulés voire bernés par les trois mousquetaires (Ngah, Djika, et Moussa) tous membres du Sntrc.

A preuve, la qualité de vrais transporteurs est déniée aux trois individus qui en réalité ne sont que la face visible de certaines multinationales étrangères qui veulent faire main basse sur le secteur du transport routier au Cameroun. Le très réputé quotidien Le Messager dont dame Ngah Cunegonde fut une éphémère conquête du fondateur est devenue une tribune d’expression hors pair pour ces individus.

Plusieurs membres du syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun rencontrés se disent « amusés » par ce théâtre. Ils n’imaginent pas le gouvernement continuer dans sa posture actuelle « Ces trois camarades ont trompé les membres du gouvernement, et je suis convaincu que très rapidement, la raison va primer sur la passion.

Le Sntrc a toujours été un partenaire du gouvernement, ce n’est pas la démarche suspecte de ces individus qui va amener l’Etat à prendre une décision qui fera plus de mal que de bien… » D’autres membres sont plus vindicatifs : « Si le gouvernement s’obstine à n’écouter que les gens qui ne représente rien dans notre syndicat, nous n’aurons pas d’autre choix que de prouver à l’Etat que nous valons plus de 70% du parc automobile. Si c’est en garant nos camions que nous serons aussi écoutés, nous allons le faire… » Prévient MT Transports Co.

Préoccupations des transporteurs…

Pierre Sime, le président du Sntrc rencontré dans son bureau de Yaoundé a clairement dire faire confiance au gouvernement. Pour lui, il est dommage que des individus, pour des intérêts égoïstes veulent fragiliser ce puissant mouvement syndical. Il dit être occupé à d’autres choses « Le secteur du transport routier au Cameroun rencontre beaucoup de difficultés.

C’est le travail du syndicat de rechercher les solutions à ce problème, de défendre les intérêts de mes membres. Je n’ai pas le temps de lire les journaux, ils font leur travail, nous faisons le notre, et ce sont les transporteurs qui vont nous juger… ». Lance fièrement l’homme que deux médias annoncent « suspendu » de ses fonctions. Il est pourtant bien en place, et annonce même une audience à la Primature demain.

Source: camer.be