Le branle-bas autour de la rentrée scolaire du 4 septembre prochain à travers toute l’étendue du territoire, mais aussi les recommandations du sommet du Parlement panafricain (PAP) consacré à l’intégration économique du continent, auront tenu la vedette dans les journaux camerounais parus lundi.Cameroun – revue de presse : Rentrée scolaire et intégration africaine au menu des journaux.
Sous le titre «Trop c’est trop !» Le Jour s’insurge contre le laxisme des autorités face à la série d’accidents de la route survenus ces dernières semaines : pas moins de 100 morts depuis début août, un bilan qui ne semble pas émouvoir le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, et qui risque de s’alourdir pendant la période de rentrée scolaire.
En rapport avec ladite rentrée, justement, l’hebdomadaire L’Essentiel détaille «les 15 revendications et les 15 réponses apportées par le gouvernement aux anglophones», à l’origine de la crise qui paralyse les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2017 : réunions après réunions, concertations après concertation, les pouvoirs publics ont apporté des solutions concrètes à chacune de ces réclamations.
«La vérité est que, si l’école ne reprend pas dans ces zones dans quelques jours, la faute ne sera pas celle du président Paul Biya ni de son gouvernement, qui en peu de temps ont résolu tous les problèmes posés.»
Et, afin que les choses rentrent dans l’ordre dans ces régions frondeuses, où s’élèvent tous les jours des revendications fédéralistes, voire sécessionnistes, le pouvoir de Yaoundé va, annonce Mutations, consacrer 370 millions FCFA pour la sécurisation de ladite rentrée, de même que 1300 gendarmes sont désormais déployés sur le terrain afin de parer à toute éventualité.
«A une semaine de la reprise des classes, confirme le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, la communauté éducative est en effervescence à travers les dix régions. Et des appels se multiplient en faveur d’une rentrée effective dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Est et l’Extrême-Nord, où l’année scolaire écoulée a été perturbée par des extrémistes qui veulent fouler au pied le droit inaliénable des enfants à l’éducation.»
Mais il n’y a pas que la crise anglophone et l’insécurité qui font problème, analyse le bihebdomadaire Repères à la lumière de la récente sortie du ministre des Enseignement secondaires dénonçant et mettant en garde contre la mafia dans le recrutement des élèves, un communiqué qui a le mérite de tirer la sonnette d’alarme, en cette période de rentrée scolaire, mais qui est bien loin de sonner le glas d’un système bien huilé, mis en place depuis des décennies
Tout au plus, cet avertissement n’aura pour seul effet que de faire baisser d’un ton les transactions dolosives entre les parents d’élèves véreux et certains responsables d’établissements scolaires : pour prétendre faire arrêter la corruption autour du recrutement des nouveaux élèves dans les établissements publics, il faudra à Ernest Ngalle Bibehe beaucoup de patience et de la poigne.
Sur un tout autre sujet, la même publication se penche sur les résultats des travaux, qui se sont achevés la semaine dernière à Yaoundé, la capitale du pays, du sommet sur l’intégration socioéconomique africaine organisé par le Parlement panafricain (PAP) : en s’emparant de ce sujet sensible et ô combien stratégique, ledit Parlement, qui rassemble des députés et des sénateurs de 54 pays du continent, braque habilement les projecteurs sur lui-même, tout en prenant le leadership sur ce débat.
«Si l’on note avec satisfaction le caractère pragmatique et constructif des recommandations, on ne peut s’empêcher de relever que pour faire bouger les lignes, il faudra également compter avec la Commission de l’Union africaine, mais aussi avec les chefs d’État, détenteurs de la réalité du pouvoir de décision dans les questions stratégiques. Sans cette synergie, le volontarisme affiché par le Parlement panafricain serait réduit à un activisme stérile.»
En Afrique, l’un des continents les plus sévères en matière d’obtention d’un visa d’un pays à l’autre, les formalités sont nombreuses, compliquées, incohérentes, renchérit Repères avant de constater que, si les initiatives visant à renforcer l’intégration africaine ne manquent pas sur le terrain, les performances des Communautés économiques régionales (CER), elles, sont variables.
Preuve que le défi de l’intégration ne sera pas un long fleuve tranquille : les chefs d’État ont brillé par leur absence aux travaux de Yaoundé à commencer par Paul Biya, dont le pays abritait la conférence, et le dédain de cette conférence du PAP n’est pas seulement venu des autorités locales : le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, s’est fait représenter par son vice-président, Thomas Kwesi Quartey ; aucun chef de Parlement national n’a fait le déplacement de Yaoundé, comme si ce qui se passait dans la capitale du Cameroun ne concernait ni les chefs d’État ni l’UA encore moins les Parlements nationaux.