Une «grève générale, pacifique et illimitée» sera observée dès le 16 novembre prochain au Cameroun à l’appel de neuf syndicats nationaux des transports terrestres du pays pour exiger la baisse du prix du carburant à la pompe ainsi que la fin du transport clandestin.
S’exprimant face à la presse mardi à Yaoundé, la capitale du pays, les meneurs de ce mouvement constatent que la baisse constante du prix du baril d’or noir sur le marché mondial n’est pas répercutée sur les tarifs locaux.
Pour eux, cette pratique est «en contradiction avec le discours officiel, qui indexe les prix des carburants à la pompe sur les fluctuations des cours mondiaux».
Les organisateurs du mouvement d’humeur ont ainsi dit leur crainte, s’ils ne passaient pas à l’action, d’être considérés par leurs camarades comme «complices d’une duplicité avec le gouvernement».
Se disant «fatigués, depuis plus de 50 ans d’indépendance, d’être étrangers» à un secteur d’activité auquel ils consacrent leur vie, les syndicats nationaux des transports terrestres du Cameroun considèrent par ailleurs le transport clandestin comme «un cancer» qui plombe l’émergence du pays.
De plus, notent-ils, cette pratique est devenue source d’insécurité pour les populations en cette période de grand banditisme rampant et d’agressions parfois mortelles de la secte islamiste Boko Haram.
On rappelle que les «émeutes de la faim», en fin février 2008 et qui ont fait officiellement 42 morts à travers le pays, étaient nées du refus de l’augmentation des prix des carburants à la pompe sur instigation du Fonds monétaire international (FMI).
Ladite augmentation, qui procède selon la version officielle du souci de s’arrimer à la «réalité du marché» et sur laquelle les pouvoirs publics ont longtemps tergiversé, est finalement entrée en vigueur depuis début juillet 2014.