Depuis l’année académique 2014-2015, près de 20 mille étudiants ne sont pas rentrés en possession de leurs cartes d’étudiants.
Pourtant, ils se sont acquittés des frais requis pour l’établissement de cette pièce académique. Des frais d’un montant de 6 000 francs Cfa partagés entre l’étudiant qui débourse de sa poche la somme de 2 000 francs, et l’Université qui se charge du reste.
La banque UBA reconnaît avoir perçue l’argent de près de 40 mille étudiants. Et, ce depuis l’année académique dernière. Alors qu’on s’achemine déjà vers la session normale des examens, certains étudiants n’ont pas toujours reçu leurs cartes.
Le quotidien Emergence dans sa parution du 19 janvier 2016, fait part du climat qui règne entre ces étudiants et les responsables de la banque. Le journal écrit que pour certains étudiants, il s’agit d’une arnaque. Partant du fait que des étudiants inscrits cette année, ont déjà reçu leurs cartes.
«Au départ, certains de nos camarades nous ont dit que l’histoire-ci sentait l’arnaque, mais je n’ai pas cru parce que l’université était notre caution» explique Emelie, étudiante en cinquième année, filière médecine à la faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé 1. «Les cartes de nos camarades qui viennent de s’inscrire sont déjà sorties. Nous, on attend depuis plus d’un an en vain» renchérit un étudiant de la faculté des sciences et des lettres de l’université.
Pour les responsables de la banque UBA, la faute revient à la procédure. Rendu à l’agence Mvog- ada ainsi qu’à la direction générale à Yaoundé, le journal révèle que la banque n’a pas souhaité s’expliquer officiellement sur ce problème. Le personnel de la banque a laissé entendre que « les cartes sont fabriquées depuis les Etats unis.
Ce n’est pas la faute d’Uba si tous les étudiants ne sont pas encore servis. Nous demandons tout simplement aux étudiants qui n’ont pas encore reçu leurs cartes de patienter. Nous croyons qu’ils auront leurs cartes avant cette fin d’année 2016 » argue l’une des sources du journal.
Du côté de l’administration, l’accusation d’arnaque doit être bottée en touche. « Il ne s’agit pas d’escroquerie comme l’affirment certains étudiants. Le problème c’est que le processus de fabrication est long.
Ces cartes qui sont en fait des porte-monnaie électroniques sont fabriquées depuis les Etats-unis. Quant au délai de livraison, le recteur ne ménage aucun effort en mettant régulièrement la pression sur la banque UBA afin que tous les étudiants soient servis avant les examens de fin de semestre » explique Dubois Onana, Chef de la Cellule de Communication de l’Université de Yaoundé 1.
Il faut noter que la banque UBA est appelée à produire les cartes d’étudiants en 2014. A la demande du recteur Maurice Aurélien Sosso, suite aux affaires d’escroquerie de 2013, autour de la pièce d’identification académique des étudiants. Il a donc été demandé à chaque étudiant de verser la somme de 2 000 francs Cfa dans les comptes de la banque, en guise de frais de photos.
Cette exigence avait suscité des remous dans l’association de défense des droits des étudiants. Des remous qui aujourd’hui ne sont pas prêts de s’arrêter si les étudiants ne sont pas satisfaits. «Toute attente a ses limites. Nous préparons un sit-in qui aura lieu devant les agences Uba de Mvog- ada et Hippodrome à Yaoundé, si nous n’avons pas nos cartes avant cette fin du mois de janvier, et nous serons soutenus par l’association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec)» déclare un étudiant.