Lesbianisme de Brenda Biya: réaction à chaud du fils aîné de Paul Biya

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Tue, 2 Jul 2024 Source: www.camerounweb.com

Le 30 juin 2024, la scène médiatique camerounaise a été secouée par un événement inattendu : le coming-out de Brenda Biya, fille du président Paul Biya, connue sous le nom d'artiste King Nasty. La jeune rappeuse de 26 ans a publié sur ses réseaux sociaux une photo d'elle embrassant une autre femme, accompagnée d'un message affectueux. Cette révélation a immédiatement provoqué une vague de réactions dans un pays où l'homosexualité reste un sujet tabou et pénalement répréhensible.

La publication de Brenda Biya, bien que ses commentaires aient été désactivés, a suscité de nombreuses réactions sur la toile camerounaise. Parmi les voix qui se sont élevées, celle de Shakiro, figure emblématique de la communauté LGBTQIA+ camerounaise exilée en Belgique, qui a salué le courage de la fille du président. Shakiro a exprimé l'espoir que ce geste puisse contribuer à faire avancer la cause de la dépénalisation de l'homosexualité au Cameroun.

Le journaliste en exil Boris Bertolt a, quant à lui, interpellé les autorités camerounaises, les mettant face à un dilemme : soit libérer les personnes actuellement emprisonnées pour homosexualité, soit appliquer la loi de manière impartiale, y compris à la fille du président. Cette intervention souligne les contradictions entre la législation actuelle et la réalité sociale du pays.

Maître Alice Nkom, avocate et militante de longue date pour les droits des personnes LGBTQIA+ au Cameroun, a qualifié le geste de Brenda Biya d'"historique". Elle y voit un espoir pour toute la communauté LGBT camerounaise et un possible catalyseur pour le changement des mentalités et de la législation.

Cependant, cette révélation n'a pas été sans susciter des réactions négatives. Le Dr Georges Gilbert Baongla, qui se présente comme le fils aîné du président Paul Biya et président du Parti Républicain, a publié une mise au point sur les réseaux sociaux. Il dénonce des "médisances" visant à ternir l'image de la famille présidentielle et met en garde contre toute attaque envers sa "petite sœur" Brenda Biya. Cette intervention illustre les tensions et les divisions que ce coming-out a pu engendrer, y compris au sein de la sphère proche du pouvoir.

Le coming-out de Brenda Biya intervient dans un contexte où l'homosexualité reste passible de cinq ans d'emprisonnement au Cameroun. Cette situation juridique contraste fortement avec l'évolution des mœurs dans certaines parties de la société camerounaise, particulièrement parmi la jeune génération urbaine.

L'événement soulève des questions cruciales sur l'avenir de la législation concernant l'homosexualité au Cameroun. Il met en lumière le fossé entre la loi et les réalités sociales, tout en offrant potentiellement une opportunité de dialogue national sur ces questions longtemps taboues.

Alors que le débat continue de faire rage sur les réseaux sociaux et dans les médias, l'impact à long terme de ce coming-out reste à déterminer. Il pourrait marquer un tournant dans la perception de l'homosexualité au Cameroun, ou au contraire cristalliser les oppositions. Dans tous les cas, il aura réussi à mettre sur le devant de la scène une question sociétale majeure, longtemps reléguée dans l'ombre.

Source: www.camerounweb.com