Dans le sillage des récentes péripéties entourant la libération avortée de Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko, inculpés dans l’affaire Martinez Zogo, les questions fusent quant à l'indépendance du tribunal militaire en charge de l'instruction. Jeune Afrique, par le biais de ses investigations, a mis en lumière un imbroglio judiciaire dont les répercussions continuent de susciter l'inquiétude et l'indignation.
Le Silence du Tribunal Militaire : Le tribunal militaire de Yaoundé, souvent qualifié de "grande muette", est au cœur d'une controverse suite à la diffusion d'une ordonnance de mise en liberté de deux inculpés dans l’affaire Martinez Zogo. Les avocats, informés de cette décision, ont été confrontés à un revirement de situation lorsque le juge d’instruction a déclaré le document inauthentique. Un mutisme s'est installé au sein de cette institution, faisant naître des interrogations sur les agissements de cette juridiction d'exception.
Rumeurs, Démentis, et Confusion : Le récit des événements soulève des incohérences notables. Après la notification d'une ordonnance de libération, les avocats se sont rendus au tribunal militaire pour finaliser les formalités. Cependant, une série de revirements a semé la confusion, allant jusqu'à la déclaration officielle d'un document de remise en liberté comme étant un faux. Les rumeurs ont enflé, et la crédibilité du tribunal a été mise en doute.
Les Coulisses de l'Affaire : La réputation minutieuse du tribunal militaire est désormais entachée, et des spéculations émergent quant à l'indépendance réelle de cette institution. Certains observateurs pointent du doigt une éventuelle ingérence politique, soulignant les liens entre le tribunal militaire et le ministère de la Défense, dirigé par Joseph Beti Assomo, un proche du président Paul Biya. Ces révélations jettent une lumière crue sur les critiques fréquentes adressées à cette juridiction, accusée de travailler avec une lenteur excessive et de servir les intérêts politiques du pouvoir en place.
Le Doute sur l'Indépendance Judiciaire : Les allégations d'une influence extérieure, peut-être du ministère de la Défense et du palais d'Etoudi, remettent en question l'indépendance des juges du tribunal militaire. Les rivalités au sein des élites à Yaoundé sont évoquées comme une possible source de tension. Me Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga, a vivement dénoncé une "atteinte à l'indépendance de la justice", soulignant le besoin de transparence et d'équité dans cette affaire complexe.
L'affaire Martinez Zogo, sous les feux des révélations de Jeune Afrique, met en lumière les défis auxquels fait face le système judiciaire au Cameroun, posant des questions cruciales sur l'indépendance de la justice et la transparence des institutions.