S’il ne fait l’ombre d’aucun doute que dans le clan de Jean Pierre Amougou Belinga, l’on fait feu de tout bois pour obtenir sa libération, ce qu’il faut savoir et qui s’est dégagé après l’onde de choc qui a parcouru l’opinion la semaine dernière avec les soupçons d’une probable libération du patron du groupe l’Anecdote, c’est ce soulèvement populaire murmuré avec insistance dans les différents quartiers de nos principaux centres urbains. Le spectre d’un soulèvement populaire persiste dangereusement
L’affaire dite Martinez Zogo a failli connaitre un brusque rebondissement jeudi, 23 mars dernier. En effet, un jour avant, c’est-àdire le 22 mars, l’on a vu circuler sur les réseaux sociaux un mandat d’extraction de Jean PierreAmougou Belinga de la prison principale de Yaoundé pour une audience de la Chambre de contrôle de l’instruction. Ledit mandat est co-signé du président de la Cour d’appel du Centre, Mekoulou Cunégonde Epse Ngotti et du vice-président de ladite Cour, Gilbert Schlick. Beaucoup de sceptiques ont ainsi tôt fait de penser à un canular. Que non ! Effectivement, Jean Pierre Amougou Belinga a bel et bien été extrait de sa cellule de la prison principale de Kondengui aux environs de 7h30mn ce jeudi 23 mars. Escorté par les éléments du Gpign à la Cour d’appel du Centre où il devait assister à l’audience de l’examen de sa demande de mise en liberté provisoire, Jean Pierre Amougou Belinga a très vite regagné sa cellule de Kondengui, ceci, après une brève audience qui aura permis aux magistrats de lui signifier le report de son dossier le 13 avril 2023. Il devrait donc prendre encore son mal en patience… L Seulement, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une démarche similaire avait déjà été entreprise auprès du Tribunal militaire qui a tout simplement rejeté cette demande, il n’y a pas très longtemps. Sans grand succès. Mais cet échec, à bien des égards, est très loin d’édulcorer la détermination du clan de Jean Pierre Amougou Belinga. Au contraire… Seulement, c’est sans compter sur l’autre détermination d’en face, celle du peuple camerounais, invisible mais résolue, qui depuis la découverte macabre du corps de Martinez Zogo, le 22 janvier 2023 au lieudit Ebogo III, dans la périphérie de Yaoundé, n’a eu de cesse de réclamer à hue et à dia justice pour ce journaliste d’Amplitude Fm, enlevé le 17 janvier 2023, torturé et assassiné dans les conditions inhumaines et barbares inimaginables. De la manière la plus odieuse que l’humanité ait connue, comme le dénonce récemment, les larmes aux yeux, Calixte Beyala : « Ce qui est certain, c’est qu’après l’avoir tabassé, électrocuté, tailladé tout le corps au couteau, fait boire de l’acide, il ne pouvait pas survivre. Que les coupables dans les prisons y restent ! Que leurs complices à l’extérieur soient tous arrêtés, qu’ils soient ministres ou pas ! Arrêtez avec vos histoires à dormir debout, à raconter que tel n’y était pas. Ou encore qu’ils l’ont laissé respirant encore un peu. Bande de tueurs en série ! Vos simagrées n’intéressent que vous. Ce qui est certains, c’est que vous l’aviez enterré. Il a été déterré par vos ennemis et exposé là. Si non, vous vous seriez sorti sans rendre compte à personne. Arrêtez de prendre les Camerounais pour des imbéciles. Et payez pour vos crimes monstrueux. » Jeudi dernier donc, la simple rumeur de l’extraction de Jean Pierre Amougou Belinga de la prison principale de Yaoundé aura donc suffi, face aux souvenirs des images de ce crime crapuleux, à créer une fois de plus, une véritable onde de choc. Jeudi dernier, après l’annonce de cette extraction, synonyme de libération pour beaucoup de Camerounais, on a eu l’impression qu’en quelques minutes, celle-ci a traversé en quelques secondes, le pays tout entier : du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Car, connaissant les accointances ténébreuses et étroites de cet homme d’affaires sulfureux et mégalomane à souhait avec les milieux de la justice camerounaise où son mentor, Laurent Esso, trône toujours, et surtout ne fait l’économie d’aucune culbute pour le sortir d’affaire, ces milliers de Camerounais se sont hâtivement dits que cette fois, le clan maffieux aux bras longs et tentaculaires, prendrait le dessus sur la volonté du peuple, en obtenant la mise en liberté provisoire de Jean Pierre Amougou Belinga.
« MEURTRIERS »
De quoi surchauffer les esprits sous les chaumières où les plus irréductibles ont aussitôt commencé à s’apprêter à en découdre avec ces tenants tenaces et dévergondés du crime odieux, de l’injustice et du déshonneur. Heureusement, la décision des magistrats de la Cour d’appel du Centre, bien qu’étant aux ordres de Laurent Esso, vont nous faire éviter le pire en reportant au 13 avril prochain l’examen au fond de cette demande de mise en liberté provisoire du Zomloa des Zomloa de Nkoumadjap. Car, des indiscrétions glanées à bonnes sources font jusqu’aujourd’hui état de tous ces préparatifs secrets de soulèvement qui sont en pleine élaboration dans certaines officines de la casse et du vandalisme dans les coins chauds de la capitale et d’autres agglomérations urbaines du Cameroun. D’ailleurs, on se souvient déjà, pour la petite histoire, que certains reporters de Vision 4 avaient été agressés au marché du Mfoundi à Yaoundé, la veille de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars dernier, par des vendeurs à la sauvette en furie qui les traitaient de « meurtriers », allusion faite ainsi à l’implication de Jean Pierre Amougou Belinga dans l’assassinat de Martinez Zogo. Ce n’était nullement le fait du hasard… De quoi être inquiet, surtout lorsque l’on se souvient que le même Jean PierreAmougou Belinga a toujours été prompt à utiliser la justice camerounaise comme broyeuse pour régler ses comptes personnels. D’ailleurs, le contenu méphistophélique de ses audios avec le Sg de la Dgsn dans lesquels il étale, luimême, avec une sorte d’arrogance indescriptible, sa proximité très étroite avec le patron de la justice camerounaise, ne l’atteste-t-il déjà pas ? Seulement, les Camerounais ne comprennent pas pourquoi le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Laurent Esso, laisse-t-il agir ainsi ce poulain maladroit, devenu aux yeux de tout le monde incontrôlable ? Pour cet enseignant rencontré ayant requis l’anonymat au centreville de Yaoundé, c’est tout simplement ahurissant dans un pays de droit qui a à sa tête un président de la République élu, dont le mandat court toujours jusqu’en 2025 : « Laurent Esso n’a jamais démenti ses liens avec Jean Pierre Amougou Belinga. Au contraire, il a laissé se conforter dans l’esprit des Camerounais que, avec l’incarcération de David Eboutou, Patrick Sapack, George Gilbert Baongla et bien d’autres comme Jean de Dieu Sosso Mballa, l’entrepreneur qui a construit l’immeuble Ekang, c’est le Pdg de Vision 4 qui commande les magistrats au Cameroun. Cela peut encore passer », renchérit, inconsolable, notre enseignant avant d’ajouter, avec une morgue de maitresse délaissée : « Porter plainte à des agents des Impôts dans le but de fragiliser l’administration fiscale, cela est-il vraiment possible dans un pays normal comme le Cameroun ? Tout comme s’attaquer aux contrôleurs du Consupe en plein exercice de leurs fonctions ? Que veulent au juste démontrer Amougou Belinga et Laurent Esso par cette défiance continue et ostentatoire aux institutions de la République ? Lorsque, par la suite, le même Laurent Esso veut faire arrêter tout un secrétaire général de la présidence de la République en fonction, à quoi penser à la fin ? Que Paul Biya ne commande plus ce pays ? », finit-il par s’interroger, à la même manière que celle de Jean Pierre Amougou Belinga, questionnant vertement Dominique Baya, le Sg de la Dgsn dans l’un de ses fameux audios devenus viraux sur les réseaux sociaux.
JUGE DE L'HABEAS CORPUS
Dieu merci, nous avons obtenu dans la foulée, la semaine dernière, cette réaction d’un magistrat ayant aussi requis l’anonymat. Elle peut suffire à calmer les esprits en attendant une autre bravade du clan Esso : « Je soupçonne qu'à ce stade de la procédure, ils ne pouvaient que saisir le juge de l'Habeas Corpus en vertu de l'article 584 du Code de procédure pénale pour arrestation illégale et inobservation des formalités prescrites par la loi. C'est pourquoi, je trouve impropre qu'on parle ici, de libération provisoire prévue par les articles 222 et suivants du Code de procédure pénale. La liberté provisoire ne peut être demandée qu'au juge d'instruction. Or, tout le monde sait que le juge d'instruction le Lieutenant-colonel Sikati II n'a pas encore officiellement pris ses fonctions. Il est toujours à Bamenda. Donc, l'information judiciaire n'est même pas encore ouverte. Or, c'est à lui, et à lui seul, que la requête aux fins de libération, sans ou sous caution, d'Amougou Belinga doit être déposée. C'est le droit. Ça ne se discute pas ». Et de poursuivre, péremptoire : « En revanche, le juge de l'Habeas Corpus est en place. Il est permanent. C'est, selon l'article 584 du Code de procédure pénale, le président du Tribunal de grande instance (Tgi). En l'espèce, le président du Tgi du Mfoundi, un certain M. Alima. En conséquence, si la requête d'Amougou Belinga est déjà devant la Cour d'appel du Centre à travers sa Chambre de contrôle de l'instruction, cela signifie, en bonne logique juridique et sous l'égide des textes sus évoqués, que la demande en libération immédiate déposée en catimini par Amougou Belinga et ses avocats, probablement lorsqu'il était encore au Sed devant les Opj, a déjà été rejetée une première fois par le juge de l'Habeas Corpus du Tgi du Mfoundi. C'est la seule explication juridique possible et sérieuse qui peut justifier que son affaire soit déjà au niveau de l'appel. On ne peut pas être dans le cas d'espèce, devant l'instance d'appel sans être passé par une instance inférieure (le Tgi). C'est impossible. » Plus précis, notre magistrat enchaine : « A ne point douter, la requête d'Amougou Belinga, malgré les simagrées juridiques de Tchoungang, sera de nouveau rejetée dès lors que ses avocats ne maîtrisent ou ne veulent pas prendre en compte, ni le processus particulier, encore moins le contexte spécial qui ordonnance cette affaire (ex-Commission mixte Sed et Dgsn, créée par le président de la République). Ils veulent peut-être tenter le diable. Ne sont-ils pas ses rejetons ? Un vieil adage nous enseigne que devant une situation particulière, il faut adapter une solution particulière. Les juges le savent très bien. » Et notre magistrat anonyme de conclure : « Rappelons que l'article 224 du Code de procédure pénale proscrit formellement, même en cas de demande de libération sous caution, de libérer : « les personnes poursuivies d'un crime passible de l'emprisonnement à vie ou de la peine de mort ». N'oublions pas aussi que, lorsque l'information judiciaire sera ouverte, les avocats de la partie civile pourront demander au juge d'instruction de requalifier l'inculpation d'Amougou Belinga en au moins : « complicité d'assassinat ». En toutes hypothèses, Jean PierreAmougou Belinga ne sera pas libéré, ni le 13 avril 2023, ni après. La justice passera. Tout ça, c'est de l'agitation, du dilatoire et des honoraires en sus, que lui escroquent ses fameux avocats. Tchoungang est bon pour ça. Il est coutumier du fait, conclut enfin notre magistrat anonyme.
AGITATION QUASI LUCIFERIENNE
En définitive cette fois, qu’on nous permette au moins de le dire à haute et intelligible voix, quitte à n’être entendus que de nous-mêmes : à rebours donc de cette version pleine d’anecdotes hallucinatoires qui circulent profusément dans les milieux beti qui soutiennent aveuglément Jean Pierre Amougou Belinga, ce dernier aujourd’hui englué dans la merde jusqu’au cou et étrangement paré d’une auréole de martyr et de victime, ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il ne peut échapper à personne que c’est lui, chaque fois, pour un oui ou pour un non, qui s’est toujours ubuesquement servi des institutions de l’Etat (la justice en tête, parce que Laurent Esso, son parrain, est ministre de la Justice) pour régler ses comptes personnels ou pour assouvir ses énormes besoins financiers (Cf. affaire des 8 milliards payés dans un contentieux fictif entre l’Agence forestière et l’Etat du Cameroun). De même, c’est dans une étrange frénésie théâtralisée par un déluré tourbillon de recours, en tout genre, que l’on a vu, depuis l’inculpation du roitelet indigène de Nkoumadjap comment, dans ce cas précis de l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo, la bêtise amène chez ce dernier, un renforcement de l’orgueil : au lieu de se calmer pour laisser passer le mauvais vent comme le fait Léopold Maxime Eko Eko, Amougou Belinga semble avoir perdu le nord en multipliant les bravades et les défiances face aux institutions. De ce fait, on les assimilerait volontiers,Amougou Belinga et Laurent Esso, à des sadiques. Alors question : sont-ils du genre Dracula, Hannibal Lecter ou Marquis de Sade ? Question ouverte… Seulement, depuis des années, on observe que le Pdg du groupe l’Anecdote, en ce qui le concerne, a par exemple eu une telle vanité, une telle volonté de mettre aux ordres les magistrats et son mentor, Laurent Esso, afin de persécuter tous ses adversaires et ses nombreux contradicteurs. Ceux qui font l’exégèse de ce qui se passe donc depuis l’assassinat de Martinez Zogo, avec le minimum de distance prophylactique requis, sont davantage frappés, ces derniers temps, d’un côté, par un tel déchainement de haine et de violence dont la finalité est de chosifier la mort, puis l’organisation des obsèques de Martinez Zogo, déjà assassiné dans des conditions les plus atroces et barbares. Et d’un autre, par cette inexplicable agitation quasi luciférienne du Pdg du groupe l’Anecdote et sa horde effervescente d’imprécateurs menteurs qui ne s’embarrassent pas d’arguments purement spécieux pour meubler leurs prolifiques digressions. Difficile aussi de ne pas y voir l’ombre de Laurent Esso. Surtout qu’il reste étrangement muet comme une mauvaise carpe noire du Wouri. Comme s’il cautionne tacitement toute cette agitation débordante de son poulain aujourd’hui aux abois. Illustration. Le seul fait que jeudi dernier, le procureur général près la Cour d’appel du Centre, Jean Fils Kléber Ntamack, ait organisé tout un comité d’accueil spécial, en déroulant, au vu et au su de tout le monde, le tapis rouge au prévenu Jean Pierre Amougou Belinga pour qu’il accède à la Cour d’appel du Centre en empruntant l’ascenseur réservé aux chefs de Cour, est suffisamment éloquent et édifiant pour comprendre toutes ces fanfaronnades blâmables et autres bravades du poulain du ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent Esso. Comme pour dire au monde entier que le président de la République et son ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République ont beau être au pouvoir à Etoudi, tant que lui Esso, le roi de la justice, règne imperturbablement au ministère de la Justice, rien, et absolument rien, ne peut arriver au Zomloa des Zomloa, Jean Pierre Amougou Belinga. Malgré toutes les hautes et pressantes instructions présidentielles audibles... Allez dire à Paul Biya !